Recrutement : le diplôme sert-il encore à quelque chose ? 

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Suite aux difficultés sur le marché du travail français ces dernières années, comment le recrutement a-t-il changé ? Les exigences des recruteurs ont-elles été modifiées, notamment par rapport au diplôme ?

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Exigences de diplôme : pourquoi on ne le mentionne plus sur les offres d’emploi ?

La dernière étude du Hiring Lab d’Indeed révèle une tendance marquante sur le marché de l’emploi : la diminution des exigences en matière de diplômes dans les offres d’emploi.

Depuis 2017, cette évolution s’observe à tous les niveaux d’éducation, avec une hausse notable des annonces ne mentionnant aucun diplôme. Par exemple, la part des offres exigeant au moins une Licence est passée de 16,4% en 2017 à 14,5% en 2024. Cette transition reflète un changement des priorités des recruteurs.

Pourquoi cette évolution ? La montée du « skills-first hiring », ou embauche basée sur les compétences, joue un rôle clé. Les entreprises privilégient de plus en plus les compétences et l’expérience pratique au détriment des critères académiques stricts.

Cette approche répond mieux aux défis structurels et aux transformations rapides du marché du travail. De plus, elle favorise l’inclusion en diversifiant les profils des candidats et en s’affranchissant des barrières éducatives.

Autre constat : depuis début 2024, 61,7% des offres d’emploi ne spécifient aucun niveau de diplôme. Cette absence peut s’expliquer par la non-nécessité d’un diplôme pour certains postes ou par une exigence implicite non explicitée.

Pourtant, même lorsque les diplômes sont mentionnés, leur importance diminue. Par exemple, les offres demandant au moins un Bac+2 ou un CAP ont également baissé respectivement de 3 points et 1,2 points en sept ans.

Ces données témoignent d’un recul graduel des critères académiques dans les processus de recrutement. La compétence, la flexibilité et l’expérience semblent désormais être les piliers d’une stratégie d’embauche plus adaptée aux enjeux modernes et aux attentes des employeurs.

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Diplôme et recrutement : cela dépend des secteurs 

Les exigences de diplôme varient largement selon les secteurs, malgré une baisse générale constatée ces dernières années. Dans des domaines comme la santé, où les professions sont fortement réglementées, les diplômes universitaires restent essentiels.

Par exemple, la pharmacie a vu ses exigences en matière de diplômes augmenter de 9,1 points entre 2017 et 2024, suivie des soins infirmiers (+7,1 points) et de la médecine (+2,7 points). Ici, le niveau d’éducation requis est souvent implicite dans les offres d’emploi, plutôt qu’explicitement mentionné.

En revanche, d’autres secteurs, notamment ceux orientés vers l’innovation et la technologie, connaissent une diminution significative des exigences académiques. L’assurance, par exemple, enregistre une baisse notable de 12,7 points pour les diplômes de niveau Licence ou plus. Le marketing (-6,9 points), les ressources humaines (-6,5 points) et le développement de logiciels (-5,9 points) suivent cette tendance.

Ces métiers privilégient désormais les compétences, l’expérience pratique et la créativité, répondant mieux aux besoins d’un marché du travail en mutation. Cette transition reflète un mouvement vers un recrutement basé sur les compétences, soutenu par les avancées technologiques et les transformations économiques. Bien que les diplômes conservent leur importance dans certains secteurs, une approche plus flexible élargit les opportunités pour les candidats aux parcours variés.

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