Prime de vacances : définition, calcul, conditions d’attribution…

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Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur la prime de vacances : définition, conditions d'attribution, bénéficiaires et modalités de calcul.

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Sommaire de l'article

La prime de vacances est un complément de rémunération accordé aux salariés à l’approche de leurs congés annuels. Souvent perçue comme un atout pour renforcer l’attractivité et la fidélisation des collaborateurs, cette prime soulève de nombreuses questions.

Est-elle obligatoire ? Qui peut en bénéficier ? Comment s’effectue le calcul de la prime de vacances ?

Dans cet article, nous vous expliquons en détail ce qu’est la prime de vacances, les conditions de son attribution et les modalités de son calcul. Vous découvrirez également comment la gérer en paie et quels sont les régimes applicables selon les secteurs, notamment avec les exemples de la prime Syntec et de la prime de vanances BTP.

Qu’est-ce qu’une prime de vacances ?

La prime de vacances est une prime versée aux salariés en complément de leur rémunération habituelle, généralement à l’approche de leurs congés annuels. À l’image de la prime de 13e mois, elle constitue un avantage financier non négligeable pour les employés.

Dans un contexte où attirer et fidéliser les talents est un défi pour de nombreuses entreprises, proposer une prime de vacances peut faire la différence en renforçant l’attractivité de l’employeur.

Mais concrètement, en quoi consiste cette prime de vacances ? Comment est-elle définie et sous quelles conditions peut-elle être accordée ? Quelles sont les règles qui encadrent son calcul et son versement ? Autant de questions auxquelles nous allons répondre pour vous permettre de tout comprendre sur ce dispositif.

La prime de vacances, c’est quoi ?

La prime de vacances est une prime que l’employeur accorde aux salariés avant leur départ en congés payés. Ce complément de rémunération vise à renforcer leur pouvoir d’achat, leur offrant ainsi la possibilité de profiter davantage de leurs vacances.

En permettant aux salariés de disposer d’un budget supplémentaire pour financer leurs projets ou leurs loisirs, la prime de vacances contribue à améliorer leur qualité de vie pendant cette période de repos.

Pour l’employeur, elle représente aussi un moyen de valoriser l’engagement de ses collaborateurs et de renforcer leur fidélité. Toutefois, l’attribution de cette prime, ses conditions et son montant dépendent de plusieurs critères, notamment les conventions collectives, les accords d’entreprise ou encore les usages établis dans l’organisation.

La prime de vacances est-elle obligatoire ?

La prime de vacances n’est pas une obligation légale. En d’autres termes, aucune disposition du Code du travail n’impose aux employeurs de la verser à leurs salariés. Toutefois, cette prime peut être instaurée au sein d’une entreprise par différents moyens, qui vont déterminer les conditions de son attribution et son montant.

Disposition conventionnelle

Lorsque la prime de vacances est prévue par une convention collective ou un accord de branche, l’employeur doit s’y conformer. En effet, ces textes ont une valeur juridique qui s’impose à lui. Depuis le 24 septembre 2017, les accords d’entreprise peuvent cependant prévaloir sur les accords de branche dans certains domaines, y compris celui des primes.

Cela signifie qu’un accord collectif au sein de l’entreprise peut modifier les modalités de calcul de la prime de vacances ou même en supprimer le versement, sans qu’une contrepartie soit nécessaire. Dans les faits, cette suppression reste rare, car la prime de vacances est souvent perçue comme un acquis social important dans de nombreux secteurs.

Par accord d’entreprise

L’instauration d’une prime de vacances peut également résulter d’un accord collectif conclu au sein de l’entreprise. Cet accord, négocié avec les représentants du personnel ou les syndicats, définit les conditions d’attribution de la prime, son mode de calcul et ses modalités de versement.

Il peut s’agir d’un accord au niveau de l’entreprise, d’un établissement ou même d’un groupe.

La décision unilatérale de l’employeur

L’employeur peut aussi décider de mettre en place une prime de vacances de manière unilatérale. Dans ce cas, aucune négociation préalable n’est nécessaire.

L’employeur définit alors librement les conditions de cette prime, mais il doit en informer clairement les salariés et respecter les engagements pris.

Disposition du contrat de travail

La prime de vacances peut être prévue directement dans le contrat de travail d’un salarié. Lorsqu’elle y figure, l’employeur est tenu de la verser selon les conditions prévues, et toute modification de cette prime doit être acceptée par le salarié.

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Un usage dans l’entreprise

Lorsque l’employeur verse de manière régulière et générale une prime de vacances, ceci constitue un usage. L’employeur est donc dans l’obligation de verser la prime de vacances tous les ans ou lancer la procédure spécifique de dénonciation d’un usage.

En tout état de cause, si votre convention collective ne prévoit pas de prime de vacances et que vous souhaitez la mettre en place, nous vous conseillons de poser les modalités d’attribution et de versement par écrit. Plusieurs avantages :

  • Clarté et transparence : Le fait de fixer les modalités de calcul de la prime de vacances permet de garantir une information éclairée des salariés.
  • Equité et objectivité : En définissant clairement les critères d’attribution de la prime de vacances, l’employeur minimise les risques de discrimination.
  • Facilitation pour la gestion de la paie : Les règles de calcul de la prime sont fixées, ce qui facilite la gestion lors du traitement en paie de la prime de vacances.

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La prime de vacances : qui peut en bénéficier ?

Les bénéficiaires de la prime de vacances sont déterminés selon les critères fixés au sein de l’entreprise, par la convention collective ou par le contrat de travail. Voici quelques critères les plus souvent observées :

  • Ancienneté : certaines conventions collectives ou accords peuvent exiger une période minimale d’ancienneté pour prétendre à la prime.
  • Statut : La prime peut être réservée à certaines catégories de salariés, selon leur statut ou leur position au sein de l’entreprise.
  • Présence effective : La prime peut être calculée au prorata du temps de travail effectif, excluant ainsi les périodes d’absence non rémunérées.

Montant de la prime de vacances

Les modalités de calcul fixé dans les textes

Les modalités de calcul sont fixées dans les textes qui instaurent la prime de vacances, qu’il s’agisse de la convention collective ou d’un texte interne à l’entreprise.

L’employeur est libre de fixer son mode de calcul de la prime de vacances sauf dispositions spécifiques conventionnels :

  • Un montant fixe.
  • Un montant variable en fonction de la rémunération ou d’un autre critère non discriminatoire.
  • Un % des indemnité de congés payés comme c’est le cas pour les dispositions conventionnelles Syntec ou encore BTP.

Principe de non-discrimination

Il est important de signaler que les modalités de calcul et d’attribution de la prime ne peuvent en aucun cas avoir pour effet de discriminer les salariés en raison des cas mentionnés à l’article L.1132-1 du Code du travail (sexe, religion, opinion politique, état de santé, …).

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La prime de vacances : comment la gérer en paie ?

La gestion de la prime de vacances en paie nécessite une attention particulière, car il s’agit d’un traitement spécifique qui intervient généralement une fois par an. Ce traitement implique un surcroît de travail pour le service paie lors du mois de versement, souvent en mai ou en juin.

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Certains employeurs choisissent de verser cette prime en une seule fois, tandis que d’autres préfèrent mettre en place un système d’acompte, permettant aux salariés de percevoir une partie de cette prime avant le versement final.

La prime de vacances : calculer son montant

Le calcul de la prime de vacances repose sur les modalités définies par les textes applicables, qu’il s’agisse d’une convention collective, d’un accord d’entreprise ou d’un usage établi. Ce calcul doit être réalisé par le gestionnaire de paie, généralement à l’aide d’un logiciel de paie qui permet d’automatiser cette opération.

Toutefois, même avec un processus automatisé, il est indispensable de procéder à des contrôles pour s’assurer de l’exactitude des montants.

Afin de garantir la fiabilité de ces calculs et de limiter les erreurs, il est recommandé de mettre en place un système de contrôle efficace. Ce système peut inclure des vérifications automatiques des montants calculés par le logiciel, une validation par le gestionnaire de paie et, le cas échéant, un retour aux salariés pour confirmer la bonne réception de leur prime.

Comment mettre en place un système de contrôle de paie efficace ?

Le régime social et fiscal de la prime de vacances

La prime de vacances est soumise aux mêmes règles que les autres éléments de rémunération. Elle entre donc dans l’assiette des cotisations sociales, ce qui signifie qu’elle est soumise aux contributions de sécurité sociale (maladie, vieillesse, chômage, etc.).

Elle est également soumise à l’impôt sur le revenu, ce qui doit être pris en compte lors de son versement. Contrairement à certains autres types de primes ou d’avantages, la prime de vacances ne bénéficie d’aucune exonération spécifique.

Pour l’employeur, cela implique de veiller à ce que cette prime soit correctement intégrée dans les éléments de rémunération soumis aux cotisations et déclarés auprès des organismes sociaux.

Deux exemples de primes de vacances : la prime Syntec et la prime BTP

Certaines conventions collectives prévoient une prime de vacances versées obligatoirement par les employeurs du secteur. Les plus populaires sont les secteurs de l’ingénierie, du conseil, de l’informatique, et des études techniques (Syntec) et du BTP avec des méthodes de calcul et des modalités de versement complétement différentes.

La prime de vacances Syntec

La convention collective applicable aux entreprises du secteur de l’ingénierie, du conseil, de l’informatique, et des études techniques (Syntec) prévoit le versement d’une prime de vacances.

Qui est concerné ?

Selon l’article 7.3 de la convention collective Syntec, tous les salariés d’une entreprise relevant de cette convention ont droit à la prime de vacances, sans conditions basée sur l’ancienneté, la classification ou le temps de travail effectif.

Montant de la prime

La prime de vacances doit représenter au moins 10% de la masse globale des indemnités de congés payés de tous les salariés au 31 mai.

Plusieurs méthodes de calcul sont possibles :

– Répartition égalitaire après avoir calculé 1/10ème de la base brute globale de congés payés.

– Répartition au prorata des salaires, avec une majoration possible pour les enfants à charge.

– Répartition au prorata du temps de présence pour les entrées et sorties en cours d’année.

– Majoration de 10% de l’indemnité de congés payés individuelle de chaque salarié.

L’employeur est libre de choisir la méthode de calcul, mais doit appliquer la même méthode pour tous les salariés.

Versement de la prime

La prime de vacances doit être versé entre le 1er juin et le 31 octobre, période de prise des congés principaux. Dans les faits, elle est généralement versée sur la paie de mai ou juin.

Convention collective Syntec – article 7.3

La prime de vacances BTP

La convention collective du BTP prévoit également une prime de vacances avec un fonctionnement qui diffère des autres secteurs en raison de l’intervention de la caisse des congés payés.

Qui est concerné ?

Tous les salariés du bâtiment et des travaux publics peuvent bénéficier d’une prime de vacances. En revanche, les conditions d’attribution sont différentes en fonction de la catégorie du salarié.

Montant de la prime

La prime de vacances BTP représente 30% de l’indemnité de congés payés sur les congés principaux, soit 24 jours ouvrables pour un salarié présent toute l’année. La prime de vacances BTP est également calculée sur les congés d’ancienneté et les congés de fractionnement.


Versement de la prime

La prime de vacances BTP est versée par la caisse de congés payés en même temps que le versement de l’indemnité de congés payés soit au fur et à mesure de la prise des congés, hors 5ème semaine.  

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