Un travail hybride qui entraîne des attentes de flexibilité
Le télétravail est presque devenu majoritaire au sein de la population active française. Et cette possibilité de travailler plus souvent chez soi a tout naturellement entraîné, chez les salariés, des envies “d’encore plus de liberté”.
Anticiper 2025 : enjeux et recommandations
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J’accède au contenuUne récente enquête a été menée par Lucid/Cint pour Indeed pour mieux comprendre ce que les salariés attendent en priorité de leur travail et de leur employeur. Si l’argent reste le nerf de la guerre (la rémunération restant le moteur numéro 1 d’un changement d’emploi), la flexibilité est une des principales attentes.
Quand le sondage demande aux répondants de choisir les facteurs qui leur permettraient de se sentir mieux dans leur travail actuel, les deux premières réponses des Français à égalité (37% chacune) sont :
- La flexibilité – aussi bien horaire que géographique –
- Davantage de considération de la part de leurs collègues et/ou de leur hiérarchie.
Une flexibilité qui doit inclure du présentiel (avec choix des jours)
Si les salariés souhaitent conserver les avantages de leur travail à distance, ils restent attachés au présentiel. Un tout récent rapport de Woby (outil collaboratif de flex office) vient d’expliquer que 92% des collaborateurs souhaitent aujourd’hui pratiquer le travail hybride (mélange de présentiel et de télétravail), avec une volonté de pouvoir accéder également à des espaces de coworking pour sortir de chez soi.
Selon une étude européenne de la fondation Jean Jaurès, 73% des Européens souhaitent travailler dans un bureau au moins la moitié du temps et 20% seulement en télétravail.
Comme souligné par une autre étude de RingCentral, les collaborateurs sont d’accord pour travailler à distance, mais s’ils peuvent également choisir leurs jours de présentiel. En effet, 60% des Français veulent décider de leurs jours de présence physique. Le tout télétravail n’est pas forcément vu comme une solution idéale. Toutes études confondues, il semble qu’une moyenne de 2 jours de télétravail, pas plus, est plébiscité par les travailleurs français.
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De bons outils et une confiance de son manager : les facteurs de réussite du travail hybride
Pour la 7ème année consécutive, Julhiet Sterwen, cabinet de conseil en stratégie, transformation et innovation, a publié son Baromètre Phygital Workplace (ex-Baromètre Digital Workplace), réalisé avec l’IFOP. On y apprend que la confiance de leurs supérieurs et l’accès à des outils informatiques et collaboratifs performants sont indispensables à une pratique réussie du télétravail.
Les éléments clés pour s’adapter au travail hybride incluent la confiance envers les managers (32%) et l’autonomie des employés (31%). Les salariés veulent aussi un équilibre entre vie privée et professionnelle et des équipements adaptés pour le télétravail.
Ils demandent une compensation financière ou du matériel fourni par l’entreprise. Par ailleurs, 28% des managers souhaitent des formations spécifiques pour cette nouvelle ère de travail.
34% des répondants estiment également que les outils informatiques sont cruciaux pour s’adapter au travail hybride. En effet, 84% des employés sont désormais familiarisés avec les outils collaboratifs et 59% des managers en sont satisfaits.
Cependant, les initiatives concernant les technologies émergentes restent limitées. Les outils les plus appréciés comprennent les portails intranet, les logiciels bureautiques, les solutions de stockage et les services de téléphonie et visioconférence.
Bien-être et montée en compétences : de nouvelles attentes à surveiller
Selon l’enquête Indeed, les employés français accordent aussi une grande importance aux possibilités d’acquérir des compétences et d’avancer dans leur carrière, avec 33% et 21% d’entre eux souhaitant davantage d’opportunités en ce sens. De plus, près d’un répondant sur cinq (19%) aimerait avoir plus de chances de démontrer ses capacités à ses supérieurs.
En ce qui concerne les entreprises, la priorité est aussi de proposer de meilleures opportunités aux employés (39%) et d’améliorer leur bien-être (38%). Les recruteurs sont conscients de ces besoins, 62% d’entre eux mentionnant le développement et la formation des employés, et 57% évoquant la culture d’entreprise comme des aspects cruciaux pour les talents actuels.
La culture d’entreprise : un enjeu de taille pour la rétention de talents en temps de flex office
De plus, 65% des Français estiment que les employeurs sont responsables de la culture de leur entreprise et ont donc le devoir de l’améliorer si nécessaire.
Les initiatives originales pour améliorer le bien-être des employés sont alors les bienvenues et poussent les salariés à rester au sein de leur entreprise.
Quelques exemples :
- Le Congé Respiration d’Orange (qui permet de prendre l’air pendant un an).
- L’arrêt fausse couche de PwC France pour la mère et le second parent.
- Le projet Ciel Mon Radis qui offre aux agents du centre bus des Pavillons-sous-Bois de travailler ensemble un potager participatif de 100 m2.
- La semaine de 4 jours parentale de KPMG France.
- Digiforma qui permet à ses employés de combiner travail et voyage en travaillant depuis l’étranger.
Plus de collectif et de collaboratif
Le lien social est plus important que jamais à l’ère de l’hybridation du travail. Se voir moins mais mieux peut aussi favoriser la rétention des talents.Ces derniers cherchent un environnement psychologique sécurisant avec des relations humaines valorisées, favorisant la réussite collective et individuelle.
La flexibilité prend tout son sens lorsque les journées en présentiel sont optimisées pour la communication, la formation et le développement des compétences. Il est essentiel pour les travailleurs hybrides d’avoir une équipe qui se réunie au moins une à deux fois par semaine, sans réunions virtuelles.
Le management collaboratif et l’intelligence collective semblent alors aujourd’hui presque obligatoires.
Une récente enquête de Robert Walters et le Learning Lab Human Change du CNAM démontre que ce changement est sur la bonne voie au sein des entreprises françaises :
- 75 % des répondants (700 salariés, cadres et dirigeants) « trouvent de l’intérêt » au travail collaboratif et désirent que leurs entreprises, manifestement pro-actives en la matière, continuent « d’encourager les équipes à communiquer et à collaborer entre elles ».
- 73% estiment que l’entreprise encourage les équipes à communiquer entre elles.
- 74% pensent que leurs managers les encourageant à proposer des idées et des solutions innovantes.
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