Des salariรฉs satisfaits mais de moins en moins investis
Pour la seconde annรฉe, Le Figaro Emploi, en collaboration avec lโIfop, a publiรฉ les rรฉsultats de son รฉtude sur la faรงon dont les salariรฉs perรงoivent leurs conditions de travail et lโavenir de leur mรฉtier ; et cette annรฉe plus particuliรจrement face ร lโarrivรฉe en force de lโintelligence artificielle.
On y apprend que le degrรฉ de satisfaction au travail parmi les employรฉs demeure important, affichant 75% (-1 point), exprimant du bonheur dans leur environnement de travail, y compris pour les 14% qui se disent ยซ extrรชmement satisfaits ยป.
Lโintention de changer d’emploi ร court terme est relativement modeste, avec seulement 20% prรฉvoyant de dรฉmissionner avant la fin de l’annรฉe suivante, affichant tout de mรชme une hausse de 2 points.
Derriรจre ces rรฉponses encourageantes se dissimule toutefois une complexitรฉ cachรฉe, anticipant potentiellement des futurs orageux pour les sociรฉtรฉs.
Un travail qui semble plus pรฉnible quโavant
Prรจs de la moitiรฉ des participants, soit 48%, qualifient leur profession dโยซ assez ยป ou de ยซ trรจs pรฉnible ยป, un chiffre qui bondit ร 71% parmi les ouvriers.
La principale source de cette difficultรฉ rรฉside dans le stress (36%), suivi du volume de travail (31%) et de la pression provenant des supรฉrieurs ou des clients (26%).
De plus, la difficultรฉ physique est รฉgalement un sujet de prรฉoccupation : 21% mentionnent des postures inconfortables, 19% soulignent le port de charges lourdes et 17% รฉvoquent de longues heures de travail.
De faรงon alarmante, 51% des rรฉpondants pensent que leur entreprise ne prend aucune mesure pour attรฉnuer la pรฉnibilitรฉ de leur rรดle.
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Le salaire avant tout, aboutissant ร un dรฉtachement des salariรฉs
Au cours des trois derniรจres dรฉcennies, la relation avec le travail sโest considรฉrablement affaiblie.
Mรชme si le ยซ sentiment dโรชtre utile ยป et ยซ lโopportunitรฉ dโapprendre ยป continuent d’รชtre des moteurs motivationnels constants depuis 30 ans, 45% des employรฉs affirment, en 2023, travailler ยซ uniquement pour le salaire ยป, contre 38% en 1993 (+7 points).
๐ Enquรชte sur la BDESE 2024 : votre avis compte
ย ย ย Les Editions Tissot lancent pour la 3รจme annรฉe le baromรจtre de la BDESE, afin de dresser une situation rรฉaliste de son dรฉploiement dans les entreprises franรงaises. Votre contribution en tant que professionnel des Ressources Humaines est prรฉcieuse. Rรฉpondez ร l'enquรชte en tout juste 4 minutes :) Cette enquรชte vous est proposรฉe par notre partenaire Les Editions Tissot.
Je participeCette vision de plus en plus ยซ mercantile ยป du travail pourrait expliquer la dรฉtรฉrioration progressive du lien avec l’entreprise : bien quโune majoritรฉ d’employรฉs (65%) dรฉclare toujours avoir une loyautรฉ envers leur employeur, ils รฉtaient 81% en 1993 (-16 points).
La concept d’รฉpanouissement au travail se dilue รฉgalement : il y a 30 ans, 50% des employรฉs pensaient que leur travail les rendait รฉpanouis. Actuellement, seulement 31% partagent ce point de vue (-19 points), alors que 33% perรงoivent leur travail plutรดt comme une obligation.
Il est intรฉressant de noter que 51% des travailleurs affirment faire ยซ juste le nรฉcessaire ยป pour rรฉpondre aux exigences de leur entreprise.
Cette attitude dรฉtachรฉe envers le travail est particuliรจrement รฉvidente parmi les plus jeunes : 69% ont l’impression que les plus jeunes sont moins engagรฉs et motivรฉs que l’ensemble des travailleurs franรงais.
Cette dรฉmobilisation n’est cependant pas perรงue de la mรชme maniรจre par les principaux concernรฉs (41% parmi les 18-24 ans ; 64% parmi les 25-34 ans). Il est mรชme lรฉgรจrement plus รฉlevรฉ (53%) parmi ceux qui dรฉclarent faire ยซ juste le nรฉcessaire ยป pour plaire ร leur employeur.
LโIA : considรฉrรฉe comme un risque pour le travail des salariรฉs ?
Lโรฉtude sโest penchรฉe plus particuliรจrement sur la perception de lโIntelligence Artificielle et de son rรดle professionnel.
On y apprend que les employรฉs expriment des inquiรฉtudes quant au dรฉploiement de l’intelligence artificielle (IA) dans le milieu professionnel.
Bien que 63% voient lโIA comme un vecteur de croissance pour les entreprises, 45% la perรงoivent comme une menace pour leur position. Seuls 37% pensent que les employeurs devraient investir dans cette technologie.
Cependant, une note optimiste ressort : 83% estiment quโune intervention humaine restera cruciale, ne permettant pas une dรฉlรฉgation totale ร l’IA.
Face ร la montรฉe de ces technologies, 70% des salariรฉs plaident pour une taxation des robots, indiquant un clair รฉcart entre les intรฉrรชts des travailleurs et des entreprises.
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