Proposition d’un CDI après un CDD ou une mission d’intérim : comment cela se passe concrètement ?
Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e 2024, de nouvelles règles encadrent la proposition d’un CDI Ă un salariĂ© en fin de CDD ou de mission d’intĂ©rim. Ces règles, instaurĂ©es pour renforcer la stabilitĂ© de l’emploi et contrĂ´ler l’accès aux allocations chĂ´mage, imposent Ă l’employeur de notifier sa proposition de CDI de manière formelle.
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J’accède au contenuLa proposition de l’employeur doit porter sur le mĂŞme emploi, au mĂŞme lieu de travail et pour la mĂŞme durĂ©e de travail que celle du CDD ou de la mission d’intĂ©rim. Il est crucial que le salaire proposĂ© dans le CDI soit au moins Ă©quivalent Ă celui perçu durant le contrat temporaire. Cette condition vise Ă garantir l’Ă©quitĂ© pour le salariĂ©.
L’offre de l’employeur doit donc correspondre prĂ©cisĂ©ment au poste occupĂ© prĂ©cĂ©demment, sans changement de lieu ni de durĂ©e de travail, tout en offrant un salaire au moins Ă©gal Ă celui du contrat temporaire. Cela assure une transition juste et Ă©quitable pour le salariĂ© d’un contrat Ă durĂ©e dĂ©terminĂ©e vers un contrat Ă durĂ©e indĂ©terminĂ©e.
L’employeur est tenu de proposer le CDI avant la fin du CDD ou de la mission d’intĂ©rim. De plus, il est impĂ©ratif qu’il accorde au salariĂ© un dĂ©lai raisonnable pour rĂ©flĂ©chir Ă cette proposition. Ce dĂ©lai de rĂ©flexion est une pĂ©riode pendant laquelle le salariĂ© peut Ă©valuer l’offre et prendre une dĂ©cision informĂ©e. L’employeur doit clairement indiquer que, si aucune rĂ©ponse n’est donnĂ©e Ă la fin de ce dĂ©lai, cela sera considĂ©rĂ© comme un refus de la proposition.
En cas de refus, l’employeur est obligĂ© d’informer France Travail. Cette obligation de communication vise Ă assurer un suivi et un contrĂ´le efficace des transitions d’emploi, dans le cadre des nouvelles mesures gouvernementales.
Ces nouvelles dispositions lĂ©gales, dĂ©taillĂ©es dans un dĂ©cret, s’inscrivent dans une politique plus large de rĂ©gulation du marchĂ© du travail. Elles visent Ă rĂ©duire le recours abusif aux contrats prĂ©caires et Ă encourager l’embauche en CDI, offrant ainsi une plus grande sĂ©curitĂ© de l’emploi aux travailleurs.
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Refus de deux CDIs : quelles conséquences aujourd’hui ?
C’est ici que rĂ©side le plus important changement pour les salariĂ©s : le refus de deux CDIs peut entraĂ®ner la privation du droit Ă l’allocation chĂ´mage.Â
Source : Code du Travail Numérique
Concrètement, cela signifie qu’un demandeur d’emploi qui a dĂ©clinĂ© deux offres de CDI, dans l’annĂ©e qui suit la fin de son CDD ou de ses missions d’intĂ©rim, ne sera pas Ă©ligible Ă l’indemnisation chĂ´mage, sauf dans certaines situations. Par exemple, si le demandeur d’emploi a Ă©tĂ© embauchĂ© en CDI durant cette mĂŞme pĂ©riode d’un an, il conserve ses droits au chĂ´mage. De mĂŞme, si les propositions de CDI ne correspondent pas au projet personnalisĂ© d’accès Ă l’emploi (PPAE) de l’individu, le refus est justifiĂ©.
Le PPAE, Ă©tabli avec un conseiller de France Travail, dĂ©taille les attentes du demandeur d’emploi en termes de type de poste, de zone gĂ©ographique, et de niveau de salaire. Si les offres de CDI ne rĂ©pondent pas Ă ces critères, le demandeur d’emploi peut les refuser sans perdre ses droits Ă l’allocation chĂ´mage. Il est important de noter que cette exception n’est valable que si le PPAE a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© avant le dernier refus de CDI.
En rĂ©sumĂ©, un premier refus de CDI dans l’annĂ©e ne porte pas Ă consĂ©quence. Mais Ă partir du deuxième refus, les droits au chĂ´mage peuvent ĂŞtre perdus. Cette nouvelle rĂ©glementation, inscrite dans le Code du travail numĂ©rique, s’inscrit dans l’objectif de plein emploi fixĂ© pour la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron.
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