Abandon de poste : ce qu’il faut savoir en 2024

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L’abandon de poste n’est jamais une situation confortable, pour l’employeur comme pour le collaborateur. Mais en 2024, attention, quelques règles ont changé !

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L’abandon de poste est une situation complexe qui soulève de nombreuses questions, tant pour les employeurs que pour les salariés. En 2024, cette pratique fait l’objet d’évolutions réglementaires importantes qu’il convient de bien comprendre. Cet article vise à faire le point sur les aspects essentiels de l’abandon de poste et ses implications dans le contexte actuel.

Nous examinerons d’abord la définition précise de l’abandon de poste et ses caractéristiques. Ensuite, nous aborderons la nouvelle notion de démission présumée. Enfin, nous analyserons les conditions d’accès aux allocations chômage suite à un abandon de poste en 2024, un sujet crucial pour de nombreux salariés.

Concrètement, qu’est-ce qu’un abandon de poste ? 

En 2024, l’abandon de poste demeure une problématique majeure en droit du travail. 

Ce phénomène se caractérise par l’absence injustifiée et prolongée d’un salarié de son lieu de travail, sans accord préalable de l’employeur

Toutefois, certaines situations exceptionnelles, telles que des soins médicaux urgents, un deuil, ou l’exercice du droit de retrait, ne sont pas considérées comme un abandon de poste.

Tout type de contrat de travail peut être concerné par un abandon de poste, qu’il s’agisse d’un CDI, d’un CDD ou même durant une période d’essai. Les motifs derrière un tel acte peuvent varier, allant du désir de changer d’emploi à des raisons personnelles graves, comme une dépression, ou un refus de rupture conventionnelle par l’employeur.

Les conséquences de l’abandon de poste sont significatives. Le salaire du travailleur est suspendu car le contrat de travail reste en vigueur sans être formellement rompu. Ceci empêche également l’obtention d’un autre emploi pendant cette période. De plus, sans rupture officielle du contrat, le salarié ne peut prétendre aux allocations chômage, risquant ainsi de se retrouver sans revenus.

En réponse à un abandon de poste, l’employeur peut initier des démarches disciplinaires, telles que des avertissements ou des sanctions plus sévères.

Une étape clé est la mise en demeure de reprendre le travail. Si le salarié persiste dans son absence sans justifications valables, il peut être présumé avoir démissionné, ou l’employeur peut choisir de licencier pour abandon de poste.

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En 2024, un abandon de poste peut-il être considéré comme une démission présumée ?

Depuis 2023, une évolution notable du droit du travail français permet de présumer la démission d’un salarié suite à un abandon de poste. 

Suite aux récentes modifications législatives, notamment la loi sur le « marché du travail » de fin 2022 et son décret d’application du printemps 2023, de nouvelles dispositions encadrent l’abandon de poste. Désormais, lorsqu’un employé s’absente volontairement et de façon prolongée de son lieu de travail, une procédure spécifique peut être engagée.

Cette procédure débute par l’envoi d’une notification formelle de la part de l’employeur. Ce document accorde au salarié un délai d’au moins 15 jours pour expliquer son absence ou reprendre son activité. Ce délai commence dès que le salarié reçoit cette notification. Si, à l’issue de cette période, l’employé ne s’est ni manifesté ni justifié, il peut être considéré comme démissionnaire.

Il est important de noter que cette décision n’est pas définitive. Le salarié conserve le droit de contester cette qualification de démission présumée. Il peut alors saisir les prud’hommes, qui examineront en détail la situation. Si des raisons valables, telles que des problèmes de santé ou l’exercice légitime du droit de grève, sont présentées, la présomption de démission pourrait être annulée.

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Comment toucher le chômage après un abandon de poste en 2024 ? 

Aujourd’hui, toucher le chômage après un abandon de poste est une problématique complexe, principalement en raison des nouvelles réglementations. 

Toujours suite au décret du 17 avril 2023, un abandon de poste est généralement assimilé à une démission non-légitime, ce qui implique d’importantes répercussions pour le salarié, notamment l’inéligibilité aux allocations chômage.

Traditionnellement, un abandon de poste pouvait entraîner un licenciement, ouvrant ainsi le droit à diverses indemnités, y compris les allocations chômage.

Toutefois, la réforme a modifié cette approche pour contrer l’usage de l’abandon de poste comme moyen détourné pour obtenir des indemnités de chômage. Désormais, un salarié qui abandonne son poste sans justification légitime ne peut prétendre à l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE).

Cela dit, si le salarié souhaite contester cette présomption de démission, il a la possibilité de saisir le conseil des prud’hommes. Si le juge détermine que la démission n’était pas légitime mais imputable à l’employeur, ou si des motifs légitimes de démission sont reconnus, le droit aux allocations chômage peut être rétabli

En revanche, les droits à l’indemnité de congés payés restent acquis, indépendamment de la nature de la démission.

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