Décès d’un collaborateur : les bonnes pratiques managériales

Décès d’un collaborateur : les bonnes pratiques managériales
Cécile Prioul

PDG, Start-Up éco-bienvaillante, qui agit avec les managers et les salariés pour faire un retour au travail une réussite

Comment annoncer le décès d’un collaborateur et comment accompagner les salariés dans ce processus de deuil ?

Lorsqu’un collaborateur décède, c’est un moment émotionnel délicat pour toute l’entreprise. Selon l’étude « Les Français face au deuil 2021 » réalisée par le Credoc, « 15% des managers ont déjà été touchés par le décès d’un collaborateur direct ».

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C’est une situation douloureuse à laquelle on est rarement préparé. Se pose alors la question de comment informer l’équipe du décès et de comment gérer cette situation dans les jours, semaines, qui suivent ?

Le rôle du manager est crucial pour guider, soutenir et rétablir la dynamique de l’équipe. Voici quelques actions bienveillantes que le manager peut entreprendre pour accompagner son collectif dans une période difficile.

Il y a cependant différentes nuances dans la gestion de cette situation. L’impact de la disparition d’un.e collègue qui décède à son domicile suite à une longue maladie ou un accident de la vie privée sera différent de celui d’un collègue qui viendrait à décéder sur le lieu de travail ou sur le trajet domicile – travail. Une autre spécificité à prendre en compte est le décès par suicide.

Les managers sont souvent démunis face à des situations rares et peu anticipées.

Décès d’un salarié, une communication complexe

Lors de l’annonce du décès

Fréquemment, c’est le manager qui est prévenu du décès par la famille ou par le service des Ressources Humaines. Le manager va se retrouver avec la délicate mission d’informer de la triste nouvelle.

Tout le monde ne réagit pas de la même manière à l’annonce d’un décès et le choc de l’annonce dépend aussi du degré de relation nouée avec le collègue. Ainsi, il est préférable d’annoncer la nouvelle en premier aux salariés les plus proches du défunt, de préférence de façon individuelle. Ensuite le manager peut organiser une réunion en petit comité pour rassembler les collaborateurs proches et instaurer un espace de dialogue où chacun peut s’exprimer.

Si le manager lui-même n’est pas à l’aise, je préconise au manager de ne pas hésiter à passer la main. Ce n’est pas grave. Ce n’est pas son métier. Les collaborateurs seront reconnaissants qu’il ait mis en place une intervention pour prendre en compte leur chagrin avec un professionnel.

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Les obsèques

Avec subtilité et élégance, le manager va conduire son équipe vers une action collective : Préparer le jour des obsèques, quelle délégation ? Quels hommages souhaitons-nous faire ? Comment présenter les condoléances auprès de la famille du défunt ?

Il est alors préférable de se renseigner sur les volontés du défunt et de sa famille, puis d’adapter ces volontés avec les contraintes de votre organisation et les possibilités de vos équipes.

Je vous donne l’exemple d’un commerce qui ne pouvait pas fermer, une partie des salariés sont allés à la cérémonie religieuse et les autres collègues se sont présentés au crématorium.

L’important est de ne pas refuser les propositions et de comprendre que les réactions au sein de l’équipe peuvent être différentes ; ainsi accepter, sans jugement, la non – présence de certains.

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Offrir un espace de parole

Effectivement, certaines personnes auront créé des liens forts avec le défunt et sa disparition peut entraîner une ambiance lourde et pesante. Le manager lui-même peut être très peiné.

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Il est important dans des situations dramatiques comme celle-ci, pour l’équilibre émotionnel de chacun (même du manager), de permettre la parole, l’expression des ressentis individuels et de les partager en équipe. Ceci peut s’envisager à travers l’appel à un intervenant extérieur pour ouvrir et animer des groupes de paroles. La méthode peut être envisagée en présence du manager. Souvent celui-ci préfère un entretien individuel.

La connaissance manque beaucoup sur ce sujet : les informations sur le droit du travail et les assurances, les différentes étapes traversées et les mots à éviter dans la communication interpersonnelle sont souvent les questions auxquelles nous répondons.

En se sentant compris, en repérant les deuils « anciens et bloqués » dans leur processus, ces ateliers animés par un professionnel permettent la possible projection du travail sans le disparu.

Gestion des effets du collègue décédé

Le collègue disparu a certainement laissé des effets personnels sur le lieu de travail, des vêtements dans son casier ou des photos ou souvenirs sur son bureau. Décidez en équipe du bon moment pour prendre le temps de faire le tri, de jeter ou de distribuer ses affaires. Mettez de côté ce qui revient à la famille.

Afin de faciliter les premiers jours de travail sans le ou la collègue, je conseille de faire ensemble ce tri assez rapidement. Ensuite en fonction des tâches effectuées par la personne décédée, le manager va devoir prévoir le remplacement et jauger le moment opportun du recrutement.

Avoir une communication transparente sur les profils des candidats permettra de projeter les collègues sur le futur différent.

Proposer un souvenir symbolique

Il n’est pas rare de voir des collègues se regrouper pour installer dans les bureaux une plante ou écrire un livre des souvenirs comme un lieu de mémoire.

Quelquefois, une phrase écrite au tableau ou un dessin qui rend hommage à leur collègue décédé.

Voici l’exemple d’une entreprise qui a planté un arbre hommage pour faire perdurer la mémoire d’un collaborateur. Cet acte symbolique permet d’offrir un hommage original et pérenne.

En conclusion, le deuil est une période de convalescence différente d’une personne à l’autre. Chacun fait son deuil à sa façon et à son rythme, en apprivoisant la perte au fil du temps. Le manager devra donc une fois de plus s’adapter à l’expérience très personnelle de ses collaborateurs.

Cécile PRIOUL

Dirigeante de Ça Ira Encore Mieux Demain, fondatrice de la boxVivre son deuil 

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Cécile Prioul

Ça ira encore mieux demain fournit une compréhension bienveillante des défis de la vie, pour réussir le retour au travail. Véritable guide du manager et du salarié absent, Ça ira encore mieux demain contribue à une entreprise plus humaine et à des employés reconnaissants.