Des écarts persistants dans les évolutions de carrière et la reconnaissance
Le palmarès Great Place to Work for Women 2025 révèle un climat encore inégalitaire.
1 femme sur 4 déclare percevoir un salaire inférieur à celui d’un collègue masculin à poste équivalent. Ce ressenti traduit une défiance durable envers les processus de rémunération.
Les grilles salariales restent parfois opaques, malgré l’obligation de transparence instaurée par la loi.
28 % des femmes estiment avoir moins de chances d’accéder à un poste de direction.
Les hommes ne sont que 19 % à partager cette perception. Cet écart confirme une asymétrie entre ambition et reconnaissance.
Les RH doivent donc interroger leurs pratiques de mobilité interne pour identifier les freins invisibles.
La maternité est citée comme premier obstacle par 33 % des répondantes. La vie de famille influence encore trop fortement la perception de la disponibilité professionnelle.
Les comportements sexistes ou misogynes arrivent en deuxième position avec 21 %. Ces attitudes dégradent la confiance dans l’équité des décisions managériales.
Seules 46 % des femmes estiment que leurs efforts supplémentaires sont réellement valorisés. Ce déficit de reconnaissance affecte directement l’engagement à long terme.
Une politique de feedback régulier peut contribuer à réduire ce sentiment d’iniquité.
Le rapport à l’innovation reflète également une fracture. 48 % des femmes se disent insuffisamment formées à l’IA. Les hommes ne sont que 38 % à exprimer la même réserve.
Cette différence renvoie moins à la compétence qu’à l’accès aux outils. La diffusion des usages reste encore concentrée sur certains profils privilégiés.
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“Ce qui interpelle dans cette enquête, c’est le fossé entre perception et réalité. Là où les femmes identifient des freins concrets comme la charge mentale ou les comportements sexistes, certaines organisations continuent de parler de déficit d’ambition. L’égalité professionnelle ne progresse que lorsqu’on accepte de regarder les irritants du quotidien, pas seulement les indicateurs officiels.”
Léa Binet-Ferté, Directrice générale adjointe de Great Place to Work France
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Santé mentale et flexibilité : des attentes RH encore mal adressées
65 % des femmes considèrent leur travail comme une source importante de stress. Ce pourcentage atteint 72 % après 45 ans. Les hommes du même âge ne sont que 57 % à exprimer ce niveau de tension.
L’accumulation de responsabilités professionnelles et personnelles augmente la charge mentale.
22 % des femmes se déclarent en mauvaise santé psychologique ou en situation à risque. Ce taux dépasse de 5 points celui des hommes.
L’exposition prolongée à des environnements exigeants sans soutien accentue la lassitude. Les dispositifs d’écoute internes restent insuffisants ou mal identifiés.
36 % des répondantes affirment que leur entreprise n’a mis aucune action en place pour préserver leur santé mentale. Ce chiffre révèle une déconnexion entre communication interne et réalité perçue.
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Je téléchargeLes RH doivent clarifier les dispositifs existants et en mesurer l’usage réel. Une action non visible reste souvent considérée comme inexistante.
41 % des femmes se voient imposer leur lieu de travail par leur hiérarchie. Les hommes ne sont que 29 % dans ce cas. Cette contrainte réduit les possibilités de gestion autonome du temps. Moins de flexibilité signifie moins de marge de respiration en cas d’imprévu.
Seule une femme sur deux peut télétravailler lorsqu’elle le juge nécessaire. 62 % des hommes bénéficient de cette liberté. L’accès à la flexibilité dépend encore du poste occupé, plus que du besoin exprimé.
Ce déséquilibre impacte directement la fidélisation des talents.
Les RH disposent pourtant d’un levier simple : élargir les droits plutôt que les négocier au cas par cas.
Les entreprises labellisées Great Place to Work for Women montrent que des règles claires améliorent la confiance. L’égalité professionnelle ne se décrète pas, elle s’organise dans les détails quotidiens.
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