La France, pays européen le plus touché par les dépressions en entreprise ?
Une récente étude de l’Inserm en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal (Les fractions et la charge des maladies cardiovasculaires et de la dépression attribuables aux expositions psychosociales au travail dans l’Union européenne) a été conduite à l’échelle européenne et financée par l’institut de recherche indépendant European Trade Union Institute (ETUI) pour calculer la part des pathologies attribuables aux risques psychosociaux (RPS).
L’étude scientifique se penche sur la santé mentale au travail et révèle des chiffres alarmants. Presque 20% des dépressions sont dues au stress du travail. Cette recherche détaille les troubles que vivent les employés européens. Elle montre aussi les différences entre les pays.
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Je téléchargeQu’est-ce qui explique aujourd’hui ces cas de dépressions ?
- Insécurité de l’emploi pour 9%
- Harcèlement moral au travail pour 9%
- Déséquilibre effort-récompense pour 6%
Les maladies cardiovasculaires sont d’ailleurs aussi affectées par le travail mais moins, car leur incidence varient entre 1% et 11%. Le stress au travail ne semble pas augmenter les risques d’accident vasculaire cérébral. Et les hommes sont plus touchés que les femmes.
En Europe, le travail excessif est moins courant, grâce à une directive limitant la semaine de travail. Cela explique pourquoi le travail long n’affecte pas autant la santé des salariés.
En France, 19% des dépressions chez les travailleurs sont dues au harcèlement moral. C’est deux fois plus que la moyenne européenne. Cela pourrait refléter une gestion spécifique dans les entreprises françaises.
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Quels secteurs souffrent le plus de dépressions en France ?
Une autre étude ciblée sur la France révèle un taux de harcèlement élevé dans les secteurs de la banque et de l’assurance.
Ce rapport intitulé “Baromètre sur le harcèlement au travail – focus banque assurance”, réalisé par Ipsos pour Qualisocial en janvier 2023, montre que presque la moitié des employés de ces domaines affirment avoir subi du harcèlement sur leur lieu de travail.
Ce chiffre est 28% supérieur à celui enregistré dans d’autres secteurs. Seulement 12% de ces cas de harcèlement sont signalés aux employeurs, un taux inférieur aux 29% observés de manière générale.
Les femmes dans la banque et l’assurance sont particulièrement concernées, représentant 51% des victimes, contre 38% dans tous les secteurs.
Le cyberharcèlement est également plus courant dans ces milieux, avec un taux de 36% contre 13% pour l’ensemble des salariés. Par ailleurs, un cadre sur cinq de la banque et de l’assurance reconnaît avoir été auteur de harcèlement, contre un sur huit dans les autres secteurs.
Christophe NGUYEN, psychologue du travail et fondateur d’Empreinte Humaine, commente alors : « L’arrivée dans le monde de l’entreprise de nouvelles générations très attentives à la question du harcèlement, tout comme les modifications légales faisant peser des responsabilités nouvelles sur les épaules des employeurs, vont dans le sens de l’augmentation de la prise en compte du sujet dans les entreprises, de gré ou de force. Des modes de management ancrés depuis des décennies risquent de se heurter de plus en plus à des plaintes et rejets de ces pratiques. »
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