Hyperconnexion : comment imposer des pauses digitales ?

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Avec la multiplication des outils digitaux, l’hyperconnexion commence à nuire aux salariés. Cette dernière pèse sur l’efficacité au travail, comment la réduire au quotidien ?

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Une hyperconnexion qui fragilise la concentration et la santé au travail

Les outils numériques transforment la manière de collaborer et d’échanger. Pourtant, cette hyperconnexion devient un problème majeur pour les salariés.

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Selon une étude de Twilio en août 2025, 36 % des travailleurs britanniques réclament un droit officiel à la déconnexion numérique.

Ils souhaitent se protéger des notifications permanentes qui brouillent la frontière entre vie professionnelle et personnelle.

Les chiffres sont révélateurs : 38 % des salariés se sentent contraints de rester connectés en permanence, avec un pic à 47 % chez les 26-30 ans.

De plus, 40 % déclarent que les alertes de mails et de chats perturbent leur efficacité. Cette proportion grimpe même à 50 % chez les 51-55 ans. 

L’étude montre aussi que 44 % des salariés accepteraient plus facilement une offre d’emploi intégrant des temps de « détox numérique », ce taux atteignant 52 % chez les 36-40 ans.

La demande de pauses digitales devient donc un critère de choix dans le recrutement.

Ces résultats font écho aux travaux de l’Observatoire de l’Infobésité et de la Collaboration Numérique (OICN) et de Mailoop.

Dans leur publication « Technologies numériques et risques professionnels » (2024), l’OICN et Mailoop rappellent que l’hyperconnexion favorise la surcharge cognitive, le sentiment de perte de contrôle et l’isolement social. 

Ces effets renforcent les six grandes familles de risques psychosociaux définies par le Rapport Gollac : intensification du travail, exigences émotionnelles accrues, perte d’autonomie, conflits de valeurs, déstabilisation des relations sociales et insécurité professionnelle.

L’infobésité, c’est-à-dire la surcharge d’informations numériques, a aussi un coût mesurable. Selon le référentiel 2024 de l’OICN, un dirigeant consacre en moyenne 27 heures par semaine aux emails, tchats et réunions.

Les managers y passent 17 heures et les collaborateurs 8,5 heures. Ce temps passé réduit considérablement les plages de concentration disponibles pour accomplir les tâches de fond.

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Repenser les usages numériques et instaurer de vraies pauses digitales

Les données issues des enquêtes de l’Institut Montaigne, du Crédoc et de l’Ifop (2023-2024) renforcent ce constat. Elles révèlent que 60 % des actifs travaillent régulièrement en dehors de leurs horaires contractuels, notamment en télétravail.

Cette hyperréactivité permanente entraîne une fragmentation des activités, une charge mentale croissante et des formes nouvelles d’épuisement, comme la fatigue informationnelle.

Face à ces risques, les responsables RH doivent agir. L’étude Twilio souligne que le droit à la déconnexion est désormais attendu comme un avantage social.

Vendredi est la journée la plus demandée pour instaurer des temps sans notifications (44 %), suivie du dimanche (42 %) et du samedi (38 %). Ces chiffres montrent que le numérique déborde largement sur le temps personnel, au détriment du repos et du bien-être.

Les experts appellent donc à une refonte des pratiques. L’OICN et Mailoop insistent sur trois leviers d’action : redonner aux salariés la maîtrise de leurs outils, définir collectivement des usages numériques adaptés, et utiliser la technologie pour travailler mieux, pas plus.

Les entreprises qui réussissent à instaurer ces pratiques renforcent leur attractivité et préservent la qualité de vie au travail.

Pour les RH, les pistes d’action sont concrètes : instaurer des créneaux horaires sans mails ni notifications ; limiter le nombre de réunions virtuelles et les planifier sur des plages fixes ; rappeler explicitement le droit à la déconnexion dans les accords collectifs et les chartes internes et encourager les managers à montrer l’exemple en évitant les envois hors horaires de travail.

Ces mesures permettent de transformer les pauses digitales en véritables leviers de performance. Loin d’être une contrainte, elles favorisent un climat de confiance et de respect mutuel.

Les salariés gagnent en concentration, réduisent leur fatigue mentale et retrouvent un équilibre entre temps personnel et temps professionnel.

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