Abandon de poste : ce qu’il faut savoir en 2024

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L’abandon de poste n’est jamais une situation confortable, pour l’employeur comme pour le collaborateur. Mais en 2024, attention, quelques règles ont changé !

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Concrètement, qu’est-ce qu’un abandon de poste ? 

En 2024, l’abandon de poste demeure une problématique majeure en droit du travail. 

Ce phénomène se caractérise par l’absence injustifiée et prolongée d’un salarié de son lieu de travail, sans accord préalable de l’employeur

Toutefois, certaines situations exceptionnelles, telles que des soins médicaux urgents, un deuil, ou l’exercice du droit de retrait, ne sont pas considérées comme un abandon de poste.

Tout type de contrat de travail peut être concerné par un abandon de poste, qu’il s’agisse d’un CDI, d’un CDD ou même durant une période d’essai. Les motifs derrière un tel acte peuvent varier, allant du désir de changer d’emploi à des raisons personnelles graves, comme une dépression, ou un refus de rupture conventionnelle par l’employeur.

Les conséquences de l’abandon de poste sont significatives. Le salaire du travailleur est suspendu car le contrat de travail reste en vigueur sans être formellement rompu. Ceci empêche également l’obtention d’un autre emploi pendant cette période. De plus, sans rupture officielle du contrat, le salarié ne peut prétendre aux allocations chômage, risquant ainsi de se retrouver sans revenus.

En réponse à un abandon de poste, l’employeur peut initier des démarches disciplinaires, telles que des avertissements ou des sanctions plus sévères.

Une étape clé est la mise en demeure de reprendre le travail. Si le salarié persiste dans son absence sans justifications valables, il peut être présumé avoir démissionné, ou l’employeur peut choisir de licencier pour abandon de poste.

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En 2024, un abandon de poste peut-il être considéré comme une démission présumée ?

Depuis 2023, une évolution notable du droit du travail français permet de présumer la démission d’un salarié suite à un abandon de poste. 

En vertu de la loi « marché au travail » du 21 décembre 2022, et du décret subséquent du 17 avril 2023, cette présomption s’applique lorsque le salarié cesse de se présenter à son travail de manière volontaire.

Pour que cette présomption soit effective, l’employeur doit envoyer une mise en demeure au salarié, lui donnant un délai minimal de 15 jours pour justifier son absence et reprendre son poste. Ce délai commence à la réception de la notification par le salarié. À l’expiration de ce délai, sans reprise du travail ni justification, le salarié est considéré comme ayant démissionné.

Cependant, cette présomption n’est pas irrévocable. Le salarié a le droit de contester cette présomption devant le conseil des prud’hommes, qui examinera les circonstances et pourra renverser la présomption si des justifications légitimes, comme des raisons médicales ou l’exercice d’un droit de grève, sont avancées. 

Comment toucher le chômage après un abandon de poste en 2024 ? 

Aujourd’hui, toucher le chômage après un abandon de poste est une problématique complexe, principalement en raison des nouvelles réglementations. 

Toujours suite au décret du 17 avril 2023, un abandon de poste est généralement assimilé à une démission non-légitime, ce qui implique d’importantes répercussions pour le salarié, notamment l’inéligibilité aux allocations chômage.

Traditionnellement, un abandon de poste pouvait entraîner un licenciement, ouvrant ainsi le droit à diverses indemnités, y compris les allocations chômage.

Toutefois, la réforme a modifié cette approche pour contrer l’usage de l’abandon de poste comme moyen détourné pour obtenir des indemnités de chômage. Désormais, un salarié qui abandonne son poste sans justification légitime ne peut prétendre à l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE).

Cela dit, si le salarié souhaite contester cette présomption de démission, il a la possibilité de saisir le conseil des prud’hommes. Si le juge détermine que la démission n’était pas légitime mais imputable à l’employeur, ou si des motifs légitimes de démission sont reconnus, le droit aux allocations chômage peut être rétabli

En revanche, les droits à l’indemnité de congés payés restent acquis, indépendamment de la nature de la démission.

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