Développement des Soft Skills des collaborateurs : comment faire ?

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Propulsées sur le devant de la scène lors de la crise sanitaire, les soft skills sont désormais des compétences avec lesquelles les entreprises veulent compter. Résilience, adaptabilité, esprit d'entreprendre, sont autant de qualité recherchée par les entreprises. Découvrez pourquoi et comment les développer au sein de votre organisation.

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Les compétences techniques, le savoir et le savoir-faire sont essentiels pour s’adapter à cet environnement. Toutefois, face à la rapidité des transformations et à la complexité croissante des tâches, ces éléments ne suffisent plus pour garantir la performance des salariés et des entreprises à court, moyen et long terme.

De nos jours, de nombreux recruteurs et entreprises considèrent que les compétences comportementales ou relationnelles, connues sous le nom de soft skills, sont devenues des leviers indispensables pour relever les défis contemporains. Ces compétences permettent non seulement de s’adapter aux évolutions rapides du marché, mais aussi de favoriser une meilleure collaboration, innovation et résilience au sein des équipes.

Alors, de quoi parlons-nous exactement ? Pourquoi est-il crucial d’investir dans le développement des soft skills, et comment y parvenir efficacement ?

Qu’est-ce que sont les Soft Skills ?

« Hard skills » « soft skills », « mad skills »… Ces notions apparaissent dans le langage courant des experts des Ressources Humaines. Pour comprendre chacune de ces trois expressions, voici de brèves définitions.

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22 % des cadres travaillent plus de 50 heures par semaine et 43 % se reconnectent en soirée ou le week-end. Cette surcharge menace l'équilibre de vie de ces collaborateurs, augmentant le risque d'épuisement professionnel. Le guide "5 actions pour veiller au respect des temps de travail et de repos" vous permet d’évaluer et d’ajuster la charge de travail, avec des indicateurs de suivi et des solutions d'accompagnement. Ce guide vous est proposé par notre partenaire Lucca.

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Hard skills :

Ce sont les compétences techniques acquises lors de cursus scolaires, universitaires ou de formations. Elles sont facilement identifiables et mesurables, car il s’agit de connaissances précises : la comptabilité, le droit, l’ingénierie…

Soft skills :

Ce sont les aptitudes comportementales, sociales ou relationnelles liées à la personnalité et/ou développées grâce aux loisirs, aux passions, aux voyages… Par exemple, être capitaine d’une équipe de football renforce les compétences de leadership, de communication, d’esprit d’équipe… Le dessin consolide les capacités d’analyse, de concentration ou encore l’imaginaire…

Mad skills :

Tout comme les soft skills, leur fondement s’inscrit dans la pratique sportive ou créative d’une activité ou d’une expérience non professionnelle. Cependant, elles diffèrent par leur rareté, leur non-conformisme ou leurs normes hors du commun.

Par exemple, la danse valorise la rigueur, le respect de l’autre, la persévérance… En revanche, être danseuse classique amateur au sein d’une compagnie depuis dix ans relève d’une habileté remarquable associant des compétences techniques et comportementales précieuses pour pouvoir se produire avec talent sur scène.

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Pourquoi investir dans le développement des Soft Skills ?

De multiples raisons poussent aujourd’hui les entreprises à s’intéresser plus précisément aux soft skills.

S’adapter aux multiples évolutions.

La pandémie à laquelle nous avons été confronté durant près de 18 mois nous l’a prouvé. Nous devons aujourd’hui nous réinventer et accepter des méthodes de travail qui nous semblaient impossibles hier. Le déploiement du télétravail à une vitesse impressionnante afin de rester compétitif et rentable pendant cette période n’en est qu’un exemple.

Or, dans ce contexte, ce ne sont pas nos compétences techniques qui ont permis aux salariés de poursuivre leurs tâches. Ce sont les capacités d’adaptabilité, d’intelligence relationnelle ou encore de résolution de problèmes complexes qui ont favorisé le pilotage des équipes et la gestion de la performance attendue.

Plus largement, depuis près de trente ans, des transformations environnementales, organisationnelles ou technologiques interviennent de plus en plus rapidement. Chacune d’elles requiert de modifier les façons de travailler, d’organiser, de concevoir, de communiquer…

À chaque fois, cela nécessite notamment une agilité, une pensée novatrice et une intelligence émotionnelle afin de lever les résistances aux changements. Aussi, ces problématiques complexes et transverses exigent le développement de nouveaux potentiels au sein des entreprises pour éviter d’être dépassées.

Développer l’employabilité et la performance.

La digitalisation et la croissance de l’automatisation modifient les processus core business et organisationnels et les stratégies des sociétés. Cela impose également des modalités de travail novatrices et l’émergence de nouveaux profils. Selon nombre d’études et d’experts, 50 % des salariés devront se requalifier, voire se reconvertir d’ici 5 à 10 ans. De même, près de 75 % des emplois de demain n’existent pas aujourd’hui. 

Par ailleurs, si l’on considère la durée de vie d’une compétence technique, celle-ci est actuellement d’environ deux ans – elle était de plus de vingt ans, il y a une quinzaine d’années -, nous pouvons ainsi supposer que d’ici quelques années, elle ne sera plus que de quelques mois.

Par voie de conséquence, les hard skills ne seront plus comme par le passé la pierre angulaire des recrutements et de l’évolution au sein des entreprises.

En revanche, en misant sur les stratégies d’apprentissage de leurs collaborateurs, leur esprit analytique, leur leadership ou encore leur intelligence relationnelle, les sociétés investissent dans l’avenir afin de rester compétitives et performantes. Pour les salariés, développer leur soft skills leur permet de renforcer leur employabilité quel que soit le contexte.

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Concurrencer l’intelligence artificielle.

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Nos organisations ont considérablement évolué cette dernière décennie. Les machines et les robots remplacent de plus en plus les hommes. Initialement, ces appareils effectuaient des tâches simples sans grande valeur ajoutée. Or, le développement rapide de l’intelligence artificielle laisse à penser que les êtres humains vont être supplantés par l’IA dans leur capacité à faire, à produire, à calculer…

Aussi, les hommes ne pourront plus concurrencer les automates sur la base d’une intelligence intrinsèquement liée au savoir. Cependant, en consolidant les compétences humaines et non reproductibles, distinctes des qualités des machines, on permet d’optimiser la complémentarité personne-machine et d’être « compétitif » sur des domaines non robotisable : la pensée critique, l’empathie, la créativité…

Par ailleurs, les secteurs les plus complexes à automatiser et/ou les moins touchés par la réduction des effectifs en raison de l’IA sont également ceux pour lesquels les soft skills sont les plus recherchés.

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Attirer, mobiliser et retenir les talents.

Bénéficier des bonnes personnes, avec les bonnes compétences, aux bons endroits et aux bons moments est le défi constant des entreprises. Le levier est d’inclure l’essor des talents dans les stratégies Ressources Humaines. Aussi, investir sur les soft skills permet d’accroître de manière durable et concurrentielle la performance et la rentabilité.

Par ailleurs, pour les collaborateurs, savoir que leur structure considère leur potentiel comme un vecteur de croissance est une réelle reconnaissance. De même, ils estiment généralement tout programme de développement (coaching, formations certifiantes, ateliers et projets innovants) comme un encouragement à l’évolution de leur carrière.

Ainsi, en matière de politique Ressources Humaines, ces aspects favorisent, l’engagement, l’attractivité et la sauvegarde des talents.

Choisir les soft skills représente donc pour les sociétés, un levier long terme puissant permettant de s’adapter aux changements, de renforcer l’employabilité et la mobilisation de chaque individu. Cependant, comment investir dans ces compétences comportementales ?

Comment investir dans le développement des Soft Skills ?

Pour placer les soft skills au cœur d’une stratégie de développement, il est nécessaire d’identifier et d’associer les compétences dont l’entreprise a besoin pour les années à venir et les aptitudes du salarié. Une fois cette étape effectuée, il sera plus évident de les renforcer.

À noter que l’objectif n’est pas de formater ou de transformer les traits de personnalité ou les facultés sociales du collaborateur. Par exemple, un employé introverti ne deviendra jamais un orateur extraverti.

Cela dit, si la situation l’exige, il pourra, en étant formé, participer à différentes présentations en étant accompagné puis seul. Il est donc essentiel de pouvoir distinguer les compétences sur lesquelles il est possible et utile d’agir et celles qui ne seront pas modifiables.

Cela étant, aucune formule magique n’existe pour accroître les facultés comportementales d’un individu. Un résultat positif ne peut être observé que par la répétition et/ou la combinaison de nombreuses initiatives.

De manière non exhaustive, voici une liste de méthodologie qui peut favoriser le développement d’une ou plusieurs soft skills.

Mises en situation.

Résolution de problèmes : Suite à des situations plus ou moins complexes, aider les collaborateurs à identifier les causes profondes d’un problème et leur interconnexion afin de trouver la solution la plus adéquate et efficace. Compétences visées : esprit analytique et innovation, résolution de problèmes complexes, pensée critique et analyse, créativité, originalité et capacité d’initiative.

Conduite de réunions : Organiser les réunions, sélectionner les sujets à aborder et transmettre les informations essentielles, animer les discussions pour que chaque séance apporte une réelle valeur ajoutée. Compétences visées : leadership et influence sociale, communication, intelligence relationnelle, organisation et planification.

Prise de décision : Dans un environnement bienveillant et collaboratif, aider l’employé à définir les scénarios possibles. Ensuite, il doit animer le débat avec les différents intervenants pour analyser chaque option, puis choisir et décider laquelle sera adoptée. Compétences visées : leadership et influence sociale, résilience, tolérance au stress et flexibilité, raisonnement, résolution de problèmes et idéation.

Ancrage dans le réel.

Feedback positif : échanger régulièrement avec son salarié sur ses réussites, mais également ses erreurs. Puis formaliser de manière collaborative, chacun de ces points afin de définir un plan d’action pour chaque difficulté.

D’une fois sur l’autre reprendre les éléments abordés et analyser leur évolution. Compétences visées : Communication, intelligence relationnelle, stratégies d’apprentissage et tout autre soft skills identifiés lors des points.

Exemplarité : la posture du top et du middle management doit inspirer tous les salariés. Leur figure d’autorité doit donc pousser chaque employé à se dépasser, à sortir de sa zone de confort et à viser plus grand. Compétences visées : Leadership et influence sociale.

Formation.

Formations spécifiques visant à renforcer une ou plusieurs compétences comportementales ou sociales grâce à des organismes de formations certifiés.

Autres exemples : coaching, Massive Open Online Course (MOOC), visites de lieux innovants, séminaires, hackathons, ateliers d’idéation, ateliers créatifs, etc.

Bien que considérées comme une tendance par certains recruteurs et experts en ressources humaines, les soft skills sont désormais reconnues comme essentielles pour la croissance. Elles répondent aux défis du monde moderne et à la complexification des métiers.

Les soft skills permettent également aux entreprises de se réinventer et de trouver des solutions innovantes. C’est pourquoi les entreprises investissent de plus en plus dans des programmes de développement de ces compétences comportementales et sociales.

Cependant, ces aptitudes reposent sur des bases émotionnelles, psychologiques et cognitives. Elles s’ancrent donc dans le temps et ne peuvent être acquises de la même manière qu’une compétence technique. Chaque organisation doit donc mettre en place une stratégie adaptée à chaque type de talent pour préparer l’avenir de manière efficace.

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