Pourquoi les femmes travaillent-elles gratuitement depuis le 06 novembre ?

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Les inégalités salariales entre hommes et femmes perdurent. Et pour les rendre plus “visibles”, l’on dit qu’à partir d’une certaine date, les femmes “travaillent gratuitement”. Qu’est-ce-que cela signifie ?

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femme travail gratuitement 6 novembre 2023
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Salaire hommes-femmes : le symbole du 6 novembre 2023

Le 6 novembre 2023, à compter de 11h25, marque un moment symbolique dans la lutte pour l’égalité salariale entre hommes et femmes en France. 

Cette date, calculée par la lettre d’information féministe “Les Glorieuses”, souligne l’injustice persistante des écarts de rémunération

En effet, à partir de ce moment, et ce jusqu’à la fin de l’année, les femmes travailleraient théoriquement “gratuitement” si leur salaire horaire était équivalent à celui des hommes, tout en conservant leur revenu annuel moyen.

Cette année, l’écart salarial entre hommes et femmes est de 15,4 %, une légère amélioration par rapport à l’année précédente où il était de 15,8%. Cette légère baisse a décalé la date symbolique du 3 novembre 2022 à 9h10 au 6 novembre 2023 à 11h25. Ce calcul, basé sur les statistiques d’Eurostat, l’Office de statistiques de l’Union européenne, met en évidence la stagnation des progrès en matière d’égalité salariale.

Le calcul des Glorieuses tient compte des jours ouvrés en France. Par exemple, en 2023, il y a 251 jours ouvrés. Ainsi, 15,4% de ces jours représentent environ 39 jours, qui sont soustraits à la fin de l’année pour déterminer la date symbolique. 

Toutefois, il est important de noter que ce calcul est une moyenne. Eurostat considère uniquement le salaire dans les entreprises de 10 employés ou plus, contrairement à l’INSEE, et utilise un calcul en équivalent temps plein, ce qui peut légèrement modifier les données.

Malgré ces différences méthodologiques, la date du 6 novembre reste un symbole fort. Elle met en lumière non seulement l’inégalité salariale, mais aussi le fait que les femmes sont plus susceptibles d’occuper des emplois à temps partiel et sont moins souvent en emploi sur une année complète. 

L’écart devient encore plus frappant quand on ne le reconsidère pas en fonction du volume de travail, passant à 24,4% selon l’INSEE.

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En somme, bien que des progrès aient été réalisés, ils restent lents. Le 6 novembre 2023 est un rappel de l’urgence d’agir pour l’égalité salariale.

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Avancées et état des inégalités de salaires entre femmes et hommes en 2023

Le collectif “Les Glorieuses” met ainsi en lumière ces inégalités salariales, mais aussi les violences économiques subies par les femmes. Ces violences, qui vont au-delà des écarts de salaire, incluent des préjudices économiques comme la disparité des pensions de retraite et les difficultés financières dans le cadre conjugal.

Un sondage Ifop pour “Les Glorieuses” révèle que près d’une femme sur quatre est victime de violences économiques de la part de son partenaire. Ces violences peuvent conduire à des formes plus graves de violences conjugales. 

L’écart de richesse entre femmes et hommes en France s’est accru, passant de 9% à 15% entre 2009 et 2015. Pour combattre ces violences, une plus grande équité financière au sein des couples est essentielle.

Pour réduire l’écart salarial, “Les Glorieuses” recommandent des mesures concrètes comme un congé parental équivalent pour les deux parents, une réévaluation économique des professions à prédominance féminine, et l’application du principe d’éga-conditionnalité pour les entreprises bénéficiant de marchés publics et de subventions.

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, souligne également dans Le Parisien la nécessité d’aborder l’écart salarial sous différents angles, incluant la reconnaissance des compétences et la lutte contre les temps partiels et les contrats courts.

En 2023, deux avancées notables ont été obtenues en matière de transparence salariale

  • D’une part, un arrêt de la Cour de cassation permet aux femmes de demander la communication des bulletins de paie de collègues masculins occupant des postes similaires. 
  • D’autre part, une directive européenne exige des employeurs une transparence accrue pour garantir l’égalité de rémunération, devant être transposée dans le droit national d’ici juin 2026. 

Ces avancées sont des pas importants vers une réduction des inégalités salariales, bien qu’il reste encore beaucoup à faire.

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