Présentéisme au travail, le vrai faux ami des entreprises et des salariés !

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À l'heure où nombre d'entre nous s'interrogent sur la possibilité d'un retour full-time au bureau, attardons-nous quelques instants sur le présentéisme en entreprise et sur les répercussions de celui-ci tant sur la qualité de vie que sur la qualité du travail fourni.

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DRH en temps partagé, j'accompagne les entreprises dans la gestion et l'optimisation de leurs Ressources Humaines

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Certes, la France n’est pas le seul pays où le présentéisme fait partie de la vie des salariés et des entreprises, mais il est l’un des pays où, aujourd’hui encore, il est perçu comme étant quelque chose de positif qui démontre une réelle implication du salarié et une productivité accrue.

Or, bien souvent, le présentéisme est le résultat d’une tout autre opération : démotivation du salarié, détérioration du climat social, baisse de la productivité, source de stress et de maladies socioprofessionnelles, … et au final, cela a à la fois un impact négatif sur la vie et la santé des collaborateurs, mais aussi sur les finances de chacun.

Dans notre article, nous allons vous dévoiler le véritable visage du présentéisme : sa définition, ses causes, ses conséquences et pour finir, comment faire pour lutter contre ce phénomène et ramener de la sérénité dans la vie au travail.

Qu’est-ce que le présentéisme au travail ?

Dans cette première partie, nous allons nous attacher à vous présenter le plus simplement et le plus efficacement possible le concept d’absentéisme au travail.

Nous commencerons par une définition précise de ce terme, puis nous l’illustrerons par divers exemples avant de terminer notre présentation de ce concept par un rappel de quelques chiffres et par un ciblage des principales causes de ce comportement au travail.

Quelle est la définition du présentéisme au travail ?

De façon générale, le présentéisme est l’exact opposé de l’absentéisme. Son émergence et sa théorisation nous viennent des États-Unis et il se caractérise comme suit :

« Le présentéisme consiste dans le fait de la présence physique d’un salarié sur son lieu de travail alors que son état physique, mental et/ou sa motivation ne lui permettent pas d’être pleinement productif dans ses tâches et missions. »

Dans la réalité, tout n’est pas aussi simple et nous verrons, à la fin de cette section, qu’il existe différents types d’absentéismes dont les raisons et les buts sont tout aussi divers et variés.

Exemples de présentéisme au travail.

Parce que les exemples sont souvent bien plus parlants que les simples définitions, nous vous proposons de retrouver dans ce point quelques situations typiques du présentéisme au travail.

Peuvent être considérées comme du présentéisme au travail, les actions suivantes :

  • Le fait de laisser des affaires personnelles sur son bureau ou de laisser des vêtements sur sa chaise de bureau pour simuler sa présence.
  • Prolonger son travail au-delà des heures normalement travaillées. Que ces heures supplémentaires soient réellement travaillées ou non et qu’elles soient réellement justifiées ou non.
  • Programmer des envois de mail ou de notification pour simuler un travail.
  • Être présent physiquement sur son poste de travail, mais ne pas être productif.
  • Surfer sur le Net ou jouer sur son smartphone en prétendant travailler.

Comme nous venons de le voir, à travers la définition du présentéisme et les quelques exemples que nous venons de donner, il existe différents types de présentéisme dont les répercussions et les origines sont également diverses.

Dans notre troisième point, nous allons mettre l’accent sur chacun de ces présentéismes et sur leurs caractéristiques.

Les chiffres et principales causes du présentéisme au travail

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Les chiffres du présentéisme en France.

Avant de vous parler des trois types de présentéisme pratiqués au sein de nos entreprises françaises, intéressons-nous quelque peu aux données chiffrées de ce dernier.

En France, selon un sondage récent mené par l’Ipsos pour le compte de la start-up Ourco, 74% des salariés déclarent avoir au minimum une journée sur le mois durant laquelle ils pratiquent le présentéisme au travail, sans pour autant réaliser leur travail et être productifs. Et dans ces 74% des sondés, 28% d’entre eux estiment faire du présentéisme entre une à deux journées par semaine.

Autre chiffre inquiétant du présentéisme, la part qu’il représente, tous acteurs confondus (salariés, employeurs, sécurité sociale), dans les coûts liés à la santé au travail. Le présentéisme représente 61% des dépenses liées à la santé au travail.

Les différentes causes du présentéisme en France.

En France, il existe trois types de présentéisme distincts. Tous trois sont motivés par diverses raisons que l’on peut regrouper dans trois grandes familles, celles :

  • Qui traduisent la démotivation au travail.
  • Qui reflètent de la stratégie salariale.
  • Qui relèvent d’une surimplication dans son travail.

Ces trois causes donnent naissance au :

  • Présentéisme contemplatif : le salarié est, certes, présent sur son lieu de travail, mais il a, comme on le dit, « la tête ailleurs » et n’est absolument pas productif.
  • Présentéisme stratégique : ici, le salarié fait tout son possible pour montrer qu’il est au travail et qu’il travaille même plus que ce qu’on lui demande. Attention, cela ne veut pas dire pour autant que le salarié travaille réellement. Il peut tout à fait faire du présentéisme stratégique et ne pas être productif durant ses heures de travail qui sont en fait des heures de présence.
  • Surprésentéisme : dans cette configuration, le salarié, tout en restant productif, se rend sur son lieu de travail pour réaliser ses tâches alors qu’il n’est pas en état de le faire ou qu’il ne devrait pas le faire. Cela peut-être suite à un arrêt maladie ; le fait de travailler durant ses vacances ; le week-end ; réaliser des heures supplémentaires non rémunérées ; etc.

Tous trois, malgré ce que l’on pourrait penser de prime abord, vont représenter un coût non négligeable pour l’entreprise et avoir des répercussions négatives. Il est donc impératif pour les entreprises de lutter contre le présentéisme.

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Dans la suite de notre article, nous allons vous expliquer pourquoi et comment.

Lire également:

Pourquoi le présentéisme au travail est-il une mauvaise chose pour les entreprises et les salariés ?

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Dans cette deuxième partie, nous allons nous intéresser aux raisons qui font que le présentéisme est en réalité une pratique néfaste pour l’entreprise. Tant dans son aspect financier que dans sa gestion des ressources humaines et dans la préservation de sa marque employeur.

Quel est le coût du présentéisme au travail pour les entreprises ?

Tout d’abord, il est essentiel de savoir que le présentéisme au travail ne représente pas seulement un coût pour l’entreprise, mais des coûts. Et ce, pour les différents acteurs du monde du travail.

Le premier d’entre eux, et le plus conséquent, sera celui de la perte de productivité. S’il est évident lors du présentéisme dit contemplatif, cela sera également le cas pour les deux autres types de présentéisme.

Car d’un côté, le présentéisme stratégique, de par sa désorganisation du temps de travail et par le fait qu’il peut parfois être simplement présentiel, aura des effets négatifs sur le salarié, mais aussi sur ses collègues de travail. Et de l’autre côté, le surprésentéisme entraîne à terme une perte de productivité. Soit parce que le salarié est malade et n’est donc pas en mesure de travailler. Soit parce qu’il risque de s’épuiser et de ne plus être en mesure de fournir un travail de qualité.

Le second coût du présentéisme est dû à son impact sur les dépenses liées à la santé au travail. Comme nous l’avons vu, il est générateur de 61 % des coûts investis dans ce domaine. Et ce, parce qu’un surprésentéisme risque d’aggraver la pathologie du salarié et d’entraîner des dépenses qui n’auraient pas eu lieu d’être s’il avait effectué son arrêt maladie ; ou parce qu’il risque de contaminer ses collègues ; etc. Mais aussi parce que le présentéisme traduit un mal-être au travail qui à terme peut conduire vers des pathologies plus graves, tel que le burn-out.

Mais le présentéisme n’a pas seulement un impact financier sur l’entreprise, le salarié et les services de l’État, il a également, comme nous allons le voir, des impacts négatifs sur la vie de l’entreprise et de ses collaborateurs.

Quelles sont les répercussions du présentéisme au travail ?

Lorsque l’un ou plusieurs de vos salariés sont en situation de présentéisme au travail, les effets négatifs seront nombreux et impacteront tous les secteurs de l’entreprise : de son organisation interne à l’image qu’elle va renvoyer à ses clients et partenaires.

Pire encore, ils vont auto-alimenter les raisons du présentéisme et risquent de l’accroître de façon exponentielle.

Ainsi, parmi les répercussions négatives du présentéisme au travail nous pouvons citer les effets suivants :

  • L’accroissement de l’insatisfaction au travail : manque de reconnaissance, génération d’attentes non satisfaites, impression de ne pas être rémunéré à la hauteur de son travail, etc.
  • La dégradation du climat social, entre collègues et avec ses managers.
  • Une aggravation de la santé du travailleur.
  • Augmentation du stress au travail et des risques de surmenage.
  • Détérioration de l’image de l’entreprise aussi bien vis-à-vis de ses clients que de sa marque employeur.

Entre les coûts engendrés par le présentéisme et les répercussions que celui-ci peut avoir sur la vie en entreprise, il est temps de modifier en profondeur la vision que les Français et les entreprises françaises ont de la productivité et du temps passé au travail afin de leur démontrer que le travailler mieux est souvent synonyme de travailler moins et d’efficacité renforcée.

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Lire également:

Comment lutter contre le présentéisme au travail ?

Dans cette dernière partie, nous allons vous livrer notre plan de bataille afin de faire reculer le présentéisme au sein de votre entreprise pour que vos collaborateurs retrouvent le plaisir et la motivation au travail.

Le présentéisme au travail : repérer les signes !

Avant même d’entamer la lutte contre le présentéisme au travail, encore faut-il savoir l’identifier.

Afin de vous y aider, voici les principaux signes qui traduisent la pratique du présentéisme par vos salariés :

  • Une baisse significative de leur productivité sur une longue période ou qui revient de façon récurrente.
  • L’envoi de mails ou de messages réguliers en dehors des heures habituelles de travail.
  • Un salarié qui travaille lors de ses congés.
  • Un salarié qui se présente en étant malade.
  • Le non-respect régulier des deadlines.
  • Un salarié non présent, mais dont les affaires personnelles sont constamment dans son bureau ou dont l’ordinateur est toujours allumé.
  • Être en permanence connecté sur sa boîte mail ou son téléphone professionnel.

Les bonnes stratégies à adopter face au présentéisme.

Si le présentéisme a différentes sources, il y a également différentes solutions pour le réduire, voire le supprimer dans son intégralité.

Pour cela, l’entreprise peut à la fois jouer sur ses méthodes de management, sur le temps, mais aussi sur l’organisation du travail.

De ce fait, les entreprises peuvent opter pour :

  • Un management par la confiance ; le slow management ; le management par objectifs ; …
  • Une modification de son organisation du travail : mise en place du télétravail ; instauration de créneaux horaires sur lesquels les salariés peuvent travailler et qu’ils peuvent également moduler en fonction de leurs contraintes personnelles et professionnelles ; privilégier le travail collaboratif, …
  • La création d’outils et de règles limitant le surprésentéisme : généralisation des back-up d’entreprise pour éviter la perte de productivité et d’informations en cas d’absence d’un salarié ; mettre en place une charte de déconnexion ; instaurer des primes de performances non liées à la présence.
  • Mettre en place des formations pour améliorer l’organisation et la répartition des tâches dans sa journée. Organiser des journées de préventions sur les risques physiques et psychologiques du présentéisme, du stress au travail, etc.