Fragilités des salariés : comment réagissent les entreprises ? 

Fragilités des salariés : comment réagissent les entreprises ? 
Adeline Lajoinie

Dans un contexte de permacrise, les fragilités d’origine professionnelle et personnelle s’imbriquent de plus en plus. Quelles sont les origines et les conséquences de ces fragilités ? Et comment l’entreprise les prend en compte ?

Un contexte de permacrise qui favorise les fragilités des collaborateurs

Les résultats de l’édition 2023 du Baromètre Fragilités sociales des entreprises de Malakoff Humanis montrent la hausse et l’imbrication des fragilités d’origine professionnelle et personnelle qui touchent les salariés.

L’étude parle alors de permacrise quand elle explique le contexte de son travail. En effet, en 2023, les salariés français ont dû faire face à une crise environnementale (multiplication des catastrophes naturelles) ; économique (inflation, pression sur le pouvoir d’achat) et sociale (libération de la parole sur les grands problèmes de société comme la retraite), qui a fortement amplifié l’anxiété globale des salariés.

Il semble que la crise sanitaire a été le déclencheur de ces fragilités puisque l’étude souligne une hausse des fragilités financières, professionnelles, psychologiques et familiales depuis la crise du Covid-19 alors que le risque infectieux est en baisse.

Concrètement, en 2023, la crainte d’une perte de revenus affecte 70% des salariés, marquant une augmentation de 5 points depuis 2020. 

Cette inquiétude dégrade le moral des salariés, amplifiant les troubles psychologiques tels que l’insomnie, l’anxiété et la dépression, qui touchent désormais 59% d’entre eux. 

En parallèle, les défis familiaux s’intensifient, avec 47% des salariés concernés, notamment due à l’essor des situations d’aidant et de monoparentalité.

La crise environnementale engendre de l’éco-anxiété, citée comme principale cause de fragilité personnelle par 20% des salariés. Elle témoigne de l’impact des multiples crises sur l’état d’esprit des travailleurs. 

Si 64% des salariés font face à au moins une fragilité personnelle, 44% en rencontrent plusieurs, marquant une hausse de 24 points par rapport à 2020. 

Les difficultés d’insertion sociale, exacerbées par un faible niveau d’instruction ou une maîtrise insuffisante de la langue et des outils numériques, concernent 11% des salariés, en hausse de 9 points.

Du côté professionnel, 48% des salariés sont confrontés à au moins une fragilité, et 33% en rencontrent plusieurs, soit une augmentation de 16 points. 

L’épuisement demeure la principale cause de fragilité professionnelle, touchant 23% des salariés, suivi par la perte de sens et l’ennui au travail (19%). 

La difficulté à concilier vie professionnelle et personnelle touche 17% des salariés, tandis que les enjeux de fin de carrière, accentués par l’allongement de la vie professionnelle, sont en forte hausse, concernant notamment 20% des individus âgés de 55 ans et plus.

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Des entreprises qui se sentent responsables de ces fragilités et qui souhaitent agir

Les entreprises se sentent concernées et légitimes, aujourd’hui, pour travailler sur ces fragilités.

83% des dirigeants expriment une inquiétude face aux situations de fragilité que peuvent traverser les salariés de leur entreprise, dont 50% sont très préoccupés. Ils sont 52% à connaître des salariés en situation de fragilité professionnelle, et 75% en situation de fragilité personnelle. 

La prise en compte des fragilités par les entreprises est jugée importante par 78% des salariés, marquant une augmentation de 6 points depuis 2020.

72% des salariés admettent que les diverses fragilités affectent le travail, touchant l’engagement, la productivité et la qualité de vie au travail, et entravant les évolutions professionnelles. 

Par ailleurs, 45% des dirigeants reconnaissent que ces fragilités impactent la performance de l’entreprise et l’engagement des salariés.

L’intervention de l’entreprise face aux fragilités professionnelles est jugée légitime par 78% des salariés et 88% des dirigeants. 

Concernant les fragilités personnelles, 55% des salariés et 72% des dirigeants (augmentation de 7 points) voient l’intervention de l’entreprise comme légitime. De plus, 6 dirigeants sur 10 approuvent l’assistance des organismes de santé/prévoyance pour accompagner ces situations de fragilité.

Comment l’entreprise peut-elle alors agir sur ces fragilités ? Via les représentants du personnel, un meilleur partage de la valeur et une culture interne de l’entreprise plus tournée vers la prise en compte de ces fragilités. 

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Adeline Lajoinie

Journaliste et Rédactrice Web SEO, j'ai promené ma plume dans les colonnes de nombreux journaux. Depuis plus de 10 ans, c'est surtout le digital qui profite de mes mots, pour des rédactions web parfaitement bien référencées, dans tous les domaines.