Le ghosting est une “pratique” assez connue dans les relations amicales, mais surtout les relations amoureuses issues des applications de rencontres. C’est le fait de mettre fin à toute relation / communication subitement, sans donner d’explication. C’est un peu “faire le mort”.
Et depuis peu, le “ghosting” a fait son apparition dans les processus de recrutement, du côté des candidats comme des recruteurs. Explication de ce phénomène quelque peu inquiétant.
Les chiffres du ghosting dans le recrutement
Comme très souvent, les États-Unis sont en avance sur l’étude du phénomène de ghosting dans le recrutement.
Cette tendance consiste à postuler sans jamais redonner de nouvelle, du côté des candidats ou à commencer un processus de recrutement puis ne plus relancer le candidat, du côté des recruteurs.
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Je m'inscris à l'événementEt le ghosting ne date pas d’hier : selon une étude Indeed USA datée de 2019, 83 % des recruteurs s’étaient déjà fait “ghoster” : 50 % des candidats ne s’étaient pas présentés à l’entretien d’embauche prévu ; 46 % avaient cessé de répondre aux recruteurs ou managers ; 22 % avaient accepté l’offre d’embauche, mais ne s’étaient pas présentés le premier jour de travail ; 19 % avaient accepté une offre verbale, mais n’avaient jamais signé le contrat d’embauche.
Une tendance au ghosting particulièrement usitée chez les millenials (25-34 ans), mais dont ils sont également les victimes.
En effet, toujours selon Indeed, en 2021, seuls 27 % des employeurs américains déclaraient ne pas avoir “ghosté” de candidat pendant l’année passée.
Et la tendance semble s’intensifier au fil de ces dernières années : selon une étude de 2022 par Greenhouse Software, 75 % des candidats ont déjà été “ghostés” après un entretien.
Et ils sont 28 % à avoir déjà eux aussi “ghosté” les recruteurs en 2021, soit 9 % de plus qu’en 2019.
Les raisons du ghosting en recrutement et les différentes manières de l’éviter
Comment expliquer cette nouvelle tendance au ghosting ? Plusieurs raisons à cela. Avec la crise du COVID, de nombreux recrutements se sont faits et se font encore via visio-conférence. Cette absence de relations “humaines” peut alors réduire l’implication du candidat.
Autre raison : le décalage de perception des délais raisonnables de recrutements entre les parties. Selon Jobteaser, 90% des jeunes jugent très important de recevoir une réponse rapide à leur candidature, même si elle est pré-enregistrée.
De l’autre côté, une récente étude APEC révèle que le délai moyen de recrutement d’un cadre pour les entreprises en France est de 9 semaines, soit un peu plus de 2 mois.
Et dans près de 40% des recrutements, le délai moyen entre la publication de l’offre et la signature du contrat par le candidat dépasse ce délai, pour atteindre parfois, 4 voire 5 mois. L’on se retrouve avec une perception très différente, qui pousse au ghosting.
Enfin, de nombreux candidats arrêtent un recrutement en route (tout comme le font les recruteurs) parce que le poste ne correspond pas au profil sélectionné. Se pose alors la question de la transparence lors de la fiche de poste et des entretiens, mais aussi des bonnes fonctionnalités des outils de recrutement.
Comment, alors, éviter le ghosting ?
- Communiquer en toute transparence dès le début du recrutement sur tous les aspects du poste.
- Optimiser ses outils de recrutement (IA, logiciels SIRH, définition des soft et mad skills…).
- Valoriser sa marque employeur afin d’impulser du sens dans le poste (une notion très recherchée chez les générations Y et Z).
- Réduire tous les temps de réponse à chaque étape du recrutement.
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