Heures complémentaires : comment les déclarer en DSN ?

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Les heures complémentaires sont les heures effectuées par les salariés à temps partiel. Découvrez leur traitement en paie !

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Sommaire de l'article

Lorsqu’un salariĂ© Ă  temps partiel effectue des heures au-delĂ  de son temps de travail contractuel, il rĂ©alise des heures complĂ©mentaires, qui ne doivent pas ĂŞtre confondues avec les heures supplĂ©mentaires. Ces heures complĂ©mentaires sont strictement encadrĂ©es par le Code du travail.

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Dans quelles conditions un salarié peut-il effectuer des heures complémentaires ? Comment sont-elles rémunérées ? Et comment les traiter en paie ?

Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur la gestion en paie des heures complĂ©mentaires. 

Qu’est-ce qu’une heure complĂ©mentaire ?

Avant d’entrer dans le dĂ©tail du calcul des heures complĂ©mentaires, il est important de comprendre en quoi consiste exactement les heures complĂ©mentaires et quelles sont les obligations de l’employeur. 

Les heures complĂ©mentaires, c’est quoi ?

Les heures complĂ©mentaires correspondent aux heures effectuĂ©es par un salariĂ© Ă  temps partiel au-delĂ  de son horaire contractuel, sans pour autant dĂ©passer la durĂ©e lĂ©gale du travail (35 heures hebdomadaire) ou la durĂ©e conventionnelle le cas Ă©chĂ©ant. 

Ainsi, le recours aux heures complĂ©mentaires permet Ă  l’employeur de rĂ©pondre ponctuellement Ă  une augmentation temporaire d’activitĂ© sans devoir modifier le contrat de travail du salariĂ©.

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Heures complémentaires et heure supplémentaires : Quelles différences ?

Les heures complémentaires concernent exclusivement les salariés à temps partiel. Elles correspondent aux heures effectuées au-delà du temps de travail contractuel, sans jamais atteindre la durée légale (35 heures hebdomadaires) ou conventionnelle du travail, sans quoi le contrat peut être requalifié en contrat à temps plein, conformément à plusieurs arrêts de la Cour de cassation.

Ă€ l’inverse, les heures supplĂ©mentaires s’appliquent uniquement aux salariĂ©s Ă  temps plein et dĂ©butent dès le dĂ©passement de la durĂ©e lĂ©gale ou conventionnelle de travail.

Les règles de valorisation, les limites maximales, les obligations de l’employeur et le traitement en paie diffèrent pour ces deux types d’heures. 

Heures complĂ©mentaires : Quelles sont les obligations de l’employeur ?

Le recours aux heures complĂ©mentaires doit ĂŞtre prĂ©vu dans le contrat de travail. Dans le cas contraire, l’employeur ne peut pas imposer des heures complĂ©mentaires au salariĂ© Ă  temps partiel. Le contrat de travail doit notamment prĂ©voir les limites dans lesquelles les heures complĂ©mentaires peuvent ĂŞtre effectuĂ©es. 

Par ailleurs, l’employeur doit respecter un dĂ©lai de prĂ©venance avant que le salariĂ© puisse effectuer des heures complĂ©mentaires. Ainsi, l’employeur doit informer le salariĂ© au moins trois jours Ă  l’avance de la rĂ©alisation d’heures complĂ©mentaires, sauf dispositions conventionnelles contraires.

Comment calculer les heures complémentaires ?

Le calcul des heures complĂ©mentaires est rĂ©gi par le Code du travail, mais Ă©galement par les accords de branche et les accords d’entreprise.

Quelles sont les limites maximales ?

La limite maximale lĂ©gale est fixĂ©e Ă  1/10e de la durĂ©e contractuelle. Toutefois, un accord d’entreprise ou d’Ă©tablissement, Ă  dĂ©faut une convention ou un accord de branche Ă©tendu, peut porter la limite maximale d’heures complĂ©mentaires Ă  1/3 de la durĂ©e prĂ©vue au contrat. L’accord d’entreprise ou d’Ă©tablissement prime sur l’accord de branche mĂŞme en cas de dispositions moins favorables pour le salariĂ©.

Exemple sans dispositions conventionnelles :

Prenons le cas d’un salariĂ© Ă  temps partiel travaillant 20 heures par semaine. Sa convention collective ne prĂ©voit aucune disposition particulière sur les heures complĂ©mentaires, il faut donc appliquer la limite lĂ©gale prĂ©vue Ă  l’article L.3123-9 du Code du travail.

  • 1/10 de 20 heures = 2 heures.
  • Le salariĂ© peut donc effectuer jusqu’Ă  22 heures de travail par semaine au maximum, soit 2 heures complĂ©mentaires.

Exemple avec un accord d’entreprise prĂ©voyant un plafond de 1/3 :

Le mĂŞme salariĂ© est cette fois rĂ©gi par un accord d’entreprise qui autorise un plafond d’heures complĂ©mentaires Ă©quivalent Ă  1/3 de la durĂ©e contractuelle.

  • 1/3 de 20 heures = environ 6,67 heures.
  • Il peut donc effectuer jusqu’Ă  26 heures et 40 minutes de travail hebdomadaire, dont 6 heures et 40 minutes en heures complĂ©mentaires.

Heures complémentaires : Quelle est la rémunération ?

Les heures complĂ©mentaires donnent droit obligatoirement Ă  une majoration de salaire. Ainsi, l’article L.3123-29 du Code du travail prĂ©voit : 

  • 10 % de majoration pour les heures complĂ©mentaires effectuĂ©es dans la limite de 1/10e de la durĂ©e contractuelle.
  • 25 % de majoration pour celles comprises entre 1/10e et 1/3 de la durĂ©e contractuelle (dans l’hypothèse oĂą un accord collectif prĂ©voit cette possibilitĂ©). 

Toutefois, une convention ou un accord de branche Ă©tendu peut prĂ©voir d’autres dispositions en matière de majoration de salaires des heures complĂ©mentaires qui peuvent ĂŞtre moins favorables au salariĂ© que les dispositions lĂ©gales. Dans ce cas, la majoration des heures complĂ©mentaires doit ĂŞtre au minimum de 10 % jusqu’Ă  la limite maximale autorisĂ©e, soit 1/3 de la durĂ©e contractuelle.

Exemple de calcul

La convention collective applicable ne prĂ©voit pas de dispositions spĂ©cifiques concernant les limites maximales et la majoration des heures complĂ©mentaires. Il n’existe pas non plus d’accord d’entreprise ou d’Ă©tablissement sur le sujet. Par consĂ©quent, c’est le cadre lĂ©gal qui s’applique, Ă  savoir une limite de 1/10e de la durĂ©e contractuelle et une majoration de 10 % pour les heures complĂ©mentaires rĂ©alisĂ©es dans cette limite.

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A lire Ă©galement :

Un salarié à temps partiel travaillant 30 heures par semaine effectue 3 heures complémentaires sur une semaine.

Si son taux horaire est de 12 €, le calcul de la rémunération des heures complémentaires sera :

  • (2 h x 12 € x 1,10) = 26,40 €

Le traitement en paie des heures complémentaires

Les heures complĂ©mentaires bĂ©nĂ©ficient d’un rĂ©gime social et fiscal de faveur. Ce rĂ©gime a une incidence directe sur la manière dont ces heures doivent ĂŞtre traitĂ©es en paie tant au niveau du calcul des cotisations sociales qu’au niveau de la DSN. 

Mention sur le bulletin de salaire

Les heures complĂ©mentaires doivent figurer sur le bulletin de paie avec le dĂ©tail du taux de majoration appliquĂ©. L’absence de mention peut ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme un manquement de l’employeur.

Le régime social et fiscal des heures complémentaires

Les heures complĂ©mentaires entrent dans l’assiette de cotisations sociales pour le paiement de l’heure et sa majoration. Toutefois, elles entrent dans le champ d’application de la rĂ©duction de cotisations salariales applicables aux heures supplĂ©mentaires. 

Ainsi, la rĂ©munĂ©ration des heures complĂ©mentaires, y compris la majoration peut bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©duction de cotisations salariales de 11,31% dans le cas gĂ©nĂ©ral. Contrairement aux heures supplĂ©mentaires, les heures complĂ©mentaires n’ouvrent pas droit Ă  la dĂ©duction forfaitaire de cotisations patronales applicable aux entreprises de moins de 250 salariĂ©s.

En outre, les heures Ă©ligibles Ă  la rĂ©duction de cotisations salariales sont Ă©galement exonĂ©rĂ©es d’impĂ´t sur le revenu dans la limite de 7500 euros net (soit 8037 euros brut). Dans ces limites, La rĂ©munĂ©ration des heures complĂ©mentaires n’entre donc pas dans le net imposable du salariĂ© ni dans l’assiette du prĂ©lèvement Ă  la source.

L’exonĂ©ration fiscale des heures complĂ©mentaires a un impact sur le traitement en paie de la CSG/CRDS, dont une partie est en principe dĂ©ductible de l’impĂ´t sur le revenu (6,80 %) et l’autre non (2,90 %). Cependant, puisque la rĂ©munĂ©ration des heures complĂ©mentaires est exonĂ©rĂ©e d’impĂ´t sur le revenu, la totalitĂ© de la CSG/CRDS (soit 9,70 %) devient non dĂ©ductible.

Cette spécificité implique que la rémunération des heures complémentaires figure généralement sur une ligne distincte du bulletin de salaire.

La déclaration en DSN

Les heures complĂ©mentaires doivent ĂŞtre dĂ©clarĂ©es en DSN dans le bloc 51 “RĂ©munĂ©ration”

Rubrique DSNValeur
S21.G00.51.011Type 017 “Heures supplĂ©mentaires et complĂ©mentaires alĂ©atoires”
S21.G00.51.012Nombre d’heures
S21.G00.51.013Montant

La rĂ©munĂ©ration des heures complĂ©mentaires doit Ă©galement ĂŞtre dĂ©clarĂ©e dans le bloc 58 afin de valoriser le montant net social. Cette mention, dĂ©sormais obligatoire sur le bulletin de salaire, sert de base au calcul de certaines prestations sociales versĂ©es aux assurĂ©s, telles que la prime d’activitĂ©.

Rubrique DSNValeur
S21.G00.58.003Type 01 “Heure(s) complĂ©mentaire(s) ou supplĂ©mentaire(s) exonĂ©rĂ©e(s) fiscalement (y compris journĂ©es de RTT monĂ©tisĂ©es)”
S21.G00.58.004Montant

La rĂ©duction salariale sur les heures complĂ©mentaires doit ĂŞtre dĂ©clarĂ©e Ă  l’Urssaf dans le bloc 23 en cotisation agrĂ©gĂ©e et dans le bloc 78 et 81 en cotisation individuelle.

Questions frĂ©quentes au sujet des heures complĂ©mentaires 

Les heures complémentaires sont-elles obligatoires ?

En principe, un salariĂ© ne peut pas refuser d’effectuer des heures complĂ©mentaires dès lors que celles-ci sont prĂ©vues dans son contrat de travail.

Toutefois, il dispose de deux cas dans lesquels un refus est lĂ©gitime : si l’employeur ne respecte pas le dĂ©lai de prĂ©venance de trois jours avant la rĂ©alisation des heures complĂ©mentaires, ou si la demande dĂ©passe les limites fixĂ©es soit par la loi, soit par la convention ou l’accord collectif applicable. En dehors de ces cas, le refus d’exĂ©cuter les heures complĂ©mentaires peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme une faute.

L’employeur ne peut pas imposer des heures complĂ©mentaires de manière abusive ni modifier la durĂ©e contractuelle du travail sans l’accord du salariĂ©. De plus, la rĂ©alisation rĂ©gulière d’heures complĂ©mentaires peut conduire Ă  une requalification du contrat de travail du salariĂ©.

Ainsi, conformĂ©ment Ă  l’article L.3123-13 du Code du travail, si pendant une durĂ©e consĂ©cutive de 12 semaines ou pendant 12 semaines sur une pĂ©riode de 15 semaines, le salariĂ© effectue au moins 2 heures complĂ©mentaires par semaine, son contrat est modifiĂ©, sauf opposition du salariĂ© et sous respect d’un dĂ©lai de prĂ©venance de 7 jours.

Un salariĂ© peut-il effectuer des heures complĂ©mentaires sans l’accord de l’employeur ?

Un salariĂ© ne peut pas effectuer des heures complĂ©mentaires de sa propre initiative. Ces heures doivent nĂ©cessairement ĂŞtre demandĂ©es ou validĂ©es, au moins implicitement, par l’employeur.

Si un salariĂ© rĂ©alise des heures au-delĂ  de son temps contractuel sans l’accord prĂ©alable de l’employeur, ce dernier n’est pas tenu de les rĂ©munĂ©rer, sauf si la charge de travail imposĂ©e rendait leur accomplissement indispensable. En cas de litige, il appartient au juge d’apprĂ©cier si l’accord de l’employeur, mĂŞme tacite, peut ĂŞtre retenu au vu des circonstances.


Peut-on récupérer des heures complémentaires ?

Non, les heures complémentaires ne peuvent pas être compensées par un repos équivalent, contrairement aux heures supplémentaires qui peuvent donner droit à un repos compensateur de remplacement.

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