Dans son étude de Mars 2023, le cabinet Empreinte Humaine expose qu’environ 44 % des salariés français se disent en état de détresse psychologique et parmi eux, 20 % souffrent de burn-out sévère. Pour éviter d’en arriver à ces chiffres alarmants, il est important que les professionnels RH s’emparent du sujet. Point d’entrée des salariés en souffrance, ils ont un rôle de lanceur d’alerte, mais aussi de mise en place d’actions préventives et de détection.
Dans cet article, la définition du burn-out et de ses signes précurseurs vont nous permettre d’étudier les outils et connaissances nécessaires pour les détecter. Quelles sont les actions concrètes pour soutenir vos salariés ?
Le burn-out : de quoi parle-t-on ?
Le burn-out n’est pas qu’un problème individuel, il est aussi symptomatique d’une organisation malade, qu’il faut améliorer pour le bien de tous.
Cet état de fatigue émotionnelle, physique et mentale est provoqué par un stress prolongé. Ce syndrome peut avoir des conséquences graves sur la santé, à l’échelle individuelle et sur la performance, à l’échelle de l’entreprise.
Le burn-out se manifeste principalement sur trois plans :
- L’épuisement émotionnel : la personne se sent vidée de son énergie pour affronter sa journée de travail.
- La dépersonnalisation : la personne adopte une attitude cynique ou distante par rapport à son travail et à ses collègues.
- La diminution de l’accomplissement personnel : la personne ressent une perte de confiance en ses compétences et se dévalorise.
Comprendre que le burn-out est aussi un problème organisationnel
Les causes profondes du burn-out ne se limitent pas à une gestion individuelle du stress. En réalité, il peut s’agir d’un symptôme révélateur d’un dysfonctionnement plus large au sein de l’entreprise. Un environnement de travail mal structuré, des attentes irréalistes ou un manque de reconnaissance peuvent être autant de facteurs déclencheurs. Pour éviter que cela ne se produise, les entreprises doivent systématiser leur approche.
L’impact de la culture d’entreprise sur le burn-out ne doit pas être sous-estimé. Une culture axée sur la compétition excessive, où l’on valorise la performance au détriment du bien-être, peut amplifier les risques. En revanche, une organisation qui prône l’équilibre entre la vie privée et professionnelle, la reconnaissance et l’autonomie, sera moins sujette à voir ses collaborateurs s’épuiser.
Signes précurseurs du burn-out
Les signes émotionnels, physiques et comportementaux, pris individuellement, peuvent sembler anodins. Mais lorsqu’ils s’accumulent, ils doivent être pris au sérieux. En tant que professionnel des RH, vous devez rester vigilant face à ces symptômes pour pouvoir intervenir rapidement et éviter que la situation ne se dégrade davantage.
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Je télécharge le guideLes signes émotionnels
- Irritabilité et réactions disproportionnées : le salarié peut exprimer une colère inappropriée face à une situation inconfortable mais gérable. Cela se traduit par un état de tension intérieure permanent.
- Pessimisme excessif : un salarié sur le chemin du burn-out aura tendance à ne voir que les aspects négatifs de sa situation professionnelle ou de sa relation avec ses collègues.
- Découragement : le manque de motivation et la sensation de ne pas avoir de but sont des signes courants. Cela se traduit par une apathie générale et des répercussions directes sur la qualité du travail.
Les signes physiques
- Fatigue persistante : les troubles du sommeil sont un des symptômes les plus fréquents du burn-out, engendrant directement un état de fatigue invalidante.
- Apparition de maladies chroniques : le stress intense et prolongé du burn-out entraîne souvent des symptômes physiques comme des maux de tête, des troubles gastro-intestinaux et des douleurs musculosquelettiques.
Les signes comportementaux
- Absences à répétition : on observe des arrêts maladie et des retards fréquents chez le salarié en burn-out. Ce comportement traduit une incapacité à faire face aux exigences du quotidien.
- Isolement : le salarié en burn-out évite les interactions sociales et s’isole de l’équipe. C’est une manière pour lui de se protéger d’un environnement parfois accablant.
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Comment prévenir le Burn-out ?
En tant que dirigeant ou professionnel RH, vous avez la responsabilité de mener des actions préventives et de mettre en place des moyens d’évaluation de la santé psychologique de vos collaborateurs.
Politique favorisant l’équilibre vie privée / vie professionnelle
Un aspect essentiel de la prévention du burn-out est de permettre aux collaborateurs de trouver un équilibre sain entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Pour cela, il est important de proposer des solutions adaptées aux besoins de chacun :
- Aménager les horaires de travail en proposant plus de flexibilité et d’aménagement. Chacun peut ainsi adapter son temps de travail à ses obligations personnelles.
- Mesurer et encourager la prise régulière de congés.
- Mettre en place une politique de télétravail flexible et normée
Évaluation de la charge de travail
L’une des causes principales du burn-out est une charge de travail excessive et mal répartie. En tant que RH ou manager, vous devez revoir régulièrement la charge de travail de chaque collaborateur pour s’assurer qu’elle reste équilibrée.
- Mettre en place un système d’évaluation de la répartition des tâches grâce à un système de dialogue permanent ou des rituels d’échanges sur le sujet.
- Inciter les managers à déléguer et répartir les tâches.
- Automatiser les tâches répétitives grâce à des outils technologiques permettant de réduire la monotonie et la surcharge mentale.
Reconnaissance et valorisation des employés
La reconnaissance est un élément fondamental de la prévention du burn-out. Lorsque les employés se sentent valorisés pour leurs efforts, ils sont plus engagés face au stress.
- Sensibiliser et former les managers à la gestion du stress et la communication positive.
- Mettre en place un système de récompenses et de reconnaissance pour valoriser les efforts et les réalisations des salariés.
- Promouvoir une culture du feedback avec des rendez-vous réguliers, formels et informels.
Programmes de bien-être en entreprise
Les programmes de bien-être sont reconnus comme une méthode efficace de prévention du burn-out. Ils permettent aux employés de mieux gérer leur stress et de se ressourcer régulièrement. Voici quelques exemples de ce que vous pouvez mettre en place :
- Organiser des ateliers de relaxation et de gestion du stress sur le lieu de travail.
- Promouvoir l’activité physique grâce à des temps dédiés ou des avantages financiers pour s’inscrire dans un club de sport.
- Proposer un service d’écoute et d’aide psychologique avec un prestataire externe.
Comment détecter les salariés en burn-out ?
Malgré les actions préventives que vous mettez en place, des composantes personnelles de la vie du salarié peuvent aggraver son mal-être professionnel et conduire au burn-out. Voici quelques outils pour les détecter :
Questionnaires d’auto-évaluation
Il existe plusieurs « tests de burn-out » que vous pouvez distribuer de manière anonyme ou lors des entretiens individuels pour permettre au salarié de faire un point sur leur état de santé et de bien-être au travail.
Les 2 tests les plus utilisés sont les suivants :
- Le test MBI (Maslach Burn-out Inventory) qui est un formulaire de 22 questions.
- L’échelle de Copenhagen, moins restrictif, qui comporte 19 questions.
Entretiens individuels
La régularité des entretiens est un facteur-clé dans l’efficacité de cet outil de détection du burn-out. Permettant d’évaluer la performance, mais aussi le bien-être du salarié, il est important de poser des questions ouvertes et d’instaurer un climat de confiance où il pourra s’exprimer librement. Ces questions peuvent être :
- Comment vous sentez-vous au travail en ce moment ?
- Considérez-vous que vous disposez de tout ce dont vous avez besoin pour mener à bien vos missions ?
- Des tâches ou des situations vous semblent-elles particulièrement difficiles ?
- Comment vous sentez-vous au sein de l’équipe ?
Le suivi des indicateurs
Les indicateurs tels que l’absentéisme, les erreurs professionnelles ou encore le turnover peuvent traduire une situation de mal-être profond.
Il est donc essentiel de suivre ces indicateurs de façon régulière et attentive.
CONCLUSION
En tant que professionnel des RH, vous avez indéniablement un rôle à jouer dans la prévention et la gestion du burn-out. Souvent le premier point de contact des salariés en difficulté, vous avez la responsabilité de rester vigilant face aux signaux de détresse.
Pour un impact réel sur la santé de vos salariés, mais aussi sur la performance de votre entreprise, les outils ci-dessus vous aideront dans votre gestion pro active du bien-être au travail.
Cette démarche continue nécessite l’engagement de toute l’entreprise, des dirigeants aux managers en passant par les RH.
En mettant en place les actions préventives et en instaurant un système de dialogue permanent, vous créez un environnement propice à la sérénité, l’épanouissement et le soutien de vos collaborateurs.
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