Enquête sur la réalité du télétravail : comment les DRH peuvent aider les salariés ?

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Si le télétravail est un bienfait pour certains, c’est une douleur pour d’autres. La DARES publie une étude sur les impacts du télétravail sur la santé des salariés.

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Si le télétravail est un bienfait pour certains salariés, c’est presque une douleur pour d’autres. La DARES vient de sortir une étude, pour le Ministère du travail sur les impacts du télétravail sur la santé. Et pour certains publics (les plus “vulnérables” et notamment les femmes), le constat est assez alarmant : augmentation des risques psychosociaux et des troubles de la santé. Comment le service RH peut-il alors apporter son aide à ces salariés en souffrance ? 

Les résultats inquiétants de l’enquête de la DARES sur télétravail et santé

Afin de mieux comprendre le télétravail en France, ses enjeux, ses bienfaits et ses dangers, le ministère du travail a interrogé 5.220 salariés. L’enquête qui en ressort s’appelle Télétravail durant la crise sanitaire : Quelles pratiques en janvier 2021? Quels impacts sur le travail et la santé ? 

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Les premiers chiffres à prendre en compte sont ceux de la réalité actuelle du télétravail, à savoir : 

  • En janvier 2021, 27 % des salariés le pratiquent, contre 4 % en 2019.
  • 8 télétravailleurs sur 10 souhaitent le poursuivre, en réduisant cependant son intensité.
  • 7 télétravailleurs sur 10 en ont une pratique régulière qui accroît l’autonomie, mais aboutit à des horaires décalés et des durées de travail allongées.

La DARES a pu faire ressortir 5 catégories de travailleurs, qui ont un vécu bien différent du télétravail selon leur groupe : les intensifs, les exclusifs, les occasionnels, les exceptionnels et les vulnérables. Il en ressort alors deux grandes tendances : 

  1. Pour les intensifs (30% des télétravailleurs) et les exclusifs (25% des télétravailleurs), qui sont en majorité des hommes parisiens ou franciliens, cadres et bien diplômés, travaillant dans la recherche, l’ingénierie et la communication pour l’industrie et le commerce pour les premiers et l’informatique, l’électricité et l’électronique, les banques et les assurances, pour les seconds, le télétravail se passe plutôt bien. Si la conciliation entre vie pro et perso est parfois délicate, ceux qui pratiquaient déjà le télétravail avant la crise sanitaire aimeraient le pratiquer autant voire plus. 
  2. Pour les vulnérables (17% des télétravailleurs), le télétravail a engendré des troubles du sommeil et musculo-squelettiques (lombalgies ou tendinopathies), des symptômes dépressifs (pour 37% du groupe contre seulement 23% pour l’ensemble des salariés). Les vulnérables ont découvert le télétravail avec la crise sanitaire, multipliant les problèmes de connexions internet et de matériel informatique. Elles (car 63% de femmes) travaillent surtout dans l’administration : enseignants, salariés de l’action sociale et de l’orientation et certaines professions médicales.

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Les femmes plus touchées que les hommes par les tensions liées au télétravail

Autre information alarmante de cette enquête : les femmes ont dû faire face, avec la démocratisation du télétravail, à une augmentation de l’intensité de leur rythme de travail, des exigences émotionnelles et une dégradation de la conciliation vie personnelle / vie professionnelle. 

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En effet, selon la DARES : “elles sont plus nombreuses à subir une augmentation de la pression au travail, à recevoir des ordres contradictoires, ressentent davantage une hausse des tensions au travail. Autre point épineux, par rapport à l’avant crise, elles sont plus nombreuses à se voir reprocher par l’entourage, leur manque de disponibilité.”

Le rôle du service RH dans le soutien aux télétravailleurs en détresse

Comme souligné par l’article du Parisien “Télétravail et santé mentale, le grand défi des Ressources Humaines”, les entreprises ne peuvent pas passer à côté des conséquences de la crise sanitaire et notamment du télétravail sur l’absentéisme ou les risques psychosociaux. 

Selon une étude de la mutuelle santé Malakoff Humanis : “35% des personnes sondées se disent stressées, à bout de forces (24%) depuis la crise sanitaire. 29% des salariés ont ressenti plus de stress pendant la pandémie et 14% affirment avoir développé des habitudes addictives telles que le tabac ou l’alcool.”

Les managers et les services de ressources humaines, pas forcément préparés à ces situations et particulièrement exposés, ont heureusement souvent su se réinventer. Et parmi les solutions mises en place pour aider les salariés, Le Parisien en met en avant quelques-unes comme : apprendre à mieux gérer les émotions de chacun, développer encore plus d’écoute, sensibiliser et prévenir les risques psychosociaux (via des professionnels de la santé par exemple), tester son état mental, proposer des téléconsultations gratuites, promouvoir des initiatives citoyennes, remettre le groupe au sein de l’entreprise pour éviter que les salariés ne se sentent trop seul·es.