Le retour après des congés : un moment sous haute tension
Selon la dernière étude du cabinet Robert Walters, 64 % des professionnels français appréhendent leur retour après des congés. Parmi eux, 34 % se disent anxieux et 30 % avouent être stressés, même si cette tension diminue après quelques jours. Ces chiffres montrent que, loin d’être une transition douce, la reprise est souvent vécue comme une épreuve.
Les raisons de ce malaise sont nombreuses. D’abord, la pression immédiate à la reprise : boîtes mails saturées, projets mis sur pause, réunions en cascade. Ensuite, la difficulté à se remettre dans le rythme, surtout quand le salarié a eu du mal à réellement déconnecter. Enfin, les changements internes (nouveaux collègues, nouvelles méthodes, priorités modifiées) peuvent accentuer le sentiment de décalage.
L’étude montre aussi que seulement 22 % des répondants se sentent reposés à leur retour. Et à peine 14 % évoquent un sentiment d’enthousiasme à l’idée de reprendre.
Le constat est clair : si les congés sont utiles, leur effet positif s’épuise vite si le retour est mal géré. Or, aujourd’hui encore, trop peu d’entreprises anticipent cette phase.
Autre enseignement notable : 39 % des salariés aimeraient plus de flexibilité sur leurs congés. Certaines entreprises imposent une période fixe, ce qui satisfait 43 % des répondants, mais en frustre une partie.
En effet, 11 % souhaiteraient des congés plus courts ou plus longs, et 7 % préféreraient éviter la haute saison. Si cette approche collective facilite la déconnexion, elle ne répond pas toujours aux besoins individuels.
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En Europe, plus de congés… mais pas toujours moins de stress
En France, un salarié bénéficie en moyenne de 25 jours de congés payés et 11 jours fériés, soit 36 jours non travaillés par an. Un chiffre souvent perçu comme généreux. Mais est-ce vraiment plus qu’ailleurs ?
Pas forcément. En Espagne et à Malte, les salariés disposent de 44 jours. En Autriche, 38 jours. En Finlande et au Luxembourg, 37 jours, et 36 jours en Suède, exactement comme en France.
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Je téléchargeCes comparaisons nuancent une idée reçue : les Français n’ont pas “trop” de vacances, ils se situent dans une moyenne haute, certes, mais pas exceptionnelle en Europe. Et surtout, le nombre de jours n’est pas le seul facteur à considérer. Ce qui compte, c’est la façon dont les entreprises gèrent le retour après des congés, ce qu’on appelle le “reboarding”.
Dans certains pays, les processus sont mieux structurés. En Suède ou en Finlande, la culture managériale valorise la responsabilisation et la reprise en douceur. En Autriche, des parcours de reboarding sont parfois proposés pour accompagner la réintégration. Ces pratiques limitent le stress et favorisent une reprise progressive.
En France, cette approche reste marginale. Pourtant, le retour après des congés est une étape clé de l’engagement salarié. Un simple entretien de reprise, une mise à jour des projets, ou la planification d’une charge de travail allégée peuvent faire toute la différence.
Plus de repos ne veut pas dire moins de pression. Pour tirer pleinement profit des congés accordés, les entreprises doivent investir dans un meilleur accompagnement au retour. Le bien-être et la performance des salariés en dépendent.
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