Le télétravail, un enjeu d’attractivité sous-estimé

Le télétravail, un enjeu d’attractivité sous-estimé
Hélène Truffaut

Selon une enquête de l’Apec publiée le 11 janvier dernier, la possibilité de travailler à distance est devenue une question clé pour près de la moitié des cadres dans une perspective de changement d’emploi.

«Dans un contexte de tensions des recrutements, en plus du développement des compétences, de l’accès à la formation et aux mobilités internes, le télétravail régulier et la recherche d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle sont des facteurs qui, maintenant, font la différence pour attirer les cadres comme les managers», souligne Gilles Gateau, directeur général de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

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Or, selon une enquête* de l’Apec menée en partenariat avec l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact), 41 % seulement des entreprises se déclarent favorables au télétravail pour leurs cadres. Les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) y étant nettement plus ouvertes (à 72 %), que les PME (44 %) et les TPE (38 %). Mais ces mêmes organisations continuent de privilégier le présentiel, avec un rythme de télétravail allant de un à deux jours par semaine, quand les cadres aspirent plutôt à deux ou trois jours.

Pour l’Apec, les entreprises sous-estiment le frein lié à l’absence de possibilité de télétravail dans le recrutement. Dans l’ensemble, elles ne sont que 22 % à y voir un problème. Une opinion plus prégnante dans les ETI et les grandes entreprises (43 %) que dans les PME (20 %) et les TPE (23 %).

Un avantage peu mentionné dans les offres

Pourtant, près de la moitié des cadres (47 %) font du travail à distance une condition sine qua non dans la perspective d’un changement d’entreprise, en particulier dans des métiers comme l’informatique (69 %), les études et la R&D (53 %) ou en Île-de-France (53 %). Et si les cadres en ETI et grandes entreprises se montrent les plus réticents à l’égard d’une offre sans télétravail – à 53 % –, cette réserve concerne aussi 41 % des cadres en PME et 42 % de ceux exerçant en TPE.

Par ailleurs, la part des offres d’emploi cadre mentionnant la possibilité de télétravailler a doublé depuis le début de la crise sanitaire, passant de 3 % au premier semestre 2020 à 7 % au premier semestre 2021. Toutefois, cette pratique – qui a principalement progressé dans le secteur des services à forte valeur ajoutée et dans certains métiers (informatique, ressources humaines ou communication) – demeure globalement marginale. Et, parmi les entreprises autorisant le télétravail, moins de la moitié (43 %) déclarent avoir l’intention de mentionner cette possibilité pour leurs prochains recrutements.

En revanche, les employeurs se montrent davantage enclins à aborder cette question lors des entretiens d’embauche (57 %), au même titre que la rémunération ou d’autres avantages sociaux. De l’aveu de nombreuses entreprises, complète l’Apec, le sujet est en tout cas de plus en plus spontanément évoqué par les candidats.

*L’étude « Télétravail des cadres : entreprises et managers à la recherche de nouveaux équilibres » explore de nombreux angles (impacts sur les pratiques managériales, la gestion des RH, etc.). Elle repose sur une enquête qualitative menée auprès de responsables RH et cadres managers directement concernés par la mise en œuvre du télétravail, une enquête téléphonique menée auprès de 1 000 entreprises employant au moins un cadre et une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 800 cadres managers.

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Hélène Truffaut

Journaliste titulaire de la carte de presse, je cumule une expérience de plus de 20 ans en tant que rédactrice, chef de rubrique et pigiste, essentiellement en presse professionnelle (RH, financière, informatique), sur l'ensemble des thématiques ressources humaines, du recrutement à la formation en passant par les politiques de rémunération.