Suspension de la réforme des retraites adoptée : et maintenant ? 

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La suspension de la réforme des retraites a finalement été adoptée par les députés. Concrètement, quelles vont être les répercussions sur vos collaborateurs ? Et que peut-on attendre de la suite ?

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Suspension de la réforme des retraites : premiers impacts pour les salariés

La suspension de la réforme des retraites a été adoptée le 12 novembre par les députés, après des semaines de débats tendus. L’article 45 bis du budget de la Sécurité sociale a obtenu une large majorité.

Cette décision intervient après un compromis délicat entre l’exécutif et une partie de la gauche, qui exigeait ce geste pour ne pas censurer le gouvernement.

Sébastien Lecornu a ajouté un amendement de dernière minute pour étendre la suspension à d’autres catégories, notamment les carrières longues. Cette extension répond à une demande persistante des syndicats, qui dénonçaient les angles morts du texte initial.

Concrètement, les salariés nés à partir de 1964 pourront partir à 62 ans et 9 mois, comme la génération précédente. Ils évitent ainsi le passage à 63 ans prévu pour 2025. Les trimestres requis évolueront aussi moins vite, car le texte renvoie partiellement à la réforme Touraine, toujours en vigueur.

La suspension de la réforme des retraites ouvre une phase incertaine pour les équipes. Cette marche arrière partielle crée une attente forte chez les salariés exposés aux métiers pénibles ou aux carrières longues.

L’amendement élargissant cette suspension aux carrières longues apporte une réponse à une zone restée floue. Les salariés ayant commencé à travailler avant 21 ans pourraient partir plus tôt et éviter le palier des 63 ans prévu initialement.

Ce geste atténue les inquiétudes des collaborateurs usés par des parcours professionnels précoces et parfois discontinus.

Les métiers dits « actifs » et « superactifs » sont également concernés. Pompiers, policiers, surveillants pénitentiaires ou égoutiers gagneraient un trimestre et conserveraient leur droit à un départ anticipé. 

Pour les organisations publiques, cette mesure pourrait faciliter la gestion des fins de carrière dans des services déjà fragilisés par les tensions RH.

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La suspension inclut aussi les personnels hospitaliers de catégorie A. Pour les directions d’hôpitaux, ce repositionnement du calendrier de départ pourrait alléger la pression sur des équipes déjà confrontées à une forte charge de travail.

Les salariés concernés s’interrogent déjà sur les démarches à suivre et les RH devront clarifier les modalités au fil des ajustements législatifs.

Cette pause doit durer jusqu’au 1er janvier 2028 si aucune nouvelle réforme n’intervient. Pour les entreprises, cela signifie un cycle de quatre années marqué par l’incertitude, qui exigera vigilance et communication interne.

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Les prévisions de départ devront être mises à jour, même si les règles peuvent encore évoluer au gré des débats politiques.

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Une suspension contestée et des scénarios encore ouverts

La suspension de la réforme des retraites ne satisfait pas tout le monde. Sophie Binet, Secrétaire générale de la Confédération générale du travail, a demandé un geste plus fort et un retrait pur et simple des 64 ans. 

Elle estime que la suspension « ne bloque pas la réforme pour toutes les générations » et appelle les députés à « modifier la copie ». Pour les RH, ce discours reflète un climat syndical encore très mobilisé.

La CGT souligne que l’âge de 64 ans demeure inscrit dans la loi, ce qui nourrit une inquiétude durable chez les salariés proches du départ.

La confédération appelle déjà à une mobilisation début décembre pour obtenir l’abrogation. Cette dynamique pourrait relancer les discussions internes dans certaines entreprises fortement syndiquées.

Du côté de la CFDT, le ton diffère. Le syndicat parle d’une « excellente nouvelle » et d’un premier frein à la réforme. Il défend une retraite « à la carte », plus flexible et plus juste.

Pour les RH, la suite dépendra du Sénat, majoritairement opposé à cette suspension. Si les sénateurs rejettent le texte, les débats reprendront, prolongeant l’incertitude pour les salariés. 

En parallèle, l’entretien annoncé du sujet dans la campagne présidentielle de 2027 laissera planer une incertitude durable sur les futures règles.

Les prochains mois seront donc décisifs pour anticiper les scénarios possibles. Les entreprises devront suivre l’évolution parlementaire, harmoniser les informations transmises aux équipes et préparer les managers à répondre aux interrogations. 

Dans ce climat mouvant, une veille active et une communication claire seront indispensables pour accompagner les salariés.

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