Des disparités marquées entre salariés dans la maîtrise du numérique
L’Observatoire Pix des compétences numériques a mené une enquête approfondie pour cartographier la maîtrise du numérique des actifs en emploi en France.
Les résultats mettent en lumière des inégalités significatives : moins de 40 % des personnes en emploi possèdent un niveau d’autonomie numérique suffisant pour utiliser efficacement les outils numériques dans leur environnement professionnel.
Cette autonomie numérique inclut la capacité à utiliser des outils collaboratifs, des agendas en ligne, ou encore à manipuler des données dans un tableur.
Les disparités sont particulièrement visibles selon le profil professionnel, l’âge et le niveau d’études. Par exemple, seulement la moitié des cadres atteignent un niveau d’autonomie numérique professionnelle, et un ouvrier sur quatre est considéré comme un utilisateur autonome. Ces écarts révèlent des fragilités importantes dans la maîtrise des compétences numériques essentielles, telles que la cybersécurité et l’adaptation à de nouveaux outils.
Les cadres, bien que souvent en première ligne de l’accompagnement de la transformation numérique des organisations, montrent des lacunes notables. Par exemple, 80 % des cadres ne savent pas analyser la fiabilité d’une source d’information, et un cadre sur trois ne sait pas reconnaître une tentative de phishing. Ces compétences sont pourtant importantes pour garantir la sécurité des données et la fiabilité des informations au sein des entreprises.
Les ouvriers, quant à eux, rencontrent des difficultés majeures. 39 % d’entre eux ne parviennent pas à télécharger un document en ligne, comme une fiche de paie. Ces difficultés peuvent freiner leur efficacité et leur intégration dans un environnement professionnel de plus en plus digitalisé.
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Une volonté d’amélioration et des besoins en formation dans le numérique
L’étude souligne également une forte volonté d’amélioration parmi les salariés. Plus de 85 % des personnes en emploi expriment le désir de renforcer leurs compétences numériques. Cette volonté est partagée par tous les profils, indépendamment de l’âge, du niveau de diplôme ou de la catégorie professionnelle. Cependant, des lacunes persistent, notamment en matière de protection des données personnelles et de compréhension de l’impact environnemental du numérique.
Les jeunes, bien que mieux équipés en compétences numériques, rencontrent encore des difficultés dans des domaines spécifiques comme la bureautique. Par exemple, 51 % des jeunes ne savent pas calculer une moyenne dans un tableur, une compétence pourtant essentielle dans de nombreux métiers.
Les seniors, quant à eux, sont confrontés à des défis majeurs, notamment dans l’utilisation des outils de visioconférence. Ces difficultés accentuent le risque de décrochage professionnel et soulignent l’importance de mettre en place des dispositifs de formation adaptés pour renforcer l’autonomie numérique de tous les salariés.
Le niveau de formation joue également un rôle déterminant dans l’autonomie numérique. Les personnes en emploi titulaires d’un bac ou d’un diplôme inférieur rencontrent plus de difficultés : moins d’un sur trois atteint l’autonomie numérique. À l’inverse, trois titulaires d’un master ou plus sur cinq atteignent ce niveau, bien que des fragilités subsistent, comme l’évaluation de la fiabilité d’un article partagé en ligne.
Pour répondre à ces besoins, il est crucial de proposer des formations adaptées et accessibles à tous les salariés. Ces formations doivent couvrir un large éventail de compétences, allant de la maîtrise des outils bureautiques à la sensibilisation aux enjeux de la cybersécurité et du numérique responsable.
En investissant dans la formation continue, les entreprises peuvent non seulement améliorer l’autonomie numérique de leurs collaborateurs, mais aussi renforcer leur compétitivité et leur résilience face aux évolutions technologiques.
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