RĂ©union du CSE: de la convocation au registre… Mode d’emploi !

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Dans les entreprises de moins de 50 salariés dotées d’un comité social et économique (CSE), cette institution se réunit chaque mois, afin que l’employeur réponde aux questions posées par les représentants du personnel. Convocation, participants, registre des réponses de l’employeur… Faisons le point sur les règles à respecter dans l’organisation de ces réunions.

Les règles régissant une réunion du CSE dans les entreprises de moins de 50 salariés reprennent largement celles qui s’appliquaient antérieurement aux réunions de l’employeur et des délégués du personnel. La jurisprudence présentée ci-après, qui se rapporte à cet ancien régime, nous parait transposable au cadre actuel.

Convocation du CSE

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C’est Ă  l’employeur qu’il revient de convoquer l’ensemble des membres du CSE, avec assez d’avance pour qu’ils puissent lui envoyer leurs questions au moins 2 jours avant celle-ci.

Qui doit convoquer la réunion du CSE ?

Bien que cela ne soit pas expressément prévu par le Code du travail, la Cour de cassation juge que c’est à l’employeur qu’il revient de convoquer la réunion mensuelle du CSE, sans attendre une demande des membres de cette institution, en leur indiquant la date et l’heure de la réunion (Cour de cassation, chambre criminelle 17 décembre 1996 n° 95-84.938 PF)..

A savoir : L’employeur qui ne respecte pas cette obligation peut se voir condamnĂ© pour dĂ©lit d’entrave (Cour de cassation, chambre criminelle 17 dĂ©cembre 1996 n° 95-84.938 PF).

Rappelons que le fait d’apporter une entrave au fonctionnement rĂ©gulier du CSE, communĂ©ment appelĂ© dĂ©lit d’entrave, est puni d’une amende de 7 500 € (Code du travail, art. L 2317-1).

A quel moment l’employeur doit-il convoquer les membres du CSE ?

L’employeur doit convoquer les membres de la délégation du personnel du CSE avec assez d’avance pour qu’ils puissent lui communiquer leurs questions dans le délai légal d’au moins deux jours ouvrables avant la réunion.

En pratique, la convocation pourra par exemple intervenir une dizaine de jours avant la réunion, ce qui laissera aux membres du CSE une semaine pour préparer leurs questions.

Par ailleurs, en général, c’est lors de la réunion mensuelle que l’on fixe, d’un commun accord, la date probable de la prochaine réunion.

Qui l’employeur doit-il convoquer ?

Selon le Code du travail, les membres de la dĂ©lĂ©gation du personnel du CSE sont reçus collectivement par l’employeur ou son reprĂ©sentant (Code du travail, art. L 2315-21).

Il en rĂ©sulte que l’employeur doit prendre soin de convoquer chaque membre de la dĂ©lĂ©gation du CSE. A dĂ©faut, il risque dâ€™Ăªtre sanctionnĂ© pour dĂ©lit d’entrave (Cour de cassation, chambre criminelle, 11 octobre 1989 n° 87-90.494).

Le Code du travail n’exclut pas la prĂ©sence des supplĂ©ants. En consĂ©quence, l’employeur doit convoquer, puis recevoir ensemble tous les membres de la dĂ©lĂ©gation du personnel, qu’ils soient titulaires ou supplĂ©ants (en ce sens :  Cour de cassation, chambre criminelle, 6 novembre 1979).

Quelles sont les formalitĂ©s Ă  respecter ?

Le Code du travail ne prévoit pas de formalité particulière pour la convocation.

Plusieurs options s’offrent Ă  l’employeur :

  • envoyer un recommandĂ© avec avis de rĂ©ception ;
  • remettre la convocation en main propre contre dĂ©charge ;
  • l’adresser par mail.

L’essentiel est qu’il soit en mesure de prouver qu’il a envoyé la convocation à tous les membres du CSE avec suffisamment d’avance.

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Les questions des membres du CSE

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La rĂ©union du CSE permet aux reprĂ©sentants du personnel de transmettre Ă  l’employeur les questions que posent les salariĂ©s, sur certains sujets : salaire, application du Code du travail… Un certain formalisme est imposĂ© pour la transmission de ces questions.

Sur quels sujets les membres du CSE peuvent-ils interroger l’employeur ?

Les membres du CSE peuvent poser à l’employeur des questions portant sur des sujets entrant dans les attributions du CSE.

Dans les entreprises de moins de 50 salariĂ©s, le CSE est chargĂ© de prĂ©senter Ă  l’employeur les rĂ©clamations individuelles ou collectives relatives :

  • aux salaires ;
  • Ă  l’application du Code du travail et des autres dispositions lĂ©gales concernant notamment la protection sociale ;
  • Ă  l’application des conventions et accords applicables dans l’entreprise (Code du travail, art. L 2312-5).

La promotion de la santé, de la sécurité et des conditions de travail dans l’entreprise fait également partie de ses attributions.

C’est donc sur ces sujets que peuvent porter les questions posées à l’employeur par les membres du CSE durant la réunion mensuelle.

A noter.  Le CSE des entreprises de moins de 50 salariĂ©s a d’autres compĂ©tences, notamment :

  •  rĂ©aliser des enquĂªtes en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ou Ă  caractère professionnel ;
  • saisir l’inspection du travail en cas de manquements aux obligations lĂ©gales.
  • exercer des droits d’alerte, en cas d’atteinte aux droits des personnes etc.

Ces diverses compétences s’exercent lors de réunions spécifiques ou selon d’autres voies.

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Quelles sont les questions pouvant Ăªtre posĂ©es en matière de salaire ?

La Cour de cassation a apportĂ© des prĂ©cisions dans le domaine des salaires :

  • la loi ne limite pas la mission des reprĂ©sentants du personnel aux seules rĂ©clamations tendant Ă  l’application des règles de droit ;
  • cependant, dans les entreprises oĂ¹ existent des sections syndicales, l’employeur peut, en prĂ©sence de revendications portant sur l’augmentation des salaires et la rĂ©duction du temps de travail, rĂ©pondre qu’elles relèvent de la nĂ©gociation collective (Cour de cassation, chambre criminelle, 26 janvier 1993 no 89-85.389).

Et s’agissant des accords collectifs ?

Les membres de la dĂ©lĂ©gation du personnel au CSE sont compĂ©tents pour rĂ©clamer l’adaptation d’une convention collective aux conditions particulières de l’entreprise.

En revanche, une demande de rĂ©amĂ©nagement de la convention collective relève de la compĂ©tence des seuls dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux (en ce sens : Cour de cassation, chambre sociale, 13 mai 1980 et Cour de cassation, chambre criminelle 27 septembre 1989).

Quel est le dĂ©lai d’envoi des questions ?

Sauf circonstances exceptionnelles, les membres de la dĂ©lĂ©gation du personnel peuvent prĂ©senter leur demande jusqu’à 2 jours ouvrables avant la date Ă  laquelle ils doivent Ăªtre reçus (Code du travail art. L 2315-22).

Rappel : Sont considĂ©rĂ©s comme jours ouvrables tous les jours de la semaine sauf celui consacrĂ© au repos hebdomadaire (en gĂ©nĂ©ral le dimanche) et les jours fĂ©riĂ©s chĂ´mĂ©s.

Selon les juges, ce dĂ©lai de 2 jours ouvrables est d’ordre public. Il s’impose Ă  l’employeur, qui ne peut pas exiger un dĂ©lai plus long, mĂªme si l’un des syndicats prĂ©sents dans l’entreprise est d’accord pour cela (Cour de cassation, chambre criminelle 23 mai 1978 n° 76-91.889 et 5 fĂ©vrier 1980 n° 79-90.889). L’inobservation de cette obligation constitue un dĂ©lit d’entrave (Cour de cassation, chambre criminelle 9 avril 1975 n° 74-91.981).

A l’inverse, l’employeur peut accepter de rĂ©pondre Ă  des questions posĂ©es dans un dĂ©lai plus court, ou mĂªme pendant la rĂ©union, mais ce n’est pas une obligation.

L’employeur a donc 2 jours pour préparer ses réponses aux questions du CSE, ce qui peut paraître court. Notons cependant qu’il dispose d’un délai de 6 jours après la réunion pour communiquer sa réponse écrite.

Sous quelle forme les questions doivent-elles Ăªtre communiquĂ©es ?

Les membres du CSE doivent remettre à l’employeur une note écrite exposant l’objet des demandes présentées (Code du travail, art. L 2315-22).

MĂªme s’il ne reçoit aucune note Ă©crite dans le dĂ©lai imparti, l’employeur doit organiser et se rendre Ă  la rĂ©union Ă  la date prĂ©vue. Il n’est pas autorisĂ© Ă  l’annuler. En revanche, il pourra refuser de rĂ©pondre aux rĂ©clamations verbales qui lui seront prĂ©sentĂ©es (Cour de cassation, chambre criminelle 22 octobre 1975 n° 74-93.478).

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La réunion: comment se déroule-t-elle ?

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La rĂ©union permet Ă  l’employeur, Ă©ventuellement accompagnĂ© de collaborateurs, de s’exprimer sur les questions posĂ©es par les membres Ă©lus du CSE.

Qui assiste Ă  la rĂ©union ?

Comme on l’a vu, tous les membres de la délégation du personnel au CSE, titulaires et suppléants, peuvent assister à la réunion.

CotĂ© employeur, ce dernier ou son reprĂ©sentant peut se faire assister par des collaborateurs. Ensemble, ils ne peuvent pas Ăªtre en nombre supĂ©rieur Ă  celui des reprĂ©sentants du personnel titulaires (Code du travail, art. L 2315-21).

Que se passe-t-il pendant la rĂ©union ?

La réunion est l’occasion d’une discussion sur les questions préalablement posées par les représentants du personnel.

Les réponses de l’employeur

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Comment l’employeur rĂ©pond-il aux questions posĂ©es ?

Pendant la rĂ©union, l’employeur rĂ©pond oralement aux questions. Puis il doit rĂ©pondre aux demandes transmises par les reprĂ©sentants du personnel au plus tard dans les 6 jours ouvrables suivant la rĂ©union. Ses rĂ©ponses doivent Ăªtre Ă©crites et motivĂ©es (Code du travail art. L 2315-22).

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Le registre du CSE

Alors que dans les entreprises de 50 salariĂ©s et plus, un procès-verbal de rĂ©union doit Ăªtre rĂ©digĂ©, dans celles de moins de 50 salariĂ©s, c’est un registre spĂ©cial qui est prĂ©vu par la loi.

Comment le registre spĂ©cial est-il composĂ© ?

Les demandes des membres de la délégation du personnel du CSE et les réponses motivées de l’employeur sont, soit transcrites sur un registre spécial, soit annexées à ce registre (Code du travail art. L 2315-22).

Selon la Cour de cassation, la tenue d’un registre suppose un document reliĂ© et exclut les feuilles volantes. Lorsque les demandes et rĂ©ponses sont annexĂ©es au registre, cela implique, en pratique, qu’il soit fait mention, dans le registre lui-mĂªme, de la date de chaque rĂ©union avec renvoi aux annexes pour les demandes et rĂ©ponses correspondant Ă  la rĂ©union, ces annexes Ă©tant Ă©galement numĂ©rotĂ©es.

L’employeur qui ne tient pas un tel registre commet un dĂ©lit d’entrave, peu important sa mauvaise foi ou non (Cour de cassation, chambre criminelle 7  octobre 1997 n° 96-82.539).

Les salariĂ©s ont-ils accès au registre spĂ©cial ?

Oui. Ce registre, ainsi que les documents annexés, sont tenus à la disposition des salariés de l’entreprise désirant en prendre connaissance, pendant un jour ouvrable par quinzaine et en dehors de leur temps de travail (Code du travail art. L 2315-22).

D’autres personnes peuvent-elles le consulter ?

Oui. Le registre et les documents annexĂ©s doivent Ăªtre tenus Ă  la disposition

  • de l’inspection du travail ;
  • et des membres de la dĂ©lĂ©gation du personnel du CSE (Code du travail art. L 2315-22).

Quelle est la valeur juridique du registre ?

Cette question doit susciter la vigilance des employeurs. En effet, les salariĂ©s peuvent se prĂ©valoir d’un engagement pris par l’employeur et inscrit dans un compte-rendu de rĂ©union (Cour de Cassation, Chambre sociale, 16 fĂ©vrier 2011, n° 09-41.401) ou, s’agissant des entreprises de moins de 50 salariĂ©s, dans le registre spĂ©cial (en ce sens, s’agissant d’un compte-rendu rĂ©digĂ© Ă  la suite d’une rĂ©union de dĂ©lĂ©guĂ©s du personnel : Cour de cassation, chambre sociale, 28 fĂ©vrier 1996, n° 92-45.334).

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Qu’est qu’un engagement unilatĂ©ral de l’employeur ?
Selon la jurisprudence, l’engagement unilatĂ©ral dĂ©rive d’une dĂ©cision explicite de l’employeur qui suffit en elle-mĂªme Ă  l’engager envers ses salariĂ©s (voir aussi Cour de cassation, chambre sociale, 21 juin 2001 n° 00-41.944 FS-D).
Il peut prévoir des avantages supplémentaires au profit des salariés, en matière salariale notamment. L’employeur a l’obligation de respecter ses engagements et d’attribuer les avantages ainsi prévus. Il peut prévoir des avantages supplémentaires au profit des salariés, en matière salariale notamment.
L’employeur a l’obligation de respecter ses engagements et d’attribuer les avantages ainsi prévus. Il peut néanmoins revenir sur un tel engagement, en respectant un certain formalisme (information dans un délai suffisant des représentants du personnel et de chaque salarié concerné).