Bilan RH 2024 : quels enjeux à gérer en 2024 ? 

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Chaque année, les services RH font face à de nouveaux défis, souvent liés à ceux passés et à ceux à venir. En 2024, pour répondre à l’inflation, les RHs ont dû s’intéresser aux avantages sociaux. Ils ont dû, par exemple, continuer de lutter pour la santé mentale des collaborateurs et se former aux nouvelles technologies. Tout cela sur fond de demande de plus d’égalité et de flexibilité des salariés.

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QVCT : des outils pour lutter contre la dégradation de la santé mentale

Face à la montée en flèche du stress et des problèmes de santé mentale en entreprise, la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) devient un enjeu de taille. 

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D’après le Baromètre de la Santé Mentale des Salariés de Teale, plus de 30% des salariés envisagent de quitter leur emploi pour protéger leur santé mentale, tandis que 55% déclarent être en état de stress avancé. Ces chiffres soulignent la nécessité d’agir de manière plus proactive et efficace. 

En effet, un salarié sur deux considère que son stress au travail est ingérable, et près d’un quart est en situation critique ou à risque de dépression. Devant cette réalité, les entreprises cherchent des moyens de répondre aux attentes de leurs collaborateurs tout en intégrant la QVCT dans leur stratégie globale.

Une récente enquête WTW révèle que seules 32% des entreprises jugent leurs mesures de bien-être physique efficaces, et ce pourcentage descend à 28% pour le bien-être émotionnel. Ces résultats montrent qu’un fossé subsiste entre les objectifs de QVCT et la réalité perçue par les salariés. 

Pour combler ce manque, certaines entreprises commencent à investir dans des formations pour apprendre aux managers et aux collaborateurs à détecter les signaux faibles de stress et à adopter des techniques de gestion adaptées. Des initiatives de sécurité psychologique et de programmes d’aide sont également intégrées, bien que seuls 12% des salariés recommandent actuellement ces dispositifs.

Un faible taux d’adhésion qui indique l’importance d’un soutien continu et personnalisé.

Adapter les mesures de QVCT : leviers d’action et soutien psychologique

L’un des objectifs prioritaires des politiques de QVCT consiste à optimiser la qualité des rapports sociaux au travail : près de 62% des RH interrogés soulignent que renforcer la cohésion d’équipe contribue à améliorer la santé mentale et le bien-être des salariés. Dans cette optique, les entreprises investissent dans des espaces calmes et des rituels de management visant à déceler et prévenir l’isolement social.

Par ailleurs, 83% des travailleurs interrogés par une autre étude, de Randstad, souhaitent des horaires plus flexibles pour une meilleure conciliation entre vie professionnelle et personnelle, et 71% privilégient la liberté du lieu de travail. Cette flexibilité, bien au-delà du simple télétravail, est désormais un pilier de la QVCT. 

En parallèle, l’étude OpinionWay de 2023 révèle que 40% des salariés débutent leur journée avec un sentiment d’anxiété ou de lassitude, amplifié pour les télétravailleurs ou ceux soumis à un management directif. 

En réponse, certaines entreprises installent des cabines de déconnexion, proposent des équipements comme des casques anti-bruit et des formations pour gérer le stress sonore au bureau. Car comme le rapporte une étude de Jabra, 81% des salariés estiment que le bruit au travail est une source importante de fatigue mentale, un constat qui souligne l’urgence d’intégrer des solutions acoustiques dans les environnements de travail modernes.

Des politiques de bien-être innovantes incluent également des programmes sportifs : une étude d’Urban Sports Club montre que 62% des RH estiment que le sport en entreprise renforce la cohésion d’équipe et la productivité. 

En proposant des salles de sport, des cours collectifs et des activités d’équipe, les entreprises encouragent un bien-être holistique. Ces initiatives, même coûteuses, s’avèrent payantes : près de 52% des salariés satisfaits des offres sportives expriment un engagement et une fidélité renforcés, diminuant ainsi les coûts liés au turnover et à l’absentéisme.


Nouvelles technologie, IA & co : des salariés à former et à protéger

Depuis quelques années, l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans les ressources humaines (RH) transforme radicalement le secteur, notamment dans le recrutement. 

En 2022, 22% des entreprises les plus performantes ont automatisé une partie de leurs processus de recrutement, accélérant le tri des CVs et la première analyse des candidats. Cette automatisation permet aux DRH de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée et d’améliorer l’efficacité globale. 

Cependant, malgré ces avancées, 75% des employés sont réticents à ce que l’IA prenne des décisions finales en matière d’embauche, selon une étude de HireVue. Ce chiffre souligne les craintes liées aux possibles biais de l’IA, car les algorithmes peuvent reproduire des préjugés en fonction des données utilisées pour les entraîner.

L’IA, loin d’être un danger pour tous les emplois, génère néanmoins des inquiétudes concernant l’équité et la déshumanisation des processus.

À cela s’ajoute l’hyperconnexion, un autre défi des nouvelles technologies. Une étude récente d’Honor révèle que 22% des salariés français se sentent dépassés par le flot incessant de notifications, et 56% estiment que le modèle de travail hybride renforce la surcharge numérique. Des facteurs qui créent une pression supplémentaire, menaçant la santé mentale des salariés et risquant de nuire à leur productivité.

Former les salariés pour maîtriser l’IA et protéger leur bien-être

Pour répondre à ces défis, la formation est essentielle. L’étude SAP-Odoxa montre que 60% des employés souhaitent une formation en IA pour s’adapter aux changements technologiques. Pourtant, seuls 28% des salariés français déclarent avoir déjà utilisé des outils d’IA dans leur travail, ce qui révèle un fossé important entre le besoin croissant d’IA et les compétences actuelles. 

Cette formation est d’autant plus importante pour minimiser les risques liés aux biais et assurer une transition vers un environnement de travail où l’IA cohabite avec des compétences humaines, notamment les soft skills.

Une enquête de West Monroe Partners révèle d’ailleurs que 98% des directeurs RH considèrent les soft skills comme essentielles dans le domaine technologique. Cette importance croissante des compétences interpersonnelles renforce le besoin de programmes de formation intégrant l’IA et les soft skills, pour que les collaborateurs puissent collaborer efficacement avec les outils technologiques.


Travail hybride, télétravail, semaine de 4 jours… : une flexibilité pas toujours facile à gérer

Depuis la pandémie, le travail hybride s’est imposé comme une norme pour de nombreuses entreprises. Aujourd’hui, en France, 49% des salariés bénéficient de ce modèle mixte, selon le dernier rapport d’Owl Labs. Ce mode de travail offre aux employés une liberté nouvelle, mais il pose aussi des défis de gestion, tant pour les entreprises que pour les salariés eux-mêmes.

Les préférences pour le travail hybride varient avec l’âge et l’ancienneté. Par exemple, 63% des salariés ayant plus de dix ans d’expérience privilégient le télétravail complet, grâce à une autonomie et une confiance plus importantes. Cependant, pour les plus jeunes, la flexibilité reste essentielle pour maintenir un équilibre vie professionnelle-vie personnelle. 

bilan rh 2024 guide complet

L’attente d’une plus grande flexibilité est donc profondément ancrée chez les employés. Le « Global Workforce Report 2024 » indique que 71% des recruteurs ont observé des départs vers des entreprises offrant plus de souplesse

Le télétravail, les horaires aménagés et le modèle hybride sont devenus des leviers indispensables pour attirer et retenir les talents. Cette recherche de flexibilité influence directement la productivité, puisque 88% des travailleurs hybrides se considèrent aussi, voire plus, productifs qu’en présentiel.

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Optimiser le travail hybride pour répondre aux nouveaux besoins

Pour optimiser le travail hybride, certaines entreprises investissent dans des bureaux adaptés et flexibles. Ce modèle nécessite une réinvention des espaces de travail pour répondre aux besoins diversifiés des équipes, notamment en termes de collaboration.

Des initiatives telles que des cabines insonorisées et des espaces de coworking flexibles deviennent des standards pour permettre aux employés de travailler dans des conditions optimales, même lorsqu’ils sont au bureau.

Plus concrètement, la mise en place d’un Compte Épargne Temps (CET) ou de plus de RTT peut aider à ce sentiment de flexibilité. Certaines entreprises laissent même leurs salariés choisir le jour qu’ils préfèrent pour télétravailler, chaque semaine.

Malgré les défis, le travail hybride est devenu indispensable pour les employés et les entreprises. Un tiers des Français seraient prêts à quitter leur emploi si le travail hybride n’était plus possible. En répondant aux attentes de flexibilité et en prenant en compte les risques d’hyperconnexion, les entreprises peuvent réussir cette transition.

Semaine de 4 jours : où en est-on en 2024 ? 

La semaine de quatre jours s’impose progressivement en France, avec un intérêt marqué des cadres : selon une étude du cabinet Robert Walters, 88 % d’entre eux souhaiteraient ce modèle, particulièrement les 30-39 ans (92 %) et les femmes (94 %). 

Une expérience réussie au Royaume-Uni en 2024, où 56 entreprises sur 61 ayant testé la semaine de quatre jours en 2022 l’ont adoptée, influence ce mouvement.

Les salariés sont prêts à (presque) tout pour cette semaine de 4 jours. Selon une étude Indeed, 67 % des salariés accepteraient des journées plus longues pour maintenir leur salaire, et 28 % seraient même prêts à une légère réduction salariale. 

Pour les cadres français, les principaux bénéfices incluent une meilleure qualité de vie (77 %) et un bien-être mental amélioré (71 %). Le jour de repos supplémentaire serait consacré à des activités personnelles ou familiales (81 %), des loisirs (78 %), ou à des projets annexes.

Le modèle de la semaine de quatre jours, bien qu’attrayant, comporte des obstacles. Les craintes incluent une charge de travail quotidienne démultipliée (51 %) et des inégalités potentielles, notamment pour les femmes qui assument souvent des tâches parentales en plus de leur travail.

Le débat reste ouvert sur la faisabilité de cette nouvelle organisation, et si elle pourra réellement satisfaire les aspirations de l’ensemble des salariés français.


Égalité, transparence, protection des plus faibles… : comment aider à créer une entreprise plus juste ? 

En 2024, la diversité et l’inclusion jouent un rôle clé dans la création de conditions de travail équitables. Les jeunes générations sont particulièrement sensibles à ces enjeux, avec 70% des moins de 35 ans favorables à des quotas de diversité, selon une enquête de BVA People Consulting.

Cet intérêt grandissant pour l’égalité au travail pousse les entreprises à faire preuve de responsabilité sociale et à adopter des politiques inclusives, allant au-delà des simples engagements de communication.

La transparence salariale est également un pilier fondamental d’une entreprise équitable. La directive européenne de 2026 imposera aux entreprises françaises de plus de 100 salariés de divulguer les fourchettes de rémunération pour chaque poste et de fournir des informations sur les écarts de salaires entre hommes et femmes. 

Cette transparence contribuera à réduire les inégalités salariales qui persistent, notamment pour les femmes, dont les salaires sont en moyenne 24,4% inférieurs à ceux des hommes dans le secteur privé. En instaurant des politiques salariales claires, les entreprises peuvent accroître la confiance de leurs employés et attirer des talents engagés.

La lutte contre les discriminations et les micro-agressions en entreprise est une autre étape clé pour un environnement de travail plus juste. Selon une étude de l’Ifop, 82% des salariés ont été témoins de micro-agressions, notamment à l’encontre des minorités culturelles, des femmes et des personnes LGBT+. 

Ces comportements ont des conséquences profondes sur le bien-être et la motivation des collaborateurs, rendant indispensable une politique de tolérance zéro en matière de discrimination. Les entreprises doivent former leurs équipes pour identifier et contrer ces comportements, et les ressources humaines doivent mettre en place un cadre sécurisant pour encourager le signalement.

La protection des collaborateurs les plus vulnérables passe aussi par des mesures concrètes de soutien. Pour les femmes, la mise en place de congés parentaux équitables et la promotion de la diversité dans les postes de direction sont des leviers importants pour réduire les obstacles à la progression de carrière.

Par ailleurs, la flexibilité au travail et l’adoption de modèles comme le travail hybride permettent aux parents de mieux équilibrer vie professionnelle et vie personnelle, ce qui contribue à un climat de travail plus inclusif.


Avantages sociaux : indispensable pour pallier les augmentations de salaires

Face à la montée de l’inflation et au coût de la vie, les avantages sociaux s’imposent comme une alternative stratégique aux augmentations salariales. Ces bénéfices non financiers peuvent offrir aux collaborateurs un soutien substantiel, notamment dans des domaines clés comme la santé, la flexibilité et le bien-être mental. 

Une enquête récente menée par Figures montre que près de 44 % des employés apprécient des initiatives favorisant la santé mentale, un atout qui, malgré des budgets en baisse, prend une place croissante dans les politiques RH.

La flexibilité du travail est également très prisée, bien que les initiatives comme la semaine de quatre jours restent rares (seulement 2,6 % des entreprises en 2024). Pourtant, offrir une certaine liberté dans les horaires ou le lieu de travail attire et retient les talents, en répondant aux aspirations de nombreux salariés pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

Les avantages sociaux contribuent ainsi à renforcer la fidélité des collaborateurs, créant un environnement de travail où le bien-être est priorisé. Des mesures comme les titres-repas, le financement de modes de transport durables, ou même des plateformes de gestion d’avantages personnalisés permettent aux entreprises de compenser partiellement les effets des restrictions budgétaires tout en répondant aux besoins variés de leurs employés.

À long terme, cette approche renforce l’attractivité de l’entreprise et soutient un climat de travail positif.

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