Un absentéisme élevé : qui sont les salariés les plus touchés ?
L’absentéisme en entreprise devient une préoccupation majeure en France. Les mutations profondes du monde du travail semblent ne pas aider. Le Groupe APICIL a alors publié un rapport sur les données de 2023 pour éclairer ce phénomène.
En 2023, le taux d’absentéisme a atteint 5,17%, en baisse par rapport à 2022. Cependant, il reste supérieur à celui de 2021. Plus d’un quart des salariés (27,46%) ont eu au moins un arrêt de travail.
Les salariés de 30-39 ans sont les plus touchés, avec 30,46% ayant eu une absence en 2023. Ce chiffre, bien qu’en baisse, reste le plus élevé. Les salariés de plus de 60 ans présentent la plus faible proportion d’arrêts de travail (19,64%).
Les pathologies psychiques comme la dépression et le burn-out touchent de plus en plus les jeunes actifs. En 2023, 27% des salariés de 30-39 ans étaient concernés. En 2021, ce chiffre était de 24%.
Les travailleurs à faible qualification sont particulièrement vulnérables à l’absentéisme et les seniors, bien que moins touchés par l’absentéisme, sont ceux ayant les absences les plus longues. Les ouvriers ont un taux d’absentéisme de 8,07% et les salariés de plus de 60 ans ont une durée moyenne d’absence de 35,66 jours. Les femmes et les employés avec plus de 10 ans d’ancienneté sont également très affectés.
L’accès à l’information sur les risques professionnels reste crucial. En mars 2024, une étude de la Dares a révélé que seulement 43% des salariés d’entreprises de plus de 10 employés ont reçu des informations sur les risques professionnels. Les femmes et les travailleurs des petits établissements sont les moins informés.
Le secteur de la santé, de l’économie sociale et de l’éducation enregistre le plus fort taux d’absentéisme (6,79%). Suivent le transport et le commerce (5,17%), puis l’industrie et le BTP (5,01%). La compréhension de ces dynamiques est essentielle pour adapter les politiques de prévention et de soutien.
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Micro-absentéisme, absences longues et maladies professionnels : le trio inquiétant
En 2023, la durée moyenne des arrêts de travail a augmenté, passant de 22,13 jours en 2022 à 23,7 jours. Cette hausse de 7,09% contraste avec une baisse de 14,63% observée sur deux ans. L’augmentation des arrêts de longue durée, notamment ceux entre 31 et 90 jours (15,92%) et au-delà de 90 jours (5,27%), explique ce rallongement.
Le micro-absentéisme a également progressé en 2023, atteignant 17,14%, une augmentation de 5,21 points pour les arrêts de moins de trois jours. Ce phénomène passe souvent inaperçu, mais il est préoccupant dans le contexte actuel du travail. Sa nature sporadique et fréquente rend son suivi complexe, mais il reste un indicateur important de la santé au travail.
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Je télécharge l’étudeLes maladies professionnelles continuent d’engendrer les arrêts les plus longs, avec une moyenne de 86,20 jours. En 2023, les arrêts pour maladie représentent 89% des arrêts, légèrement en baisse par rapport à 2022. Les temps partiels thérapeutiques augmentent à 4,59%, tandis que les maladies professionnelles, bien qu’en hausse, restent rares à 0,31%.
Les statistiques de 2022 avaient montré une baisse des maladies professionnelles, liée notamment au télétravail. Cependant, cette tendance s’est inversée en 2023, avec une légère hausse des cas. Les troubles musculo-squelettiques demeurent majoritaires avec 38 286 cas, tandis que les maladies psychiques augmentent, atteignant 1 814 cas.
La cellule médicale d’APICIL confirme ces tendances, indiquant que les pathologies psychologiques sont la principale cause des arrêts longs. Les troubles musculo-squelettiques, exacerbés par des postures statiques et la pénibilité, sont également significatifs. La prévention en entreprise demeure alors cruciale face à ces défis.
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