Différentes études le démontrent, et notamment celle menée cette année par le cabinet Robert Half, la période Covid vécue par les salariés a quelque peu modifié les attentes et exigences des collaborateurs français.
Car si le salaire a toujours une place de choix parmi les critères des salariés et candidats, l’équilibre entre vie pro et vie perso est, lui aussi, en bonne position.
De même, la flexibilité et le besoin de quête de sens au travail arrivent respectivement en troisième et quatrième positions des critères les plus déterminants dans le choix d’une entreprise.
Ainsi, si les entreprises veulent attirer à elles les meilleurs talents, mais aussi les conserver, elles doivent parfois se réinventer ou du tout moins évoluer vers des modes de management compatibles avec ces attentes.
Perspectives d’évolutions, autonomie, flexibilité, bien-être physique et psychologique sont autant de facteurs clés à développer, mais comment faire ? Dans cette recherche d’adaptabilité, de plus en plus d’entreprises sont tentées d’adopter le self management.
Mais qu’est-ce que ce mode de management ? Est-il adapté à toutes les entreprises ? Peut-on réellement l’intégrer à son mode de fonctionnement ?
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Le self management, qu’est-ce que c’est ? Définition !
Le self management, autogestion ou autocontrôle en français, est un courant managérial qui prône une autonomie et une responsabilisation complète des collaborateurs.
Ainsi, dans une structure mettant en avant le self management, l’organisation n’est pas pyramidale, mais linéaire ; faisant de chaque collaborateur une entité propre que ce dernier pilote, certes, en toute autonomie, mais qui doit également cohabiter et interagir en permanence avec les autres entités composant l’entreprise.
Et c’est bien là que résident toute la complexité et la difficulté du self management, car au-delà des simples principes de confiance et d’autonomie accordés aux collaborateurs, il faut également s’assurer de créer un espace de valeurs communes aux collaborateurs ainsi qu’un socle commun régissant les activités et les interactions entre les collaborateurs, telle qu’une charte.
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Je m'inscris à l'événementLe self management, quels sont les avantages à le mettre en place ?
Dans sa théorie, le self management présente de nombreux avantages qui intéresseront particulièrement les entreprises dans leur quête d’attraction et de fidélisation des collaborateurs les plus talentueux.
Parmi ces avantages, nous pouvons notamment citer :
- Le sentiment d’équité induit par le self management, car dans ce type d’organisation les collaborateurs sont tous soumis aux mêmes droits et devoirs.
- Une rentabilité et une productivité optimisées. Les principes du self management contribuent à une amélioration du bien-être des collaborateurs qui se traduit, entre autres, par une diminution du turn-over et de l’absentéisme, mais aussi par une plus grande efficacité dans leur capacité et qualité de travail.
- Une fidélisation accrue des collaborateurs. Grâce à l’autonomie, la flexibilité, la confiance et la liberté accordées aux collaborateurs dans l’organisation de leurs missions, ces derniers éprouvent un sentiment d’appartenance plus développé qui les encourage à ne pas quitter leur structure.
- …
Mais si les avantages sont nombreux, la mise en place du self management représente également un véritable défi pour les entreprises.
Car pour qu’il produise pleinement ses effets, le self management répond à certaines exigences et prérequis.
Les freins du self management, quels sont-ils ? Peut-on les contourner ?
Le déploiement du self management au sein d’une organisation n’est pas simplement une question de volonté, mais également de capacité.
Alors avant d’opter pour ce mode de management, les entreprises devront s’assurer qu’elles y sont prêtes et que leurs collaborateurs le sont également. Mais quels peuvent être les freins au self management ? Les entreprises peuvent-elles y remédier ?
Un encadrement non investi, voire hostile
S’il n’est pas suffisamment préparé et/ou informé, le management en place peut interpréter la mise en place du self management comme un désaveu de la part de leur hiérarchie.
Avec ce mode de fonctionnement, le rôle de manager subit une profonde mutation et perd de son contenu au profit de nouvelles missions, de nouvelles tâches. C’est pourquoi, les managers doivent être associés à ce changement afin qu’il puisse être accepté et porté par l’ensemble de l’équipe.
Communication, information, formation, collaboration seront autant d’allier précieux dans la compréhension et l’acceptation de ce nouveau mode d’organisation.
Un manque de moyens techniques
L’un des principes fondamentaux du self management est de permettre aux collaborateurs de s’organiser en toute autonomie dans la gestion de leurs missions, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils travaillent seuls.
En effet, le self management demande une communication fluide ainsi qu’un travail collaboratif et organisé. Ainsi, l’entreprise doit s’assurer de disposer de ce type d’outil avant même de penser à déployer le self management.
Il s’agit autant d’outils de diffusion de l’information, de planification (présence au sein des bureaux, travail distanciel, organisation de visio, etc.) que de partage de documents.
Des process et compétences inadaptés
Si le self management accorde une grande autonomie et souplesse dans l’organisation du travail des collaborateurs, il demande néanmoins un certain cadrage en amont, mais attention, car le cadrage ne doit pas s’imposer, mais être accepté. Alors comment réaliser ce tour de magie ?
L’un des précurseurs en matière de self management, l’entreprise Morning Star, a adopté une approche particulièrement efficace en la matière en instituant une constitution élaborée en partenariat avec l’ensemble des collaborateurs.
Cette constitution établit les grands principes d’organisation de l’entreprise et chaque collaborateur s’engage à respecter ce cadre dans lequel il est libre d’organiser son travail comme bon lui semble.
Mais attention, établir une charte de bonne conduite ne suffit pas à garantir le succès du self management, il faut également s’assurer que les collaborateurs possèdent les compétences requises pour un tel mode de gestion.
Le self management demande des compétences comportementales (soft skills) très nombreuses et qui ne sont pas toujours innées : sens des responsabilités, définition des priorités, gestion du stress, sens de l’écoute et de la communication, prise de décision, etc.
L’entreprise devra s’assurer que les collaborateurs possèdent les compétences humaines indispensables, mais devra également veiller à leurs mises à jour.
Un manque de moyens financiers
Le self management demande un investissement financier relativement important, que cela soit d’un point de vue technique comme d’un point de vue humain.
En effet, entre les investissements dans les outils collaboratifs adéquats et les formations inévitables pour préparer les collaborateurs à ce changement les coûts peuvent rapidement grimper, mais ils ne sont pas les seuls induits par le self management.
Avec la mise en place de ce mode de management, le niveau de rémunération a, lui aussi, tendance à augmenter. Des profils plus expérimentés, plus qualifiés qui inévitablement s’attendent à une rémunération plus valorisante.
Le self management, sa mise en place est-elle réellement possible ?
Lorsque l’on s’intéresse au self management, on s’attarde tout d’abord sur ses bénéfices et sur les nombreux avantages qu’il peut apporter aux entreprises comme aux collaborateurs : bien-être au travail, fidélisation, productivité, ….
Mais dans sa pratique le self management n’est pas si aisé à mettre en œuvre et toutes les entreprises ne sont pas adaptées, ni même prêtes à intégrer ce mode de management.
Alors avant d’opter pour le self management, demandez-vous si vous y êtes prêt et si vous êtes prêt à faire les efforts et concessions que cela demande ? Et dans le cas contraire, rien ne vous empêche de vous inspirer du self management et de le modeler à vos besoins.
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