Un “retour à la normale” de l’absentéisme en 2023
Le baromètre Mercer Marsh Benefits sur l’absentéisme en France montre une baisse notable en 2023, avec un taux de 4,8%, contre 5,17% en 2022.
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Je télécharge les 8 fichesAprès une année 2022 de records, ce « retour à la normale » semble être une bonne nouvelle. Mais devons-nous déjà crier victoire ? Probablement pas. Plusieurs facteurs indiquent qu’il est encore trop tôt pour se réjouir complètement.
La baisse de l’absentéisme en 2023 est principalement attribuée à une diminution drastique des arrêts de courte durée, en particulier ceux de moins de 15 jours, qui ont chuté de 39%. Cette baisse est en grande partie liée à la moindre incidence du COVID-19 par rapport à 2022.
En revanche, les arrêts de longue durée, souvent liés à des troubles musculo-squelettiques (TMS), des risques psychosociaux (RPS), ou des maladies graves, restent à des niveaux constants entre 2022 et 2023, sans amélioration tangible.
Un autre point préoccupant est l’absentéisme des femmes, qui atteint 6,5%, soit un taux bien supérieur à celui des hommes (3,6%). Malgré des avancées sociales notables, l’environnement de travail reste souvent plus défavorable à la santé des femmes, tant psychologique que physique. Cette différence montre que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer les conditions de travail des femmes en France.
Les salariés non-cadres sont également touchés plus sévèrement, avec un taux d’absentéisme 2,5 fois supérieur à celui des cadres. L’écart entre les deux catégories s’est creusé : en 2023, les non-cadres étaient absents en moyenne quatre jours de plus par an que les cadres, alors qu’il y a trois ans, les durées d’absence étaient similaires.
De plus, malgré les efforts des entreprises pour réduire le nombre d’accidents du travail et de maladies professionnelles (AT-MP), ces indicateurs restent stables en 2023. Environ 15% des absences sont dues à des AT-MP, un chiffre comparable à celui de l’année précédente.
Ainsi, malgré cette baisse apparente de l’absentéisme, il est essentiel de mettre en place une stratégie durable et structurée pour continuer à réduire ce phénomène. L’analyse des données reste un levier crucial pour mieux comprendre les causes profondes et apporter des réponses adaptées.
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Absentéisme de longue durée : comment le réduire ?
L’absentéisme de longue durée représente 61% de l’absentéisme total, d’après le 16ème Baromètre de l’Absentéisme d’Ayming.
Pour réduire ces absences prolongées, les bilans de santé personnalisés en milieu professionnel se révèlent être une solution efficace. Ces bilans permettent d’anticiper les risques de santé avant qu’ils ne se traduisent par des arrêts prolongés, comme le souligne une récente étude Ipsos-Predilife.
Selon cette étude Ipsos-Predilife 2024, 77% des salariés estiment qu’un suivi médical régulier via des bilans de santé contribuerait à leur maintien en poste, notamment dans un contexte de carrières allongées. De plus, 81% des employés considèrent que la prise en charge de leur santé par leur employeur est un critère déterminant pour leur fidélité à l’entreprise.
Les bilans de santé prédictifs se présentent comme une solution innovante pour encourager la prévention. En effet, 79% des salariés interrogés se disent intéressés par un bilan de santé prédictif offert par leur entreprise, et 93% pensent que ce dispositif pourrait réduire les arrêts maladie.
Ces bilans vont au-delà des obligations légales, en apportant un suivi personnalisé qui contribue à la réduction des coûts liés à l’absentéisme et à l’amélioration du bien-être des collaborateurs.
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