Selon les données publiées par la Dares, 88 000 contrats de professionnalisation ont débuté en 2024, soit une baisse de 24 % par rapport à 2023. Au 31 décembre 2024, seuls 70 000 contrats étaient en cours, traduisant une diminution de 23 % en un an.
Ce repli peut s’expliquer par la suppression de l’aide exceptionnelle de 6000 euros au 1er mai 2024.
Mais comment fonctionne ce contrat ? Quelle est la rémunération minimale d’un contrat de professionnalisation en 2026 ? Et quelles sont les cotisations sociales applicables à la rémunération des contrats pro ?
Dans cet article, nous vous proposons de faire le point sur le traitement en paie du contrat de professionnalisation en 2026.
En attendant de connaitre la valeur du SMIC pour 2026, (re)découvrez le traitement en paie du contrat de professionnalisation pour 2025.
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Je téléchargeQu’est ce que le contrat de professionnalisation ?
Avant d’entrer dans le détail du traitement en paie du contrat pro, il est essentiel de bien comprendre en quoi consiste un contrat de professionnalisation, son fonctionnement et qui peut en bénéficier.
Un contrat pro, c’est quoi ?
Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail en alternance qui combine formation théorique en centre et mise en pratique en entreprise.
Ce rythme d’alternance, défini en amont, permet au salarié d’acquérir à la fois une connaissance théorique et expérience professionnelle avec à la clé un diplôme d’état ou une qualification professionnelle.
Toutes les formations ne sont toutefois pas éligibles. Pour ouvrir droit à un contrat de professionnalisation, la formation suivie doit remplir au moins l’un des critères suivants :
- Préparer à une qualification enregistrée au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP)
- Être reconnue dans la classification d’une convention collective nationale de branche
- Conduire à un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) de branche ou interbranche
Le contrat de professionnalisation est généralement conclu pour une durée déterminée, généralement équivalente à la durée de l’action de formation prévue, soit entre 6 et 12 mois. Toutefois, cette durée peut être étendue jusqu’à 36 mois dans certains cas.
Il est également possible de conclure un contrat de professionnalisation à durée indéterminée. Dans ce cas, la période de professionnalisation constitue la première phase du contrat, à l’issue de laquelle le salarié poursuit son activité dans le cadre d’un CDI de droit commun.
Qui peut bénéficier d’un contrat de professionnalisation ?
Initialement conçu pour favoriser l’insertion des jeunes sortant du système éducatif sans qualification ou avec un diplôme peu valorisé, le contrat de professionnalisation s’est progressivement ouvert à de nouveaux publics.
Il répond aussi aux enjeux de reconversion professionnelle et d’inclusion, dans un contexte de mutation économique et sociale.
En 2026, les bénéficiaires du contrat de professionnalisation sont :
- Les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus souhaitant compléter leur formation initiale
- Les demandeurs d’emploi âgés de 26 ans ou plus (ex Pôle emploi)
- Les bénéficiaires de minima sociaux : RSA, ASS ou AAH
- Les personnes en contrat unique d’insertion (CUI)
- Les individus accompagnés dans un parcours d’insertion par l’activité économique (IAE)
Quelle est la limite d’âge pour un contrat de professionnalisation ?
La limite d’âge pour conclure un contrat de professionnalisation dépend du profil du bénéficiaire. De manière générale, ce dispositif s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans révolus, mais aussi aux adultes de 26 ans et plus dans certains cas notamment pour les demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle.
D’ailleurs, la part des adultes ne cesse de croître : selon la Dares, 57 % des contrats débutés en 2024 concernent des personnes âgées de 26 ans ou plus, soit une hausse de 3 points en un an.
Comment traiter en paie un contrat de professionnalisation en 2026 ?
La rémunération versée dans le cadre d’un contrat de professionnalisation est calculée en pourcentage du SMIC. Elle évolue donc automatiquement à chaque revalorisation du SMIC.
Alors, quelle est la rémunération minimale du contrat pro en 2026 ? Quelles sont les cotisations sociales applicables ? Et quelles aides à l’embauche restent accessibles aux entreprises cette année ?
Quel est le salaire du contrat de professionnalisation en 2026 ?
La rémunération minimale d’un contrat de professionnalisation est définie selon un barème fixé par la loi en fonction du pourcentage du SMIC, ou du Salaire Minimum Conventionnel (SMC) applicable dans l’entreprise à partir de 26 ans si ce dernier est plus favorable.
Ces pourcentages varient en fonction de l’âge du bénéficiaire et de son niveau de qualification à l’entrée du contrat.
En attendant de connaitre la valeur du SMIC pour 2026, (re)découvrez le barème de rémunération du contrat de professionnalisation pour 2025.
Age | Diplôme < au bac professionnel ou titre de même niveau | Au moins un Bac Professionnel ou titre de même niveau |
Moins de 21 ans | 55 % du SMIC 990,99 euros | 65% du SMIC 1 171,17 euros |
De 21 à 25 ans | 70 % du SMIC 1 261,26 euros | 80 % du SMIC 1 441,44 euros |
26 ans et plus | SMIC ou 85 % du SMC 1 801,80 euros | SMIC ou 85 % du SMC 1 801,80 euros |
Contrat pro : Quelles cotisations en 2026 ?
Contrairement au contrat d’apprentissage, le contrat de professionnalisation ne bénéficie pas d’exonérations spécifiques en matière de cotisations sociales. Il est donc soumis aux cotisations de droit commun.
La réduction générale des cotisations patronales (ex-réduction Fillon), dont la formule de calcul est par ailleurs modifiée en 2026, peut toutefois s’appliquer. Les exonérations zonées (ZFRR, ZFU, LODEOM, etc.) ou spécifiques s’applique également lorsque l’entreprise y est éligible.
Afin d’alléger la charge financière pour les employeurs, l’État a mis en place un ensemble d’aides financières ciblées.
Les aides à l’embauche d’un contrat de professionnalisation en 2026
Plusieurs dispositifs d’aides permettent de soutenir financièrement les employeurs qui recrutent un salarié en contrat de professionnalisation.
Aide forfaitaire de Pôle emploi
Lorsqu’un employeur embauche un demandeur d’emploi de 26 ans ou plus en contrat de professionnalisation, il peut bénéficier d’une aide forfaitaire de 2 000 euros pour un salarié à temps plein.
En cas de temps partiel, le montant est proratisé. Cette aide est soumise à conditions : aucune rupture de contrat pour motif économique ne doit avoir eu lieu sur le poste concerné dans les six mois précédant l’embauche, et le salarié ne doit pas avoir fait partie de l’effectif sur cette même période.
Aide à l’embauche des seniors
Afin de favoriser le retour à l’emploi des seniors, une aide complémentaire de 2 000 euros est prévue pour les employeurs recrutant un demandeur d’emploi de 45 ans ou plus en contrat de professionnalisation.
Cette aide est cumulable avec l’aide de Pôle emploi, permettant d’obtenir une aide pouvant atteindre 4 000 euros.
Autres aides spécifiques
Certaines structures, comme les entreprises d’insertion ou les groupements d’employeurs, peuvent bénéficier d’aides supplémentaires prévues dans des cadres spécifiques. Ces dispositifs sont souvent conditionnés à des critères d’éligibilité précis liés à la mission sociale de la structure ou au profil du bénéficiaire.
Historique de la rémunération des contrats de professionnalisation
En attendant de connaitre la valeur du SMIC pour 2026, (re)découvrez le barème de rémunération du contrat de professionnalisation pour 2025.
Barème de rémunération en 2025
Age | Diplôme < au bac professionnel ou titre de même niveau | Au moins un Bac Professionnel ou titre de même niveau |
Moins de 21 ans | 55 % du SMIC 990,99 euros | 65% du SMIC 1 171,17 euros |
De 21 à 25 ans | 70 % du SMIC 1 261,26 euros | 80 % du SMIC 1 441,44 euros |
26 ans et plus | SMIC ou 85 % du SMC 1 801,80 euros | SMIC ou 85 % du SMC 1 801,80 euros |
Barème de rémunération en 2024
Du 1er janvier au 31 octobre 2024
Age | Diplôme < au bac professionnel ou titre de même niveau | Au moins un Bac Professionnel ou titre de même niveau |
Moins de 21 ans | 55 % du SMIC 971,81 euros | 65% du SMIC 1 148,50 euros |
De 21 à 25 ans | 70 % du SMIC 1 236,85 euros | 80 % du SMIC 1 413,54 euros |
26 ans et plus | SMIC ou 85 % du SMC 1 766,92 euros | SMIC ou 85 % du SMC 1 766,92 euros |
Du 1er novembre au 31 décembre 2024
Age | Diplôme < au bac professionnel ou titre de même niveau | Au moins un Bac Professionnel ou titre de même niveau |
Moins de 21 ans | 55 % du SMIC 990,99 euros | 65% du SMIC 1 171,17 euros |
De 21 à 25 ans | 70 % du SMIC 1 261,26 euros | 80 % du SMIC 1 441,44 euros |
26 ans et plus | SMIC ou 85 % du SMC 1 801,80 euros | SMIC ou 85 % du SMC 1 801,80 euros |
Barème de rémunération en 2023
Du 1er janvier au 30 avril 2023
Age | Diplôme < au bac professionnel ou titre de même niveau | Au moins un Bac Professionnel ou titre de même niveau |
Moins de 21 ans | 55 % du SMIC 940,10 euros | 65% du SMIC 1 111,03 euros |
De 21 à 25 ans | 70 % du SMIC 1 196,50 euros | 80 % du SMIC 1 367,42 euros |
26 ans et plus | 85 % du SMIC ou SMC 1 709,28 euros | 85 % du SMIC ou SMC 1 709,28 euros |
Du 1er mai au 31 décembre 2023
Age | Diplôme < au bac professionnel ou titre de même niveau | Au moins un Bac Professionnel ou titre de même niveau |
Moins de 21 ans | 55 % du SMIC 960,96 euros | 65% du SMIC 1 135,68 euros |
De 21 à 25 ans | 70 % du SMIC 1 223,04 euros | 80 % du SMIC 1 397,76 euros |
26 ans et plus | 85 % du SMIC ou SMC 1 747,20 euros | 85 % du SMIC ou SMC 1 747,20 euros |