Absentéisme : où en est-on en 2023 ?
Verlingue vient de partager les chiffres de son 4ème baromètre de l’absentéisme.
On y apprend qu’en 2023, le paysage de l’absentéisme en France présente une dynamique complexe. Alors qu’il y a une baisse notable par rapport à 2022, le niveau global rejoint celui de 2021, tout en restant supérieur à la période pré-Covid. Cette tendance s’accompagne d’un retour à une saisonnalité similaire à celle de 2019, bien que des différences clés demeurent.
Un aspect constant de cette saisonnalité est la concentration des arrêts courts en début de semaine, avec près de la moitié survenant les lundis et mardis. L’analyse des données passées et des informations de santé publique indique que 2023 pourrait connaître un taux d’absentéisme supérieur à celui de 2021, exacerbé notamment par des pics d’épidémies saisonnières, principalement grippales, attendus au dernier trimestre.
Les secteurs du BTP, du commerce et des services connaissent une augmentation plus marquée de l’absentéisme par rapport à 2019. Le secteur de la santé reste très exposé, mais avec une progression plus contrôlée. L’agroalimentaire, bien que moins touché, voit une augmentation des durées d’arrêt.
En termes géographiques, le Grand Ouest se distingue par une diminution des absences de moins d’une semaine, mais enregistre une forte hausse de l’absentéisme chez les jeunes de moins de 25 ans (+22%) depuis 2019, avec également une hausse chez les plus de 55 ans.
Finalement, les projections pour 2023 anticipent une hausse de l’absentéisme au second semestre, une tendance non observée depuis plusieurs années.
Cette hausse, influencée par les maladies saisonnières, pourrait porter le taux d’absentéisme annuel entre les niveaux de 2021 et 2022.
Bien que le premier semestre ait connu une diminution du nombre de salariés absents, ceux qui le sont prennent des congés plus longs, avec une durée moyenne approchant les 20 jours, une augmentation notable tant par rapport à 2022 (+20%) qu’à 2019 (+10%).
À lire également :
- 9,2% en 2022 : pourquoi l’absentéisme des salariés augmente ?
- Hausse de l’absentéisme en 2022 : qui sont les salariés les plus touchés ?
- Absentéisme en entreprise : les records de 2022
Cadres, Managers et Jeunes, plus touchés par l’absentéisme
En 2023, l’absentéisme en France montre une tendance préoccupante, particulièrement chez les jeunes, les cadres et les managers.
Les moins de 25 ans sont particulièrement affectés, avec une hausse de 12% des arrêts de courte durée (1 à 3 jours) et une augmentation significative de la durée des arrêts de plus de trois mois, atteignant presque une semaine supplémentaire.
8 fiches pour développer le potentiel de vos entretiens
L’entretien annuel peut devenir un moment clé pour l’engagement et la formation des équipes. Pour révéler tout son potentiel, notre partenaire Lucca a élaboré un guide avec des conseils pratiques pour impliquer les collaborateurs lors de préparation, identifier des besoins de formation et favoriser la montée en compétences.
Je télécharge les 8 fichesCette évolution suggère une détérioration du bien-être ou de la qualité de travail chez les jeunes, une situation aggravée depuis l’avant-Covid, avec un taux d’absentéisme en hausse de 14% par rapport à 2019.
Les cadres et surtout les managers connaissent également une augmentation de l’absentéisme, supérieure à la moyenne (+22% par rapport à 2019). Bien qu’ils soient globalement moins absents, leurs périodes d’absence s’allongent, avec une hausse de 6 à 7 jours par salarié absent au premier semestre 2023. Cette tendance soulève des questions sur le niveau de stress au travail et l’engagement dans les fonctions d’encadrement.
L’analyse par tranche d’âge révèle que l’exposition à des arrêts très courts (1 à 3 jours) augmente chez les moins de 40 ans, tandis qu’elle diminue pour les arrêts de 4 à 7 jours chez les plus de 40 ans.
Chez les moins de 25 ans, la fréquence des arrêts est en sensible augmentation, passant de 1,55 arrêt au premier semestre 2019 à 1,65 au premier semestre 2023.
En revanche, cette tendance est inversée chez les plus de 55 ans, avec une légère diminution. Globalement, la durée des arrêts longs reste stable, sauf pour les moins de 25 ans, où l’on constate une tendance à l’allongement, soulignant une préoccupation croissante pour la santé et le bien-être de cette catégorie de la population active.
« Notre Baromètre fait ressortir une baisse du taux d’absentéisme de 16% au 1er semestre 2023, une première depuis 4 ans. Cette moyenne masque néanmoins des données plus préoccupantes, comme l’allongement des arrêts chez les jeunes et chez les managers. Nos constats et nos projections sur 12 mois nous conduisent à rester vigilants et à repenser nos dispositifs de prévention et de retour à l’emploi au sein des entreprises, en faveur de leurs salariés. » Jean-Marc Esvant, Directeur Général Adjoint de Verlingue.
À lire également :
- Absentéisme : Les nouvelles tendances 2023
- Comment calculer le coût de l’absentéisme en entreprise ?
- L’absentéisme en hausse au travail : Causes et solution