Rappel de ce que sont les RPS
Les risques psychosociaux (RPS) sont des risques pouvant générer des dommages physiques ou psychiques. Ils peuvent être engendrés par l’organisation du travail, les conditions de l’emploi, les conditions matérielles, la charge de travail, le manque d’autonomie ou de responsabilité, la difficulté de concilier vie professionnelle et vie familiale, les conflits de valeurs autour de la question de ce qu’est un travail de qualité ou non, le manque de soutien social, de reconnaissance professionnelle ou de communication en interne.
Il peuvent avoir des effets délétères sur la santé dès lors que la perception des ressources devient plus faible que la perception des contraintes. Les RPS peuvent dont engendrer des atteintes physiques telles que les troubles musculosquelettiques, le diabète, l’hypertension, les manifestations cutanées, les AVC ou des atteintes psychiques plus souvent connues sous le terme du Burn Out pouvant engendrer des troubles de l’attention, des comportements agressifs, un sentiment d’inutilité, l’isolement ou encore le sentiment d’incompétence.
Prioriser grâce à l’outil DUERP
Dans l’un de nos précédents articles, vous avez pu trouver une proposition afin d’intégrer les RPS à votre document unique d’évaluation des risques professionnels. Cet outil de prévention, rendu obligatoire, vous offre la possibilité de réaliser une revue exhaustive des indicateurs chiffrés concernant les RPS de votre structure.
Le diagnostic des RPS n’intègre pas systématiquement une étude qualitative qui pourtant, paraît essentielle. Néanmoins, cette revue de l’existant est un préalable essentiel à la mise en place de votre démarche de prévention des RPS. Une démarche de prévention « globale » sans analyse préalable n’aurait aucun sens.
La démarche de prévention des RPS dans l’entreprise
Chaque structure à la possibilité de réaliser la mise en place de sa démarche de prévention des RPS comme elle l’entend. Cependant, toutes les structures de par leur forme, leur taille, leur composition et les cœurs de métiers qu’elles mobilisent sont différentes, et le plan qui sera déterminé le sera en fonction des ressources et des contraintes de l’entreprise.
Néanmoins, deux critères doivent être au centre de votre démarche de prévention, l’activité et l’organisation du travail. Le fil conducteur de la démarche de prévention pourrait se résumer à la volonté de pouvoir répondre à cette phrase : « comment l’organisation du travail peut-elle venir servir la qualité de l’activité qu’elle réalise dans un souci de performance et de bien-être ? », qui contrairement à ce que l’on a pu croire avec le taylorisme est en étroite corrélation.
Cette démarche s’inscrit autour de la notion de bien-être au travail, concept le plus souvent mobilisé dans la QVCT (la Qualité de Vie et des Conditions de Travail).
L’INRS décrit le bien-être au travail comme suit : « La notion de bien-être au travail est un concept englobant, de portée plus large que les notions de santé physique et mentale. Elle fait référence à un sentiment général de satisfaction et d’épanouissement dans et par le travail qui dépasse l’absence d’atteinte à la santé. »
La démarche doit être portée par la direction qui doit avant tout mettre à disposition les moyens nécessaires à sa réalisation en matière de formation, de temps libéré, de documentation etc.
Anticiper 2025 : enjeux et recommandations
Quels seront les enjeux clés pour redéfinir les priorités RH en 2025 ? Dans un guide interactif réalisé par notre partenaire Lucca, la DRH de Lucca et 3 experts décryptent les 5 enjeux les plus structurants auxquels les professionnels des ressources humaines devront faire face en 2025 : transparence des salaires, augmentation de l’utilisation des données, optimisation des processus de recrutement... Ils livrent leurs recommandations concrètes pour poser les piliers d’une stratégie RH en adéquation avec les objectifs de votre entreprise.
J’accède au contenuElle doit être participative et doit inclure les salariés (volontaires) ainsi que les représentants du personnel et les services de santé au travail. Elle doit porter sur l’analyse des situations de travail. Rappelons-le, les RPS ne sont pas une problématique individuelle dans le sens ou ce n’est pas l’individu qui a des difficultés à soutenir son activité, mais bien l’individu pris dans un schéma organisationnel potentiellement délétère, qui peut présenter des difficultés.
Avant d’entamer votre démarche de prévention, il est important de regarder quel est le point de départ de la démarche. A-t-elle été lancée en vue de la modification des conditions de travail des salariés ? Doit-elle répondre à une situation délétère existante ou est-elle mise en place à la suite d’un accident du travail ou à la déclaration d’une maladie professionnelle ?
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La démarche de prévention en 5 étapes
Étape 1 : Préparer la démarche
La démarche doit être initiée et partagée dans l’entreprise. Une bonne communication autour du projet est essentielle pour que tous adhèrent et pour que certains s’y investissent.
Il s’agira donc dans un premier temps de constituer une équipe de pilotage du projet incluant des salariés volontaires dans chaque service. Vous devrez donc constituer ou compléter le DUERP en recensant toutes les situations présentant ou pouvant présenter un risque pour la santé.
À la suite de la constitution du DUERP, vous choisirez les situations à traiter prioritairement. Puis, vous passerez à l’analyse des situations de travail.
Étape 2 : Analyser les situations de travail
L’analyse des situations de travail se fait in situ, avec l’accord des opérateurs. Cette étape d’observation et de questionnement des opérateurs est essentielle, elle permettra a l’opérateur de comprendre ce que la réalisation de ses gestes de métier lui permet.
En effet, avec le temps et l’expérience on ne se rend plus tout à fait compte des savoirs que l’on met à profit dans les gestes que l’on réalise. Elle permettra aussi bien entendu de faire la revue de ce qui présente ou pourrait présenter un risque.
Étape 3 : Élaborer un plan d’action
À la suite de l’analyse in situ, le comité de pilotage et les opérateurs concernés se retrouvent pour un temps d’échange autour des problématiques soulevées.
La problématique repérée est-elle une problématique pour eux, ou uniquement pour la direction ? La problématique est-elle ailleurs ? Quels sont les moyens de prévention existants ? Si ils existent, pourquoi ne sont-ils pas efficaces ? Sont-ils contraignants pour les opérateurs, si oui en quoi ? Quelles solutions pourraient-ils proposer ?
Il s’agit ici de débattre collectivement avec les différents acteurs de l’entreprise d’une proposition d’amélioration. Une proposition d’amélioration communément partagée aura de grandes chances de fonctionner, tandis qu’une proposition décrétée par la hiérarchie sans concertation a peu de chance d’être mise en pratique.
Étape 4 : Tester la proposition d’amélioration
L’idée est de se donner un délai pour vérifier si la mesure choisie a une efficacité ou non.
Étape 5 : Se retrouver pour échanger
Discuter et débattre des propositions d’améliorations essayées. Fonctionnent t’elles ? Génèrent t’elles d’autres risques ? D’autres risques sont-ils apparus depuis la dernière réunion ?
Cette démarche de prévention est essentielle, tant pour la performance de l’entreprise que pour les salariés qui y contribuent. Si sa mise en place semble complexe, il est possible de se faire accompagner par la CARSAT, la CRAMIF ou la CGSS dont l’entreprise dépend de façon temporaire, car une démarche de prévention bien menée est avant tout une démarche collective et participative, ou la parole circule et où les solutions sont communément partagées.
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