Prévention en santé au travail : des initiatives qui auraient été contre-productives
Fin dĂ©cembre 2022, un rapport sur la santĂ© au travail a Ă©tĂ© publiĂ© par la haute juridiction de la cour des comptes. Cette dernière a exprimĂ© une vive dĂ©ception concernant la refonte du compte personnel de prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ© dĂ©cidĂ©e par le gouvernement de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe.
Selon le document, les autorités publiques et les entreprises n’auraient pas assez pris en compte les effets de la pénibilité sur les travailleurs.
Pour rappel, en 2017, Edouard Philippe a rĂ©visĂ© le compte personnel de prĂ©vention de la pĂ©nibilitĂ© (C3P), crĂ©Ă© pendant la prĂ©cĂ©dente lĂ©gislature et critiquĂ© par le patronat.Â
Ce dispositif, visant à mesurer l’exposition des salariés à dix « facteurs de risques professionnels » (températures extrêmes, travail de nuit, etc.), propose alors un système de seuils et de points qui offre à terme trois possibilités : partir à la retraite plus tôt, passer à temps partiel tout en conservant sa rémunération, ou suivre une formation.
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Que reproche, concrètement, la Cour des Comptes au gouvernement d’Edouard Philippe ?
Dans son rapport, la Cour des Comptes critique, entre autres, l’Ă©coute excessive du patronat par le pouvoir en place, qui a conduit Ă un retrait du mĂ©canisme de quatre facteurs et Ă la suppression de la cotisation associĂ©e au dispositif.
En effet, depuis le 1er octobre 2017, le C3P a été supprimé au profit du C2P. Et 4 des 10 facteurs inclus dans le C3P ont été supprimés : les postures pénibles ; les manutentions manuelles de charges ; les vibrations mécaniques ; les agents chimiques dangereux. Et le mot «pénibilité» a lui-même été supprimé du nom du dispositif.
Le C2P a alors Ă©tĂ© très peu utilisĂ© depuis sa mise en place et son impact semble assez faible. La Cour des Comptes regrette le manque de considĂ©ration de la part des pouvoirs publics et des entreprises sur le sort des personnes abĂ®mĂ©es par leur activitĂ© professionnelle.Â
Comment mieux mettre en œuvre les politiques de santé au travail ?
Le rapport de la Cour des Comptes propose cependant des solutions concrètes pour une bonne application des politiques de santĂ© au travail.Â
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Je télécharge les 8 fichesParmi les leviers de progrès, la haute institution souligne l’importance de surveiller “la réalité des efforts consentis par les entreprises pour répondre aux enjeux de l’usure professionnelle et de la pénibilité, de la sinistralité parmi les salariés intérimaires et de la prévention de la désinsertion professionnelle.”
Et parmi les solutions concrètes proposĂ©es, l’on trouve, par exemple :
- Rendre la tarification plus incitative à la prévention des accidents du travail en majorant les taux de cotisation lorsque l’entreprise présente une sinistralité anormalement élevée dans son domaine d’activité.
- Mieux prendre en compte la sinistralité élevée propre à certaines filières et populations pour l’intégrer pleinement dans le ciblage des orientations nationales des actions de prévention.
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