Tendances Formation 2024 : les 6 enjeux à retenir

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Nous vous présentons dans cet article les tendances à suivre pour la formation en 2024!

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Professionnelle des RH depuis 14 ans, formatrice sur les sujets RH, Diversité, Equité & Inclusion, Soft skills et Management de la Génération Z

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Sommaire de l'article

L’année 2024 se profile et, avec elle, des tendances émergentes qui vont impacter différents secteurs.

Dans cet article, nous avons voulu proposer un éclairage sur les orientations et les courants auxquels s’attendre en 2024 en ce qui concerne la formation.

Les quatre dernières années, et leurs différents challenges, ont refaçonné le monde professionnel, les relations dans les entreprises et le rapport de chacun au travail. Et donc à la formation. Cette dernière peut être envisagée comme un véritable levier de rétention des collaborateurs, qu’il est de plus en plus compliqué de garder engagés.

Par ailleurs, de nombreuses innovations sont venues bousculer notre quotidien et notre façon de travailler : l’intelligence artificielle en premier lieu, mais aussi la réalité virtuelle, les découvertes des neurosciences, les innovations pédagogiques.  

Enfin, d’un point de vue légal, la formation professionnelle a vécu plusieurs évolutions ces dernières années, avec l’objectif de professionnaliser et structurer le secteur. En 2024, les ajustements légaux en matière de formation vont se poursuivre.

Quid de Qualiopi ? Quid du CPF ?

Explorons en détails comment ces différents éléments s’inscrivent dans les tendances pour l’année à venir dans le domaine de la formation.

L’évolution règlementaire pour 2024

L’arrêté du 31 mai 2023 est venu compléter les règles liées à la certification qualité Qualiopi. De plus, la version n°8 du guide de lecture Qualiopi a été rendue publique le 23 novembre 2023.

En quoi cela va impacter la fin d’année 2023 et surtout l’année 2024 ?

L’arrêté du 31 mai 2023 est en grande partie applicable depuis le 1er septembre 2023.

Il exige notamment que le certificat Qualiopi soit affiché dans tous les locaux des organismes de formation (s’ils en ont). Il leur est aussi demandé que le certificat soit téléchargeable sur leur site Internet.

Pour rappel, le logo Qualiopi doit être affiché dans le bon format et il faut préciser pour quelle(s) action(s) la certification a été délivrée (Actions de formation, Bilan de compétences, Validation des Acquis de l‘Expérience).

Attention néanmoins à ne le placer que sur des pages génériques, car la certification concerne l’organisme, pas une action de formation précise.

Des précisions ont été apportées sur les modalités des audits initiaux, de surveillance et de renouvellement.

Une analyse détaillée de ces changements guide est disponible ici.

La version n° 8 du guide de lecture Qualiopi apporte quelques précisions (notamment sur la liste des éléments de preuve ou sur les exigences en cas de formations débouchant sur des certifications professionnelles) mais ne révolutionne pas le sujet.

Une analyse détaillée de ce guide est disponible ici.

Pour rappel, il n’y a pas d’utilisation possible du CPF pour une formation si celle-ci ne prévoit pas une certification inscrite au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) ou au Répertoire Spécifique (RS). Exception faite des bilans de compétences, des actions permettant de faire valider les acquis de l’expérience (VAE), du permis de conduire et des formations en lien avec la création ou la reprise d’entreprise.

Comment on le voit, l’accent est toujours mis sur la qualité et la professionnalisation du secteur.  

La question du reste à charge pour les particuliers en cas d’utilisation du CPF, qui est en discussion depuis décembre 2022, n’a pas encore été précisée. Selon certains spécialistes du secteur, étant donné que la mesure de reste à charge est bien inscrite dans la loi, il semblerait qu’elle finisse par s’appliquer.

Nous sommes dans l’attente du décret d’application qui devrait arriver courant 2024, selon ces mêmes spécialistes. D’où l’importance de rester en veille sur le sujet.

Une interrogation concernait les sous-traitants et l’obligation potentielle qu’ils soient certifiés Qualiopi. Cela n’est en fait nécessaire que s’ils interviennent sur des formations CPF (indicateur 27).

Enfin, sur les actualités réglementaires, on peut citer aussi la prolongation de l’aide à l’embauche d’apprentis en 2024.

A lire également :

L’IA dans la formation

Depuis plus d’un an, l’intelligence artificielle est omniprésente dans les médias. On parle de son impact dans tous les secteurs d’activité. La formation n’y échappe pas.

Il y a plusieurs possibilités aujourd’hui d’intégrer l’IA dans la formation, au-delà de Chat GPT.

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L’entretien annuel peut devenir un moment clé pour l’engagement et la formation des équipes. Pour révéler tout son potentiel, notre partenaire Lucca a élaboré un guide avec des conseils pratiques pour impliquer les collaborateurs lors de préparation, identifier des besoins de formation et favoriser la montée en compétences.

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Pour les formateurs professionnels et les ingénieurs pédagogiques, l’IA peut être utilisée pour la construction de leur programme, des scénarii, des supports de formation ou encore dans la conception des activités pédagogiques. Il sera important néanmoins de ne pas faire l’impasse sur la vérification des informations et de la logique proposées.

L’IA permet ainsi de gagner du temps dans la partie « préparation ». Certains sites comme https://www.videotoblog.ai/, proposent de retranscrire en texte le contenu d’une vidéo par exemple.   

L’IA peut aussi être un véritable assistant du formateur : elle peut apporter des réponses, proposer des cas pratiques, être l’interlocuteur des stagiaires en cas de jeu de rôle….

L’IA a permis aussi de mettre en place les approches d’« Adaptive Learning ». Il s’agit d’une approche permettant de personnaliser la formation pour chaque stagiaire. Nous avons tous des modes préférentiels d’apprentissage et n’avons pas forcément les mêmes références. L’adaptive learning permet de concevoir des modules convenant au mieux à chaque apprenant.

Sans oublier que l’IA peut elle-même être un sujet phare des programmes de formation dans les prochaines années.

Selon la place que l’IA prendra dans les stratégies de formation, il est possible que la posture du formateur évolue vers une posture de facilitateur ou d’accompagnant dans l’accès et le choix des contenus pédagogiques. Les apprenants pourraient être plus autonomes dans le choix de parcours sur mesure.

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La réalité virtuelle

De plus en plus de programmes se développent en s’appuyant sur la réalité virtuelle.

Par exemple, l’organisme Neotopi propose des programmes courts de formation basés sur la réalité virtuelle. Il s’agit de modules de sensibilisation sur des sujets tels que le sexisme en entreprise, le quotidien des personnes en situation de handicap, le burn-out

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L’expérience est instructive et marquante. Avec l’aspect immersif de la réalité virtuelle, on peut vraiment se glisser dans la peau de personnes concernées par ces réalités. On peut ainsi se sentir heurté, blessé, ébranlé, intrigué, en expérimentant soi-même. Ces émotions ressenties pendant l’expérience viennent ancrer la prise de conscience et l’apprentissage.

La réalité virtuelle peut aussi être utilisée pour d’autres sujets tels que les formations de prévention et de sécurité dans les usines par exemple, en mettant les apprenants en situation.

Les possibilités sont larges, mais la limite de cette solution est souvent le coût de réalisation de ces modules de formation qui présentent une certaine complexité technique et nécessitent du matériel parfois onéreux.  

La ludopédagogie

En formation, le format dit « expositif » consiste à partager de manière descendante des informations et concepts théoriques. Il laisse de plus en plus la place à de la pédagogie active (où les participants interagissent) et aux méthodes interrogatives (où on invite les participants à se poser des questions).

Depuis quelques temps, on entend beaucoup parler de “gamification”, “serious games” ou encore de ludopégagogie. Bien que proches, ces termes présentent néanmoins de subtiles différences.

La “gamification”, c’est le fait d’introduire des activités ludiques dans un contexte qui ne l’est pas.

Les “serious games” ou « jeux sérieux » sont l’association d’activités et de supports ludiques ayant un objectif d’apprentissage dit « sérieux ».

Enfin, la ludopédagogie, plus large, est un ensemble de méthodes pédagogiques qui extrait les stagiaires de leur contexte professionnel habituel et qui s’appuie sur des activités participatives et ludiques pour favoriser l’acquisition de notions. On apprend par le jeu.

Le jeu et les activités ludiques sont de plus en plus plébiscités dans les formations.
À l’heure où conserver l’attention et la concentration de tous est un véritable challenge, la ludopédagogie est un atout certain.

Elle privilégie les formats interactifs et s’appuie sur l’esprit de compétition des participants.

Et en formation, c’est puissant.

La compréhension est bien plus rapide à l’issue d’une séquence construite avec la ludopédagogie.

Dans le cas où le concept est présenté de manière expositive, les stagiaires reçoivent l’information et écoutent passivement.

Avec la ludopédagogie, ils s’approprient le concept, le « manipulent » et l’expérimentent très vite. À l’image de ce qui se passe avec la réalité virtuelle, les apprenants vivent une expérience et ressentent des émotions. L’apprentissage s’ancre mieux.

La ludopédagogie permet ainsi de concevoir des formations à la fois efficaces, marquantes et ludiques.

Il est certain que de plus en plus de formations s’appuieront sur cette méthode et que les formats type « classe magistrale » tendront à disparaître.

La formation comme levier de rétention et d’engagement

D’après les chiffres de la DARES, les démissions de personnes en CDI sont en hausse en France depuis 2021 : 1 607 830 en 2021, 1 926 538 en 2022 et déjà 981 499 pour les deux premiers trimestres de 2023.

Sur un marché du travail plutôt volatile et dynamique, particulièrement pour certains métiers, il est crucial pour les entreprises de trouver des solutions pour retenir les collaborateurs, mais également pour les garder engagés et motivés.

Un des leviers de rétention et d’engagement est de garantir aux collaborateurs des opportunités de développer leurs compétences.

Notamment au sein de la Génération Z (personnes nées entre 1995 et 2010), qui est la génération arrivant en masse sur le marché du travail ces dernières années. Elle représentera quasiment un tiers des effectifs sur le marché du travail en 2030 (pour la France, l’Australie, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les Etats-Unis)*.

Or, une des aspirations majeures de cette génération est de continuellement apprendre et se développer.

De plus, avec des métiers qui évoluent sans cesse, les entreprises auront intérêt à mettre en place des politiques pour accompagner les évolutions des métiers et les transitions professionnelles. En effet, d’après une étude de Dell et de l’Institut pour le futur, relayée par Pôle Emploi, 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore.

Cela passe notamment par la formation.

*Etude “Gen Z’s role in shaping the digital economy” published in March 2021 by Oxford Economics et Snapchat

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Les neurosciences

La discipline des neurosciences permet d’aborder la formation de manière plus scientifique et de mettre en place des programmes qui maximisent l’apprentissage. C’est ainsi que les méthodes actives et la ludopégagogie, dont nous parlions précédemment, se sont peu à peu imposées en formation.

Car les neurosciences ont permis d’identifier que l’implication personnelle des individus, le mouvement et les émotions ressenties en situation de formation favorisent une meilleure rétention de l’information. Celle-ci s’engramme dans le corps et le cerveau.

Les neurosciences expliquent aussi l’efficacité du jeu en formation qui s’appuie sur le circuit cérébral de la récompense.

La recherche en neurosciences progresse et il sera intéressant de surveiller les découvertes en la matières et voir comment elles peuvent servir la formation.

Pour conclure

Nous venons de développer plusieurs tendances que nous identifions pour la formation en 2024. La liste n’est pas exhaustive. Nous aurions aussi pu parler du micro learning ou de la pédagogie entre pairs par exemple.  

Le secteur de la formation est le terrain de nombreuses innovations et il n’y a pas de doute que nous allons vivre d’autres évolutions.

La veille dans le domaine de la formation est donc cruciale, car elle mute très vite. Les professionnels du secteur et les entreprises se doivent de suivre cela de près.