Un principe largement approuvé, mais encore peu traduit en actions
D’après le dernier Observatoire WiiSmile, seuls 34 % des dirigeants de TPE-PME ont mis en place un dispositif de partage de la valeur. Pourtant, plus d’un dirigeant sur deux estime qu’il devrait s’agir d’une priorité lorsque l’entreprise crée de la richesse.
L’étude Viavoice pour WiiSmile souligne donc une réalité paradoxale. Si 52 % des dirigeants sont favorables à une redistribution, ils sont 70 % à privilégier d’abord la sécurisation de la trésorerie. La solidité financière reste la condition non négociable avant toute démarche de partage.
Pour ceux qui passent à l’action, l’objectif est clair : renforcer l’engagement des salariés (79 %), encourager la performance collective (62 %) et améliorer l’attractivité employeur (31 %).
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Des freins persistants à surmonter pour les petites structures
Pourquoi si peu de TPE-PME franchissent-elles le pas ? L’étude pointe quatre freins principaux. Le premier est structurel : 45 % des dirigeants estiment que leur taille ne se prête pas à ce type de dispositif.
Viennent ensuite le manque de visibilité sur les effets concrets (37 %), le coût perçu (20 %) et la complexité (12 %).
Autre enseignement majeur : dans 85 % des cas, la décision d’instaurer un partage de la valeur vient du dirigeant lui-même. Cette autonomie décisionnelle souligne l’importance d’un accompagnement personnalisé, loin des approches normatives ou imposées.
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Mieux accompagner pour favoriser une adoption durable
Pour favoriser une dynamique vertueuse, l’étude recommande de respecter une condition essentielle : le volontariat. Imposer une redistribution automatique reviendrait à ignorer les réalités économiques de ces structures.
À l’inverse, proposer un accompagnement une fois les fonds propres consolidés peut déclencher une mise en œuvre sereine et durable.
Les résultats de l’Observatoire montrent également un lien étroit entre politique RH proactive et partage de la valeur. 57 % des entreprises ayant investi dans la qualité de vie au travail ont également déployé un mécanisme de redistribution, contre seulement 34 % en moyenne.
Vers un cadre incitatif adapté à la diversité des TPE-PME
Plutôt qu’un modèle unique, un cadre incitatif modulé selon la taille et le profil des entreprises permettrait une adoption plus large. Le soutien des experts-comptables, banques ou avocats (déjà présents auprès des dirigeants) peut aussi jouer un rôle clé.
Le partage de la valeur, loin d’être un simple levier fiscal, devient alors un outil d’engagement, un signe de reconnaissance et un marqueur de responsabilité managériale. Dans un contexte de tensions sur le recrutement, il offre également une réponse concrète aux attentes des salariés en matière de reconnaissance et de sens au travail.
Pour les RH des petites structures, c’est une piste à explorer avec pragmatisme, mais sans attendre que la réglementation seule change la donne. Le bon moment pour partager ? Il intervient lorsque l’entreprise est prête, mais surtout lorsque le dialogue interne est suffisamment mature pour en faire un outil collectif, et non une charge supplémentaire.
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