La santé mentale en entreprise : une perception différente selon l’âge et le genre
Moka.Care et le GHU Paris psychiatrie & neurosciences ont publié les résultats de leur Grande Enquête sur la santé mentale au travail réalisée par l’Ifop.
Cette étude révèle des inégalités marquantes en fonction de l’âge et du genre des salariés. Pour 56 % des Millennials et de la Génération Z, la santé mentale prime sur le travail. Ce chiffre traduit une prise de conscience croissante chez les jeunes actifs.
47 % des salariés ont déjà vu leur performance diminuer en raison de troubles psychologiques. Ce pourcentage grimpe à 56 % chez les moins de 35 ans, soit 16 points de plus que chez les plus de 50 ans. Les jeunes générations n’hésitent pas à prendre du recul face à un environnement professionnel toxique.
En effet, 20 % des moins de 35 ans ont déjà quitté leur emploi pour préserver leur équilibre psychologique, soit deux fois plus que les seniors.
Les salariées sont les premières touchées par les troubles mentaux liés au travail. 38 % d’entre elles se déclarent en situation de mal-être, contre 22 % des hommes. Cette différence s’explique notamment par une pression accrue et une charge mentale plus élevée.
45 % des femmes salariées ont déjà souffert de stress chronique en raison du travail, contre 26 % des hommes. De plus, 35 % d’entre elles ont vécu un burn-out au cours des cinq dernières années, soit 14 points de plus que leurs collègues masculins.
L’enquête met en avant un paradoxe : 81 % des femmes salariées jugent leur état psychologique bon ou excellent, alors que les indicateurs montrent qu’elles sont deux fois plus exposées à la dépression.
Face à ces chiffres, la question de l’accompagnement et de la prévention en entreprise devient primordiale. Une réflexion sur la répartition de la charge de travail et la reconnaissance des difficultés spécifiques aux salariées et aux jeunes est nécessaire.
A lire également :
- L’équilibre vie privée / vie professionnelle : mythe ou réalité ?
- Le Brown out, qu’est-ce que c’est ? Quels sont les signes ?
- Les bienfaits du télétravail sur la QVCT : mythe ou réalité ?
Qu’attendent les salariés de leur entreprise en termes de santé mentale ?
La santé mentale est devenue une préoccupation majeure des salariés. La Grande Enquête menée par Moka.Care et le GHU Paris révèle que 9 travailleurs sur 10 attendent des mesures concrètes de la part de leur employeur pour protéger leur bien-être psychologique. Autrefois taboue, la santé mentale au travail est désormais perçue comme un enjeu sociétal.
40 % des salariés ont déjà consulté un professionnel de la santé mentale. Ce chiffre grimpe à 50 % chez les moins de 35 ans et les travailleurs de l’agglomération parisienne.
Cependant, l’accompagnement psychologique en entreprise reste insuffisant. Seulement 26 % des salariés bénéficient d’un dispositif de signalement des cas de harcèlement ou de discrimination. Seuls 16 % ont accès à des formations de prévention en santé mentale.
Guide interactif : les 4 tendances de la rémunération
Maîtriser les composantes et subtilités de la rémunération est un enjeu majeur pour tout responsable RH. Les experts de notre partenaire Lucca ont pointé deux thématiques principales : les évolutions légales de 2026 et les nouvelles attentes des collaborateurs et des candidats. Dans leur guide interactif, ils décryptent ces défis et dévoilent les 4 tendances fortes du marché. Et afin de vous aider à transformer votre politique salariale, ils partagent avec vous leurs meilleures pratiques et recommandations pour rester compétitif et conforme.
J’accède au guide interactifLes attentes des salariés sont claires : une prévention plus efficace et une meilleure information sur les dispositifs existants. Les entreprises doivent agir sur plusieurs axes :
- Détection et prévention avec des référents en santé mentale,
- Formations des managers et sensibilisation des équipes,
- Accès aux soins avec des psychologues en entreprise et financement de consultations,
- Culture d’entreprise bienveillante avec le respect du droit à la déconnexion, l’adaptation de la charge de travail et la lutte contre le stress chronique.
—
“La prévention au travail est la clé pour faire face à la dégradation de la santé mentale. Les entreprises ont tout à y gagner : en réduisant le mal-être au travail, elles limitent aussi l’absentéisme, le désengagement et ses impacts.”
Guillaume d’Ayguesvives, co-fondateur de Moka.Care
—
La santé mentale doit donc devenir une priorité en entreprise, selon les ressentis des salariés de cette enquête. Offrir un environnement de travail sain ne semble pas du tout être un luxe, mais une nécessité pour garantir un épanouissement professionnel durable.
A lire également :
- RPS : quelle est la définition des risques psychosociaux ?
- Impliquer les employés dans l’amélioration de la QVCT : 3 étapes
- Comment définir une politique d’amélioration de la QVCT ?
