Les salariés boomerang, un phénomène anodin ou une véritable tendance RH ?
Ce n’est pas un phénomène nouveau. Le salarié boomerang est cet employé qui a quitté l’entreprise, qui ne s’est pas plu ailleurs et qui revient, quelques mois / années après. Mais c’est un phénomène qui s’accélère.
Selon le baromètre LinkedIn de l’emploi, publié en février, la part des salariés français ayant changé d’employeur, et étant revenus travailler dans une entreprise ou une organisation pour laquelle ils avaient déjà travaillé, a augmenté de 36% en trois ans.
Toujours selon le même baromètre, 2,38% des inscrits sur Linkedin qui ont changé de poste en 2022 font partie des salariés boomerang, contre 1,75% en 2019.
L’accélération du phénomène “boomerang” est donc réelle, en seulement quelques années.
Selon l’étude de PwC “Les employeurs face aux talents” de 2018 relayée par marqueemployeur.com, près de 50% des employeurs interrogés avaient déjà embauché des salariés “boomerang” dans leur entreprise, et près de 40% d’entre eux estimaient que cette pratique était en augmentation. Et selon une seconde étude du cabinet Robert Half de 2019, 59% des employés français avaient envisagé de retourner travailler pour un ancien employeur.
En France, “15% de nos 1 500 entreprises clientes avaient réembauché des salariés en 2019, sur les neuf premiers mois de l’année 2020, on est déjà à 22%”, assurait Oualid Hathroubi, le directeur de Hays Paris, dans les colonnes du Monde en 2020.
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Quels secteurs sont les plus “touchés” par cet effet boomerang ?
Comme publié par Les Echos, ce sont les secteurs de la finance et des services aux collectivités qui semblent aujourd’hui les plus concernés, avec respectivement 5,07% et 4,13% de salariés qui ont rejoint leur ancien employeur parmi les recrutements de l’année dernière.
Et plutôt des collaborateurs à haut salaire : 32% des salariés boomerang sont des cadres, estimait en 2022 l’éditeur de logiciels RH UKG.
Les salariés boomerang : une aubaine pour l’entreprise… et pour les salariés eux-mêmes !
Le retour en entreprise des salariés boomerang est bien mieux vécu par les entreprises qu’avant. Parce que les démissions sont moins problématiques (car plus nombreuses) qu’avant le COVID et également moins conflictuelles.
Dans un contexte de pénurie de talents et de difficulté à trouver le bon profil, quand un collaborateur revient, c’est plutôt un avantage pour l’entreprise qui recrute. En effet, le collaborateur adhère, dans la plupart des cas, déjà à la culture d’entreprise, il connaît déjà le métier, le poste, maîtrise les outils et va s’adapter bien plus rapidement. Le gain de temps et d’argent est alors important.
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Je télécharge les 8 fichesDe plus, le détour par un concurrent peut être bénéfique pour l’entreprise, qui “récupère” un ancien salarié riche de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences.
Pour le collaborateur, l’avantage est souvent pécunier. En réintégrant son ancienne entreprise, le salarié boomerang peut plus facilement imposer une promotion et une augmentation de salaire. Et il réintègre un environnement qui lui est familier, une organisation du travail qu’il connaît déjà, voire des collègues qu’il appréciait.
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