Les femmes managers : moins nombreuses que les hommes
L’ouvrage “Le temps des mobilités et des reconversions professionnelles – Que nous enseignent les travaux du Céreq ?” contient une étude publiée par Vanessa di PAOLA, Arnaud DUPRAY et Stéphanie MOULLET qui révèle que les femmes sont toujours moins susceptibles que les hommes d’occuper des postes de manager, et que la présence d’enfants renforce cette inégalité.
On y apprend qu’en Europe, les femmes restent sous-représentées dans les postes de management. Cette réalité persistante est souvent qualifiée de « plafond de verre« , un obstacle invisible qui entrave la progression des femmes dans leur carrière professionnelle. En moyenne, en Europe, 10% des femmes occupent des fonctions de manager, contre 12% des hommes.
Les recherches menées dans l’étude mettent en lumière cette inégalité persistante, même si des progrès récents ont été observés dans certains pays industrialisés. Les données d’Eurostat de 2017 révèlent que seulement 36 % des managers dans l’Union européenne sont des femmes. Toutefois, cette proportion varie considérablement d’un pays à l’autre, soulignant l’importance des contextes nationaux dans la promotion de l’égalité des genres.
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Je télécharge le guideCes chiffres cachent des disparités plus marquées dans certains pays, avec parfois des écarts significatifs entre les sexes. Par exemple, en Irlande, en Italie et en Suède, les femmes détiennent des postes de management dans des proportions équivalentes à celles des hommes, tandis qu’en Slovaquie et aux Pays-Bas, les différences sont plus prononcées.
De plus, les politiques de garde d’enfants pré-scolaires ont un impact significatif sur la capacité des femmes à accéder à des postes de management. Dans les pays où les services de garde formels sont rares, les femmes sont davantage pénalisées sur le plan professionnel, tandis que cette situation n’a pas d’effet notable sur les hommes.
L’égalité des genres dans le milieu professionnel demeure un défi persistant en Europe. Les progrès sont lents et inégaux, soulignant la nécessité de politiques plus inclusives et de changements culturels profonds pour surmonter les obstacles qui entravent la progression des femmes vers des postes de management.
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Pénalité à la parentalité : de l’importance des politiques familiales
L’étude explique alors que lorsque des enfants arrivent dans une famille en France, cela entraîne souvent un déséquilibre dans la répartition des tâches entre les conjoints, avec les mères prenant souvent une part plus importante des responsabilités familiales. Les interruptions ou réductions de l’activité professionnelle des mères suite aux naissances ont des conséquences durables sur leur carrière.
Cette pénalité infligée aux mères peut s’expliquer de deux manières principales. D’abord, les femmes supportent généralement une plus grande charge parentale et domestique, ce qui complique leur équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Ensuite, les différences dans l’évolution de carrière entre les mères et les pères sont souvent le résultat de discriminations de la part des employeurs, alimentées par des stéréotypes de genre persistants.
Les politiques familiales jouent un rôle crucial dans la réduction de cette pénalité. Les aides financières, les services de garde d’enfants et les politiques de congé parental contribuent à améliorer la position des femmes sur le marché du travail. Par exemple, les services de garde d’enfants permettent aux mères de consacrer plus de temps au travail rémunéré, augmentant ainsi leurs chances d’accéder à des postes de management.
Cependant, l’effet de ces politiques peut varier en fonction du contexte culturel et des attentes sociales. Dans les pays où les stéréotypes de genre sont moins prononcés et où les politiques familiales sont plus progressistes, les femmes ont généralement de meilleures chances d’accéder à des postes de management. Cependant, ces politiques peuvent également influencer les choix de carrière des hommes et des femmes de manière différente.
En outre, les caractéristiques individuelles telles que le niveau de diplôme, l’âge et l’expérience professionnelle jouent également un rôle dans l’accès aux postes de management. Par exemple, les hommes ont généralement plus de chances d’accéder à ces postes dans les petites entreprises, tandis que le mariage favorise davantage l’avancement professionnel des hommes que des femmes.
Enfin, la présence d’enfants dans la famille a des conséquences différentes pour les mères et les pères. Alors que la présence d’enfants peut entraver les chances des femmes d’accéder à des postes de management, elle peut paradoxalement favoriser les hommes, en particulier ceux ayant de jeunes enfants. Ces résultats soulignent l’importance des politiques familiales et du contexte social dans la promotion de l’égalité des genres sur le marché du travail.
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