Programme de développement RH: 5 KPI pour mesurer son impact

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Développer les compétences, fidéliser, favoriser la mobilité… Encore faut-il mesurer l’impact des actions RH. Cinq indicateurs clés permettent de le faire : rétention, mobilité interne, complétion des formations, performance et satisfaction. À la clé : 25 leviers concrets pour renforcer la dimension stratégique du développement RH.

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Ancien dirigeant d’ETI industrielle et fondateur de My Personal Outplacement, une solution d’outplacement pour les cadres intermédiaires

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Déployer un programme de développement RH, ce n’est plus une option dans un contexte où l’évolution rapide des compétences, les nouvelles attentes des collaborateurs et la guerre des talents redessinent les contours du travail.

Mais comment savoir si les efforts déployés portent réellement leurs fruits ? Comment transformer les dispositifs RH en véritables leviers de performance, et pas seulement en cases cochées ? La réponse tient en un mot : mesure.

Voici 5 indicateurs incontournables, accompagnés d’actions concrètes, pour piloter vos programmes RH et leur donner un vrai sens stratégique.

Le taux de rétention des talents : le révélateur de votre attractivité interne

Un programme de développement RH bien conçu n’est pas seulement un outil de montée en compétences : c’est un facteur clé de fidélisation.

Aujourd’hui, les collaborateurs – notamment les profils les plus qualifiés ou à fort potentiel – sont particulièrement sensibles aux perspectives d’évolution que leur propose leur entreprise. S’ils ne trouvent pas d’opportunités de se développer en interne, ils iront les chercher ailleurs.

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Le taux de rétention devient alors un indicateur de santé RH : il mesure la capacité de l’entreprise à garder ses meilleurs éléments, et donc indirectement, à répondre à leurs aspirations professionnelles. S’il diminue, c’est peut-être que votre programme n’est pas assez visible, pas assez personnalisé ou simplement mal aligné avec les attentes du terrain.

Et il ne s’agit pas uniquement de suivre un taux global, mais d’analyser finement les départs : qui part ? Quand ? Après combien de temps ? Et surtout : avait-on prévu un plan de développement pour eux ?

5 actions concrètes :

  • Instaurer des “entretiens de fidélisation” avec les collaborateurs à fort potentiel pour anticiper les risques de départ.
  • Construire des plans de développement individualisés, visibles et suivis dans le temps, par le manager et/ou les RH.
  • Créer des parcours de progression clairs et transparents, y compris pour les profils non-managériaux.
  • Mettre en valeur les success stories internes pour inspirer et donner envie de rester.
  • Identifier les causes de départs dans les entretiens de sortie et les corréler aux actions (ou inactions) RH.

Le taux de mobilité interne : le baromètre de l’agilité et de la confiance

Une entreprise qui favorise la mobilité interne est une entreprise qui sait capitaliser sur son capital humain.

Mais attention, la mobilité interne ne se décrète pas : elle se construit. Et c’est justement là que le développement RH entre en jeu. Un collaborateur ne postule pas spontanément à un autre poste s’il ne se sent pas légitime, soutenu, formé. Et s’il ne se voit pas à terme dans l’entreprise.

Le taux de mobilité interne vous indique donc dans quelle mesure votre programme RH permet aux salariés d’évoluer, de se projeter autrement, de se réinventer au sein même de l’organisation. Il est aussi révélateur de la culture managériale : certains managers freinent la mobilité, d’autres l’encouragent.

Un bon programme RH agit comme un facilitateur : il identifie les potentiels, balise les passerelles entre métiers et permet une montée en compétences progressive. Bref, il fait sauter les barrières invisibles.

5 actions concrètes :

  • Mettre en ligne un “marché interne des compétences” où tous les collaborateurs peuvent consulter les opportunités disponibles.
  • Organiser des job datings internes pour faire découvrir d’autres métiers ou services.
  • Former les managers à l’identification de talents transférables, même hors du périmètre habituel.
  • Intégrer des bilans de compétences simplifiés dans les entretiens professionnels.
  • Suivre les freins rencontrés (culturels, RH, organisationnels) pour les lever progressivement.

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Le taux de complétion des formations : la mesure de l’engagement

Ce n’est pas parce qu’un collaborateur s’inscrit à une formation qu’il ira au bout. Et ce n’est pas parce qu’il va au bout qu’il en tirera un bénéfice réel.

Le taux de complétion des parcours est donc un double révélateur :

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  1. De l’attractivité du programme RH (intérêt du contenu, pédagogie, format, durée).
  2. De l’environnement de travail (le salarié a-t-il le temps et le soutien managérial pour se former ?).

Un taux de complétion faible ne traduit pas nécessairement un désintérêt : il peut aussi révéler un manque de disponibilité, un manque de clarté sur les objectifs ou une frustration liée à des contenus trop génériques.

En analysant finement ce taux, vous pouvez réajuster l’offre de formation, affiner la communication RH et impliquer davantage les managers dans le suivi des parcours.

5 actions concrètes :

  • Favoriser les formats courts, asynchrones, interactifs, mieux adaptés aux contraintes de temps.
  • Clarifier les bénéfices de chaque parcours dès le départ : à quoi sert cette formation ? Qu’est-ce que le collaborateur va en tirer ?
  • Intégrer les formations dans les objectifs d’équipe ou individuels, pour les rendre légitimes et prioritaires.
  • Offrir un accompagnement RH ou tutorat, surtout pour les parcours longs.
  • Analyser les taux de complétion par module pour ajuster les contenus ou rythmes.

L’évolution de la performance individuelle et collective : la finalité ultime

À quoi bon investir dans des dispositifs de développement RH s’ils ne produisent aucun impact sur la performance ?

Oui, les RH doivent aussi parler chiffres, résultats, impact business.

Mais il ne s’agit pas de tout réduire à des indicateurs financiers : la performance peut être qualitative, comportementale ou encore collective.

Un bon programme de développement RH permet d’améliorer la capacité d’agir, de prendre des décisions, de collaborer plus efficacement. Il peut donc impacter :

  • Les résultats individuels (productivité, efficacité, innovation).
  • Les dynamiques d’équipe (cohésion, engagement, autonomie).
  • Les résultats opérationnels (qualité, satisfaction client, délai, CA).

Pour le mesurer, il faut oser croiser les données RH et business, et surtout, ne pas se contenter d’une vision à court terme.

5 actions concrètes :

  • Définir des KPIs clairs en amont de chaque programme, alignés avec les objectifs métiers.
  • Réaliser des bilans de performance 3 à 6 mois après les parcours, avec les managers et les équipes.
  • Croiser les taux de formation avec les performances commerciales ou de production.
  • Mettre en place des évaluations 360°, notamment pour les formations soft skills et leadership.
  • Évaluer l’impact collectif via des indicateurs d’équipe : taux de turnover, climat social, satisfaction client, etc.

Le taux de satisfaction des collaborateurs : la boussole humaine

On oublie parfois que le développement RH est avant tout une expérience vécue par les collaborateurs.

Le taux de satisfaction est donc un indicateur qualitatif fondamental. Il ne mesure pas seulement le niveau de contentement, mais surtout la perception d’utilité, de valeur ajoutée et de reconnaissance.

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Un programme peut être bien conçu sur le papier, mais mal perçu sur le terrain. C’est pourquoi il est essentiel de recueillir la voix des collaborateurs, à chaud (juste après la formation) et à froid (quelques mois après).

Et au-delà du taux global, ce sont les verbatims, les commentaires, les suggestions qui vous permettront d’affiner votre offre et d’ajuster le ton.

5 actions concrètes :

  • Mettre en place des enquêtes de satisfaction systématiques et anonymes, après chaque action RH.
  • Utiliser des indicateurs qualitatifs simples mais puissants, comme le NPS (Net Promoter Score).
  • Organiser des focus groups ou tables rondes RH pour approfondir les retours.
  • Partager les résultats avec les managers, pour qu’ils soient acteurs de l’amélioration continue.
  • Impliquer les collaborateurs dans la co-conception des futurs programmes : questionnaires, bêta-tests, retours d’usage.

En résumé, la performance RH est une affaire de preuves. Les beaux discours ne suffisent plus. Pour que le développement RH soit reconnu comme stratégique, il faut en mesurer l’impact, objectiver les résultats, ajuster les dispositifs.


Ces 5 indicateurs (et les 25 actions associées) sont autant de leviers pour construire un pilotage RH centré sur la valeur, au service à la fois des collaborateurs… et de l’entreprise. Le bon réflexe restant d’intégrer la mesure dès la conception des programmes, et d’en faire un outil de dialogue avec la direction.

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