Un silence pesant pour les parents salariés
Les Parents Zens et teale ont publié un baromètre inédit avec OpinionWay. L’étude révèle une fragilité persistante des parents au travail. Un tiers des parents salariés estiment que leur carrière a été freinée par l’arrivée d’un enfant. Ce chiffre grimpe à 43 % chez les mères. La parentalité continue donc de peser lourd sur les trajectoires professionnelles.
Les femmes sont plus touchées : 24 % des mères ont réduit leur temps de travail, contre 10 % des pères. 17 % ont refusé une promotion, faute de pouvoir tout concilier. Pour 3 %, c’est une augmentation qui a été abandonnée.
Chez les mères, l’épuisement mental est massif. 64 % constatent une surcharge mentale depuis leur retour au travail. C’est 15 points de plus que les pères.
Au retour de leur congé parental, 57 % des parents évoquent une charge mentale accrue. Le sentiment d’isolement est cité par 14 % d’entre eux. 10 % ressentent une pression à prouver leur engagement. 45 % des parents salariés rencontrent des difficultés dès leur retour au travail. En tête : le manque de flexibilité, une charge de travail trop forte ou un manque de soutien.
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Je télécharge17 % disent aussi avoir du mal à retrouver leur place. Dans ce contexte, la reconnaissance managériale est rare. Seuls 27 % des parents salariés bénéficient d’un accompagnement spécifique. Et à peine 16 % le trouvent vraiment utile.
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La parentalité, un enjeu de fidélisation… encore sous-estimé
La parentalité reste donc un angle mort des politiques RH. Un parent salarié sur deux ne se sent pas soutenu par son entreprise. Et ce déficit de reconnaissance peut pousser au départ.
10 % des parents ont déjà quitté leur entreprise à cause du manque de reconnaissance. 31 % y ont sérieusement pensé. Chez les moins de 35 ans, ce chiffre grimpe à 53 %.
Pour ces jeunes parents, la flexibilité est une priorité. 33 % demandent des horaires aménagés. 19 % attendent des solutions de garde adaptées. Les demandes vont aussi vers la santé mentale. 9 % veulent un accompagnement psychologique. 7 % espèrent un coaching parental ou du soutien individualisé. D’autres espèrent plus de télétravail, ou simplement de l’écoute.
La reconnaissance du rôle de parent reste rare. Pourtant, les salariés concernés sont largement satisfaits quand des dispositifs existent. 69 % des parents salariés accompagnés jugent les mesures efficaces. Le soutien parental devient donc un levier RH crédible. Pourtant, 60 % des entreprises n’ont encore rien mis en place.
Le baromètre pointe aussi l’absurdité d’un modèle RH dépassé. Le parent salarié n’est pas un salarié “moins engagé”. C’est un collaborateur qui a besoin d’un cadre adapté. Les attentes des jeunes parents vont bien au-delà de la crèche d’entreprise. Ils veulent une culture d’entreprise compatible avec leur réalité. Ils attendent des preuves, pas des discours.
Les structures qui investissent dans une politique QVCT parentale voient des bénéfices clairs. Engagement accru, absentéisme réduit, performance renforcée. Le lien est désormais établi.
Les parents salariés représentent aujourd’hui une force vive dans l’entreprise. Les négliger, c’est prendre un risque RH. Les soutenir, c’est miser sur la fidélité et l’énergie de talents engagés.
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