Les abandons de poste des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre
Il ne semble pas y avoir de chiffres officiels autour de la réalité du phénomène d’abandon de poste en France, comme reconnu par Jean-Louis Theriot, à l’origine de l’amendement autour de ce sujet.
Un amendement a été voté mercredi 5 octobre dans le cadre des débats en première lecture du projet de loi assurance chômage. Un amendement qui fait fortement débat. Que dit-il ? Que « le salarié qui a abandonné volontairement son poste et ne reprend pas le travail après avoir été mis en demeure à cette fin (…) est présumé démissionnaire ».
Jean-Louis Theriot a pointé sur France Info “une nécessité absolue dans les métiers en tension”, à savoir dans les services à forte intensité de main-d’œuvre (services à la personne, propreté, hôtellerie-restauration…).
L’amendement a été réalisé « pour améliorer le fonctionnement du marché du travail » et à la demande de membres du patronat et notamment les petites entreprises, qui subissent des abandons de poste qui engendrent chez elles une forte désorganisation. Le gouvernement s’est ainsi dit favorable à l’amendement, évoquant “un phénomène en augmentation constante” et l’amendement a été largement adopté, à 219 voix contre 68.
Un amendement qui fait débat autour de l’abandon de poste
Pour quelles raisons cet amendement a-t-il fait autant débat au sein de l’hémicycle ? Eric Chevée, vice-président des Affaires sociales de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), dans Le Bien Public, admet qu’il s’agit d’un « sujet compliqué », qu’on ne « rencontre pas tous les jours » et vécu différemment en fonction de la taille des entreprises. En effet, si les TPE souffrent énormément des abandons de poste, “ dans les PME, ça permet de dénouer des situations conflictuelles (…) car le chef d’entreprise ne veut pas forcément payer une rupture conventionnelle”.
Du côté de la CGT, on souligne que “les abandons de poste, c’est généralement la seule solution qui reste à des salariés qui n’ont pas réussi à obtenir une rupture conventionnelle dans des cas de très mauvaise situation de dégradation de travail.”
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