Brut social, brut fiscal, brut abattu : définitions, calculs et exemples

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Découvrez les différences entre le brut social, le brut abattu et le brut fiscal, leurs modes de calcul et leur application en paie !

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Les salariés ont tendance à parler de salaire net, c’est-à-dire le montant réellement perçu. En paie, on parle plutôt de salaire brut, c’est-à-dire avant déduction des cotisations sociales.

Et là encore, le salaire brut recouvre plusieurs notions : brut social, brut abattu et brut fiscal. Ces termes peuvent prêter à confusion, car ils ne répondent pas aux mêmes objectifs.

Mais à quoi correspondent-ils exactement ? Comment les distinguer et à quoi servent-ils en pratique ?

Dans cet article, nous faisons le point sur la notion de salaire brut sur le bulletin de paie.

Le brut social : La base des cotisations

Le salaire brut constitue la base de calcul de l’ensemble des cotisations et contributions sociales. Tous les éléments de rémunération ne sont pas nécessairement soumis à cotisations : certains sont exclus, d’autres bénéficient de régimes particuliers.

Par exemple, la base CSG/CRDS inclut certaines contributions patronales et bénéficie d’un abattement spécifique.

Qu’est-ce que le brut social ?

Le brut social correspond au montant total soumis aux cotisations sociales. Il inclut tous les éléments versés en contrepartie ou à l’occasion du travail du salarié, à l’exclusion de ceux expressément exonérés par la réglementation.

Parmi les éléments généralement compris dans le brut social, on retrouve (liste non exhaustive) :

En revanche, certains éléments sont intégrés au net versé au salarié, mais exclus du brut social. C’est notamment le cas :

  • Des remboursements de frais professionnels, lorsqu’ils respectent les limites fixées par la réglementation.
  • De certaines indemnités de rupture bénéficiant d’une exonération de cotisations (indemnité de rupture conventionnelle, indemnité de licenciement, indemnité de mise à la retraite, etc.).

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Comment calculer le salaire brut social ?

Le salaire brut social correspond à la somme de tous les éléments de rémunération soumis à cotisations sociales. En pratique, il s’obtient en additionnant les différentes lignes de rémunération (fixes et variables) figurant sur le bulletin de paie, avant toute déduction de charges salariales.

Attention : la base CSG/CRDS diffère des autres bases de cotisations. En effet, certains éléments non soumis à cotisations comme l’intéressement, la participation ou encore les fractions des indemnités de rupture au-delà du montant de l’indemnité légale ou conventionnelle sont inclus dans la base CSG/CRDS.

Par ailleurs, les cotisations patronales de prévoyance et de retraite supplémentaire y sont également assujetties.

Un exemple pour bien comprendre

Un salarié perçoit :

  • Un salaire de base de 2 500 € 
  • Une prime d’ancienneté de 100 €
  • Une prime d’objectif de 200 € 
  • Un avantage en nature véhicule de 200 €

Son brut social est donc de 3 000 €. C’est sur ce montant que seront calculées les cotisations sociales.

A lire également :

Le brut abattu : Une base réduite pour certaines professions

Dans certains cas, le brut social, c’est-à-dire le montant soumis aux cotisations sociales, peut bénéficier d’un abattement spécifique. Cet abattement réduit la base de calcul des cotisations, entraînant mécaniquement une diminution des cotisations salariales et patronales dues. 

Qu’est-ce que l’abattement pour frais professionnels ?

Le brut abattu correspond au brut social après application d’un abattement forfaitaire pour frais professionnels.

Il s’agit d’une déduction forfaitaire spécifique (DFS) dont les règles sont définies dans l’arrêté du 4 septembre 2025 relatif aux frais professionnels déductibles pour le calcul des cotisations de sécurité sociale des salariés affiliés au régime général et des salariés affiliés au régime agricole.

Cet abattement a pour objectif de tenir compte des dépenses engagées par certains salariés dans l’exercice de leur activité (journalistes, VRP, artistes, ouvriers du bâtiment, etc.).

L’abattement est calculé en pourcentage du brut social, dans la limite de 7 600 € par an et par salarié. 

À noter : L’arrêté prévoit l’extinction progressive du dispositif d’abattement pour frais professionnels d’ici 2038 pour huit secteurs d’activité les plus impactés par cette réforme (propreté, construction, transport routier de marchandises, aviation civile, journalistes, casinos et cercles de jeux, spectacle vivant, VRP) et d’ici 2031 pour les autres secteurs d’activité. 

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Comment calculer le brut abattu ?

L’abattement doit être calculé sur la base du brut social, auquel il convient d’intégrer les remboursements pour frais professionnels versés par l’employeur.

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Toutefois, certains remboursements pour frais professionnels n’ont pas à être intégrés dans la base de cotisations avant application de la DFS.

Il s’agit notamment de certains remboursements spécifiques à certaines professions ou encore de la prise en charge obligatoire par l’employeur des frais de transport public. 

Exemple : Un mannequin perçoit un salaire brut de 3 000 €. 200 euros lui sont remboursés au titre d’un remboursement pour frais professionnels. L’abattement applicable à sa profession est de 10 %.

  • Abattement = 3 200 € × 10 % = 320 €
  • Brut abattu = 3 200 € – 320 € = 2 880 €

Les cotisations sociales seront donc calculées sur 2 880 euros.

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Le brut fiscal : La base de l’impôt sur le revenu

À la différence du brut social, qui sert de base au calcul des cotisations sociales, le brut fiscal regroupe les éléments de rémunération soumis à l’impôt sur le revenu. Certains éléments peuvent être pris en compte dans le brut social, mais pas dans le brut fiscal, et inversement. 

Qu’est-ce que le brut fiscal ?

Le brut fiscal correspond au montant de la rémunération brute soumise à l’impôt sur le revenu, avant déduction des cotisations sociales.

Ainsi, il ne s’agit pas du salaire brut soumis à cotisations, même si son montant peut être similaire, mais du montant brut soumis à l’impôt sur le revenu. 

Sont notamment ajoutés :

  • Les primes d’intéressement, de participation et de partage de la valeur.
  • La part patronale de la cotisations de prévoyance “frais de santé”.

Par ailleurs, en cas d’application d’une déduction forfaitaire spécifique, il convient de prendre en compte le salaire brut avant abattement. 

À quoi sert le brut fiscal ?

Le salaire brut est notamment utilisé pour calculer le double de la rémunération brute afin de déterminer le régime fiscal des indemnités de rupture. 

Pour rappel, les indemnités de rupture sont exonérées d’impôt sur le revenu dans les conditions suivantes : 

Montant le plus élevé entre :

  • L’indemnité légale ou conventionnelle.
  • 50 % de l’indemnité perçue ou 2 fois la rémunération annuelle brute de l’année précédente (plafonné à 6 PASS).

Comment passer du brut fiscal au net fiscal ?

Le net fiscal (ou net imposable) correspond au montant sur lequel l’impôt sur le revenu est prélevé.

Toutefois, il peut être différent de la base du prélèvement à la source car certains éléments de paie comme les IJSS subrogées sont intégrés dans la base du PAS, mais sont exclues du net imposable. 

Le net imposable est donc obtenu en déduisant du brut fiscal les cotisations et contributions salariales, mais sans retrancher les cotisations non déductibles de l’impôt (CSG/CRDS non déductible). 

Exemple : 

  • Un salarié perçoit un salaire de base de 1 800 € et une prime d’ancienneté de 200 €
  • Il reçoit également une prime d’intéressement de 1 000 € non placée sur un plan d’épargne.
  • La cotisation patronale de prévoyance “frais de santé” est de 50 €

Calcul du brut fiscal  :

Salaire de base 2 000 euros
Prime d’ancienneté 200 euros
Prime d’intéressement1 000 euros
Cotisation patronale de prévoyance “frais de santé”50 euros
Brut fiscal3 250 euros

Calcul du net fiscal : 

Brut fiscal3 250 euros
Total cotisations et contributions salariales – 610,33 euros
CSG/CRDS non déductible 93,13 euros
Net imposable2 732,80 euros

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