Un partage de la valeur jugé globalement inéquitable
UpCoop célèbre ses 60 ans d’existence en s’interrogeant sur la perception du partage de la valeur au sein des entreprises françaises.
L’Institut Bona Fidé, mandaté pour l’occasion, révèle à travers une étude que 79% des salariés français jugent le partage de la valeur inéquitable, favorisant davantage les actionnaires et les dirigeants que les salariés eux-mêmes. De même, 71% expriment cette perception au sein de leur propre entreprise, indépendamment de leur statut, qu’ils soient cadres (71%), employés (67%) ou ouvriers (73%).
L’étude met également en lumière des différences selon la taille des entreprises. Par exemple, 45% des salariés des très petites entreprises (moins de 10 salariés) perçoivent un partage équitable, contre seulement 20% dans les grandes entreprises nationales et 15% dans les multinationales.
En contraste, les coopératives et les SCOP s’avèrent être des modèles où le sentiment de justice est plus fort, avec 64% des salariés percevant un partage juste de la valeur.
Concernant la compétitivité, 61% des salariés estiment qu’une attention accrue au partage de la valeur et au pouvoir interne rend les entreprises plus performantes, contre seulement 11% pensant que cela pourrait nuire à l’activité.
Par ailleurs, 76% des salariés voient dans le modèle coopératif un avenir prometteur pour le monde des affaires, en raison de son potentiel à promouvoir une répartition plus juste de la richesse et du pouvoir. Seuls 24% le considèrent inadapté face aux défis actuels de la concurrence.
Pour améliorer le partage de la valeur, 65% des salariés favorisent le dialogue social et la négociation, tandis que 35% estiment que des contraintes légales seraient nécessaires pour provoquer un changement significatif.
A lire également :
- Projet de loi sur le partage de la valeur : à quoi va-t-il ressembler ?
- PPV, participation, épargne salariale : nouveautés été 2024
- Rémunérations 2024 : quels leviers d’augmentation des cadres ?
Autres attentes des salariés : RSE et gouvernance
En plus des préoccupations relatives au partage de la valeur, les salariés expriment également des attentes significatives concernant le partage du pouvoir et la sincérité des engagements en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE). Seulement 32% des salariés estiment que leur voix est prise en compte dans leur entreprise, un chiffre qui atteint à peine 39% chez les cadres, révélant une généralisation de cette perception à travers toutes les catégories de personnel.
Le scepticisme est également palpable concernant les engagements RSE des entreprises. Souvent critiquées pour leur tendance au “greenwashing” ou “purpose washing”, les entreprises peinent à convaincre leurs salariés de l’authenticité de leurs actions. Une majorité de salariés perçoivent un écart entre les promesses RSE et leur mise en œuvre effective : 46% y voient un écart important et 41% un écart léger, tandis que seulement 13% considèrent que les actions sont fidèles aux discours.
Ces perceptions influencent les attentes des salariés en matière de gouvernance, avec 66% d’entre eux prêts à s’engager davantage si les structures le permettaient. De plus, contrairement à certaines idées reçues, une large majorité de salariés (83%) souhaite une transparence totale des salaires au sein de l’entreprise, soutenant cette mesure toutes catégories confondues.
A lire également :
8 fiches pour développer le potentiel de vos entretiens
L’entretien annuel peut devenir un moment clé pour l’engagement et la formation des équipes. Pour révéler tout son potentiel, notre partenaire Lucca a élaboré un guide avec des conseils pratiques pour impliquer les collaborateurs lors de préparation, identifier des besoins de formation et favoriser la montée en compétences.
Je télécharge les 8 fiches- RSE washing : 40% des salariés accusent leur entreprise
- Démarche RSE : est-elle obligatoire ? Comment la mettre en place ?
- Transparence Salariale : que prévoit la directive européenne ?