L’absence d’avis du CSE : quelles conséquences ?

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Quelles sont les conséquences en cas d'absence d'avis du CSE ? Toutes les absences d'avis ont-elles les mêmes répercussions ?

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Le Comité Social et Économique (CSE) joue un rôle essentiel dans les entreprises, et ses missions sont multiples.

Outre la représentation des salariés auprès de l’employeur, afin notamment de faire valoir leurs droits en matière de conditions de travail, de santé et de sécurité, il doit veiller à la protection de la santé physique et mentale des salariés.

Il joue ainsi un rôle fondamental en matière d’inspection des conditions de travail, d’enquêtes en matière d’accidents de travail et d’examen des maladies professionnelles. Il est force de proposition en matière d’améliorations. Il gère les activités sociales et culturelles destinées aux salariés.

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Mais le CSE est également très impliqué dans le fonctionnement et la bonne marche de l’entreprise. Ainsi, il reçoit de façon régulière des informations de l’employeur sur la marche générale de l’entreprise et la situation économique, informations qu’il se doit de communiquer aux salariés pour les tenir informés des évolutions et décisions importantes.

Le CSE participe donc activement à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques de l’entreprise, notamment en matière de formation, d’emploi et d’égalité professionnelle, notamment grâce à sa consultation et son émission d’avis.

Obtenir un avis du CSE sur les projets que l’entreprise entend mener, que celui-ci soit favorable ou défavorable, est essentiel. Mais quelles conséquences en cas d’absence d’avis ?

La consultation obligatoire et l’émission d’un avis

Le Code du travail (article L.2312-17) prévoit que le CSE doit être consulté obligatoirement sur les orientations stratégiques de l’entreprise, la situation économique et financière de l’entreprise et la politique sociale de l’entreprise, les conditions de travail et l’emploi.

Il en ressort ainsi, à titre d’exemple que le CSE sera consulté en cas de projets de licenciements collectif, de modifications importantes des conditions de travail, de restructurations et de fusion, de mise en place de nouvelles technologies…

Mais en quoi consiste exactement l’information consultation du CSE ?

La consultation est précédée d’une information des membres du CSE.

L’information consiste à fournir aux membres du CSE toutes les données nécessaires pour qu’ils comprennent les enjeux des décisions à venir, et soient à même de rendre un avis éclairé. Cette information doit donc être complète, précise et transmise en temps utile afin que les élus aient suffisamment de temps pour l’analyser et se forger une opinion. Le cas échéant en débattre avec la Direction.

Intervient ensuite la consultation qui est le processus par lequel le CSE émet un avis sur les sujets présentés par l’employeur. Cette consultation doit être réalisée avant que l’employeur prenne une décision définitive et être accompagnée de discussions et d’échanges fournis permettant aux représentants du personnel de poser des questions et de proposer le cas échéant des modifications.

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Cette procédure est une procédure essentielle en matière de dialogue social. Il s’agit, certes, d’une obligation légale, mais son intérêt et son impact sur la bonne marche de l’entreprise vont bien au-delà. Elle renforce la participation des salariés aux décisions et permet de garantir un dialogue social constructif.

En d’autres termes, elle assure davantage de transparence au sein de l’entreprise, elle améliore la qualité du dialogue social et point non négligeable, elle permet de favoriser l’acceptation et la mise en œuvre de changement, conjointement décidés.

L’absence d’avis : les impacts et conséquences

Sachant que l’avis du CSE est requis pour toutes les décisions importantes qui peuvent avoir un impact direct sur les salariés et l’organisation de l’entreprise, il est important de s’interroger sur les conséquences de l’absence d’avis du CSE sur la vie de l’entreprise.

Mais cette absence d’émission d’avis du CSE, à quoi est-elle due ?

Une absence de consultation émanant de l’employeur ? Un refus de la part du CSE d’émettre un avis ? Dans un cas comme dans l’autre, il y a nécessairement un impact sur la vie de l’entreprise.

Cas de l’absence de consultation par l’employeur

Une entreprise qui voudrait passer outre son obligation légale de consultation du CSE prendrait une très mauvaise décision. En effet, la consultation du CSE est une étape indispensable pour garantir des décisions légales, transparentes et acceptées par les salariés. En outre, si cela s’apprenait, son image pourrait en être ternie tant à l’interne qu’à l’externe.

Les principales implications de ce manque de consultation sont ainsi les suivantes :

  • Illégalité de la décision : Les décisions prises sans consultation du CSE lorsqu’elle est obligatoire peuvent être considérées comme illégales. Cela peut entraîner l’annulation de la décision par les tribunaux compétents.
  • Sanctions administratives et judiciaires : En cas d’absence d’avis du CSE lorsque celui-ci est obligatoire, l’employeur peut être confronté à des sanctions judiciaires et administratives incluant des amendes notamment en cas de non-respect des obligations légales liées à la santé, à la sécurité et aux conditions de travail. En cas de litige, les représentants du personnel ou l’inspection du travail peuvent engager une action en justice.
  • Conflits sociaux : Le fait de ne pas consulter le CSE peut générer un climat de méfiance et de tension au sein de l’entreprise, avec des répercussions sur le dialogue social et les relations entre la direction et les salariés.

Cas du refus d’émettre un avis par le CSE

Le refus, pour le CSE de rendre un avis, peut avoir plusieurs origines.

Ou bien les membres du CSE estiment ne pas avoir suffisamment d’information ou de temps pour procéder à l’étude du projet, ou bien ils ne veulent pas s’associer à celui-ci et utilisent l’information consultation comme outil de blocage.

En effet, les principales implications de ce refus sont les suivantes :

  • La demande d’expertise par le CSE : procédure clé pour s’assurer que les représentants du personnel disposent des informations nécessaires pour émettre un avis éclairé sur des sujets importants. L’expert a pour mission de fournir une analyse indépendante et approfondie sur le sujet de consultation. Il doit remettre un rapport au CSE, qui pourra s’appuyer sur ce document pour formuler son avis. En règle générale, il se passe a minima 2 mois avant que l’avis puisse être rendu, ce qui retarde le projet d’autant.
Zoom sur la procédure de demande d’expertise
Décision du CSE : Le recours à un expert doit être voté à la majorité des membres présents du CSE.
Choix de l’expert : Le CSE peut choisir un expert agréé de son choix, souvent inscrit sur une liste officielle.
Notification de l’employeur : La décision de recourir à un expert doit être communiquée officiellement à l’employeur.
Prise en charge des frais : En général, les frais d’expertise sont à la charge de l’employeur, sauf exceptions spécifiques prévues par la loi.
  • Le blocage des décisions : Certaines décisions de l’employeur nécessitent impérativement l’avis du CSE avant de pouvoir être mises en œuvre. Sans cet avis, l’employeur peut se retrouver dans l’impossibilité de procéder, ce qui peut retarder ou bloquer des projets importants.

En conclusion, le rôle du CSE est d’assurer un dialogue social constructif entre les salariés et l’employeur, de veiller à la sécurité et au bien-être des salariés, et de contribuer à la qualité de vie au travail. Par conséquent, il est essentiel de mettre les membres du CSE dans les meilleures conditions afin qu’ils puissent exercer leur rôle le plus sereinement possible, et ne pas entraver la bonne marche de l’entreprise.

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