Télétravail et DRH : comment «partager la responsabilité» ?

Télétravail et DRH : comment «partager la responsabilité» ?
Adeline Lajoinie

Les DRH semblent inquiets face à certains points concernant le télétravail. Alors que cette pratique s’est développée de manière exponentielle depuis la sortie de la crise sanitaire, les évolutions du Code du travail (notamment en termes de sécurité au travail et de temps de travail) n’ont pas évolué en conséquence. Comment modifier cela ?

À qui incombe la responsabilité des conditions de télétravail à domicile ?

L’ANDRH (Association Nationale des DRH) et BCG viennent de publier la deuxième édition de leur enquête sur le futur du travail. Menée auprès de près de 600 professionnels RH français (DRH, responsables RH etc.), cette analyse les interroge sur l’impact de la crise et leur vision du futur du travail à horizon 2025.

On y apprend que de plus en plus de métiers sont éligibles au travail hybride, ce qui tend vers une normalisation de cette pratique. Selon l’enquête récente, le télétravail deviendra courant et se maintiendra à environ deux jours par semaine en moyenne d’ici 2025. 

Un télétravail toujours aussi plébiscité

Le travail hybride concerne désormais un nombre croissant de personnes et de professions, avec 40% des personnes interrogées ayant ouvert davantage de postes au télétravail ou envisageant de le faire. 

En outre, 39% des répondants prévoient qu’au moins la moitié de leurs salariés éligibles travailleront à domicile un jour par semaine d’ici 2025, ce qui marque une augmentation de 8 points par rapport à 2020. 

Toutefois, il est important de noter que le télétravail à temps plein reste exceptionnel, n’étant pratiqué que dans 1% des entreprises interrogées.

Un point pose souci pour les DRH concernant le télétravail : c’est actuellement l’employeur qui est responsable des conditions de télétravail au domicile du salarié, que ce soit en termes de sécurité de l’environnement du poste de travail ou de respect du temps de travail

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Ce que souhaitent les DRH en termes de “responsabilité partagée”

L’ANDRH souligne de nombreuses zones grises, dans le Code du travail, concernant la pratique concrète du télétravail : en ce qui concerne la prise en charge des trajets domicile-travail, du calcul de la durée de travail, mais aussi de la conformité du lieu de travail à domicile. 

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“On ne fait pas de visite chez les télétravailleurs, cela repose sur la bonne foi du salarié. Si le salarié s’engage à travailler dans un environnement conforme, et que ce n’est pas le cas, sa responsabilité doit pouvoir être engagée” confirme  Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l’ANDRH.

84% des DRH souhaitent ainsi une évolution du Code du travail afin de faciliter le suivi du temps de travail et de clarifier la responsabilité de l’employeur en matière de santé et de sécurité.

Plus précisément, les DRH estiment que le volet télétravail du Code du travail doit être simplifié et 55% des DRH souhaitent que la notion de “responsabilité partagée” soit élaborée.

Actuellement, l’employeur est le seul garant du respect du droit du travail du salarié en télétravail, en termes de sécurité, d’environnement de travail, de droit à la déconnexion et de respect du temps de repos. 

Code du travail, sécurité et temps de travail

Ainsi, l’employeur peut demander à un salarié d’accéder à son domicile pour vérifier le respect de ces règles, mais en pratique, cela n’est pas courant. En effet, il est difficile de s’assurer de la conformité du lieu de travail du salarié lorsqu’il travaille à domicile, et la responsabilité de l’employeur est mise en jeu en cas d’accident du travail

Les conseils pour réussir vos NAO 2024

Chaque année, les entreprises doivent organiser les NAO. Une tâche sensible pour les Ressources Humaines qui ont un rôle important à jouer. Retrouvez dans cette fiche pratique tous les conseils pour vous aider à préparer ce temps fort ! Cette fiche pratique vous est proposée par notre partenaire Up Coop.

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Benoît Serre, président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), a prévenu que les entreprises pourraient vouloir revenir en arrière si des contentieux apparaissent, tels que le paiement d’heures supplémentaires ou le non-respect du temps de repos. 

En outre, le calcul de la durée du travail pose également un problème lorsque le salarié travaille à distance. Pour remédier à ces problèmes, l’ANDRH propose l’extension du forfait jours pour permettre aux salariés d’organiser leur travail à distance comme ils le souhaitent.

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Adeline Lajoinie

Journaliste et Rédactrice Web SEO, j'ai promené ma plume dans les colonnes de nombreux journaux. Depuis plus de 10 ans, c'est surtout le digital qui profite de mes mots, pour des rédactions web parfaitement bien référencées, dans tous les domaines.