CongĂ© mobilitĂ© : c’est quoi ? conditions d’obtention ? avantages ?

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Dans une période où de nombreux salariés aspirent à un changement professionnel, les employeurs se retrouvent souvent démunis. Et pourtant, des outils existent pour soutenir les entreprises et les employeurs. Il s'agit du congé de mobilité.

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Sommaire de l'article

Dans le paysage des avantages offerts aux salariés, le congé mobilité représente une opportunité significative mais souvent méconnue. Ce dispositif, visant à faciliter la transition professionnelle des employés, prend une importance croissante dans le monde du travail contemporain.

Permettant aux individus de se rĂ©orienter ou de se former tout en conservant un lien avec leur entreprise d’origine, le congĂ© mobilitĂ© rĂ©pond Ă  un besoin de flexibilitĂ© et d’adaptabilitĂ© face aux Ă©volutions du marchĂ© du travail.

Dans cet article, nous explorerons en dĂ©tail ce qu’est le congĂ© mobilitĂ©, les conditions nĂ©cessaires pour en bĂ©nĂ©ficier et les nombreux avantages qu’il offre tant pour les salariĂ©s que pour les employeurs. Nous examinerons Ă©galement les implications pratiques de ce dispositif, notamment en termes de gestion des ressources humaines et de stratĂ©gies de dĂ©veloppement professionnel.

En comprenant pleinement les tenants et aboutissants du congé mobilité, les entreprises et les salariés pourront envisager cette option comme un levier stratégique pour répondre aux besoins individuels tout en optimisant la performance organisationnelle.

Qu’est-ce que le congĂ© mobilitĂ© ? DĂ©finition !

Le congé mobilité constitue une ressource stratégique pour les entreprises dans le cadre de leur planification des ressources humaines, notamment la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). Institué en 2006, il a pour objectif de faciliter le retour des employés à un emploi stable après cette période.

En effet, tout au long de ce congĂ©, les salariĂ©s bĂ©nĂ©ficient d’un soutien personnalisĂ© pour les rĂ©orienter vers de nouvelles opportunitĂ©s professionnelles, que ce soit au sein mĂŞme de l’entreprise ou Ă  l’extĂ©rieur de celle-ci.

Suite Ă  la ratification de l’ordonnance n°2017-1387 du 22 septembre 2017 (relative Ă  la nouvelle organisation du dialogue social et Ă©conomique dans l’entreprise et favorisant l’exercice et la valorisation des responsabilitĂ©s syndicales), ce congĂ© est dĂ©fini au niveau du Code du Travail (aux articles L.1237-18-1 Ă  5 et articles D.1237-4 Ă  5).

Un congé mobilité : sous quelles conditions ?

Le congĂ© de mobilitĂ© peut ĂŞtre proposĂ© par toute entreprise ayant conclu un accord collectif relatif Ă  la GPEC ou un accord portant rupture conventionnelle collective. En aucun cas, sa proposition ne revĂŞt un caractère obligatoire et ne peut ĂŞtre imposĂ©e par le salariĂ© ou l’employeur.

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En pratique, cela concerne les entreprises de plus de 300 salariĂ©s ou celles de dimension communautaire comportant au minimum 1 Ă©tablissement d’au moins 150 salariĂ©s en France.

On entend par “entreprise de dimension communautaire” toute entreprise qui emploie au moins 1 000 salariĂ©s au sein de l’Union EuropĂ©enne et qui comporte au moins 1 Ă©tablissement employant au moins 150 salariĂ©s dans au moins 2 des États membres. Ces conditions font suite aux ordonnances Macron de juin 2018.

L’accord collectif instituant le congĂ© mobilitĂ© doit prĂ©ciser les Ă©lĂ©ments suivants :

  • La durĂ©e du congĂ© (jusqu’à 12 mois en moyenne).
  • Les conditions que doit remplir le salariĂ© pour pouvoir en bĂ©nĂ©ficier.
  • Les modalitĂ©s d’adhĂ©sion du salariĂ© Ă  la proposition de l’employeur (conditions d’expression du consentement, engagements des parties…).
  • L’organisation des pĂ©riodes de travail, les conditions auxquelles il est mis fin au congĂ© et les modes d’accompagnement des actions de formation envisagĂ©es.
  • Le niveau de rĂ©munĂ©ration versĂ©e pendant la pĂ©riode du congĂ©.
  • Les conditions d’information des institutions reprĂ©sentatives du personnel.
  • Les indemnitĂ©s de rupture garanties au salariĂ© (qui ne peuvent ĂŞtre infĂ©rieures aux indemnitĂ©s lĂ©gales dues en cas de licenciement pour motif Ă©conomique).

Proposition de l’employeur et consentement du salariĂ©.

Si l’employeur a inclus le dispositif de congĂ© mobilitĂ© dans son accord, il peut proposer Ă  ses salariĂ©s d’en bĂ©nĂ©ficier.

Si le salariĂ© accepte la proposition, son contrat de travail se verra rompu d’un commun accord avec son employeur Ă  l’issue du congĂ© mobilitĂ©. Le consentement sera obligatoirement notifiĂ© par Ă©crit de la part du salariĂ©, selon les conditions dĂ©finies dans l’accord collectif. L’employeur n’a alors plus l’obligation de lui proposer un congĂ© de reclassement.

Si le salariĂ© ne souhaite pas adhĂ©rer au congĂ© de mobilitĂ©, il ne risque aucune sanction de la part de son employeur. Dans ce cas, il pourra prĂ©tendre au congĂ© de reclassement prĂ©vu dans le cadre d’un licenciement pour motif Ă©conomique.

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Les avantages du congé mobilité pour le salarié.

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PĂ©riodes de travail.

Le congĂ© mobilitĂ© permet au salariĂ© de bĂ©nĂ©ficier d’un accompagnement, d’actions de formation et de pĂ©riodes de travail en vue de favoriser son retour Ă  un emploi stable. Les pĂ©riodes de travail Ă©voquĂ©es peuvent ĂŞtre accomplies au sein de l’entreprise ou en externe, dans le cadre d’un nouveau CDI ou d’un CDD. Attention toutefois Ă  ne pas confondre ce dispositif avec la mobilitĂ© volontaire sĂ©curisĂ©e.

Lorsque le salariĂ© signe pour une pĂ©riode de travail en CDD, le congĂ© mobilitĂ© se trouve suspendu. Il ne reprendra son cours qu’Ă  la fin du contrat, pour la durĂ©e restant Ă  courir jusqu’Ă  son terme.

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Début et fin du congé mobilité.

Le congĂ© de mobilitĂ© dĂ©marre dès la signature de l’accord entre l’employeur et le salariĂ©, sans qu’il ne soit question de prĂ©avis. De mĂŞme, le contrat du salariĂ© sera rompu dès la fin du congĂ© de mobilitĂ©.

Le salarié qui adhère au congé de mobilité a droit, au moment de la rupture du contrat, à une indemnité. Le montant de cette indemnité ne peut être inférieur au montant de l’indemnité légale due en cas de licenciement économique.

De plus, elle est soumise au mĂŞme rĂ©gime social que les indemnitĂ©s versĂ©es dans le cadre d’une rupture conventionnelle collective. Elle est Ă©galement intĂ©gralement exonĂ©rĂ©e d’impĂ´ts sur les revenus.

Si le salariĂ© ne retrouve pas d’emploi Ă  l’issue de son congĂ© mobilitĂ©, il peut prĂ©tendre, sous certaines conditions, Ă  l’allocation chĂ´mage d’aide au retour Ă  l’emploi (ARE).

Rémunération.

La rémunération versée pendant la période du congé de mobilité est déterminée par l’accord collectif signé. Elle doit être au moins égale au montant de l’allocation de conversion prévue au 3° de l’article L. 5123-2 du Code du Travail.

Cela correspond à un montant au moins égal à 65% de la rémunération brute moyenne des 12 derniers mois précédant la date du début du congé. Cette rémunération ne peut toutefois pas être inférieure à 85% du SMIC.

La rémunération est exonérée de cotisations sociales, dans la limite des 12 premiers mois du congé (24 mois en cas de formation de reconversion professionnelle). Elle reste néanmoins dans tous les cas soumise à la CSG-CRDS.

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Le congĂ© mobilitĂ© : un outil de GPEC pour l’employeur.

Dans le cadre de sa dĂ©marche de GPEC, l’employeur cherche Ă  dĂ©finir, le plus en amont possible, les Ă©volutions que son entreprise pourra rencontrer dans un futur proche. Cette rĂ©flexion lui permettra ensuite d’en anticiper les consĂ©quences au niveau de la gestion de son personnel.

En ce sens, le congĂ© mobilitĂ© est un outil Ă  la disposition de l’employeur pour faire converger Ă©volutions futures et gestion des salariĂ©s, en permettant un dĂ©part encadrĂ© en cas de diminution de l’effectif Ă  prĂ©voir.

Quel statut pour le congé mobilité ?

Il est important de souligner que le congĂ© mobilitĂ© ne correspond ni Ă  une dĂ©mission ni Ă  un licenciement. En rĂ©alitĂ©, il constitue une forme mixte de cessation d’un commun accord du contrat de travail. Par consĂ©quent, il est entièrement exemptĂ© du contrĂ´le de l’Inspection du Travail (Ă  l’exception des salariĂ©s protĂ©gĂ©s) et ne nĂ©cessite pas de justification de motif. Ces caractĂ©ristiques le distinguent clairement de la rupture conventionnelle.

Moins répandu que cette dernière, le congé mobilité représente toutefois une alternative plus flexible pour répondre aux défis des évolutions futures, notamment à travers des formations souvent exigeantes et qualifiantes pour les salariés.