Hyperconnexion : les dangers du travail en débordement
Les entreprises Cog’X et Lecko ont étudié les données mail et agenda de plus de 16000 salariés sur 3 mois en 2022, afin de comprendre l’impact du digital sur les ressources cognitives et sociales au travail.
Les équipes de data scientistes et de docteur·e·s en sciences cognitives ont alors découvert qu’au global, 20% des envois de mails se font en dehors de la plage de travail “normale” de 09h-18h, démontrant ainsi une forte activité hors horaires et traduisant un travail en débordement important.
L’étude a alors définit 3 types de salariés :
En d’autres termes, environ un tiers de l’échantillon envoie en moyenne un courrier électronique en dehors des heures de travail plus d’une fois tous les deux jours, chaque semaine pendant trois mois.
Ces emails sont principalement envoyés pendant le temps réservé au repos pour les personnes hyperconnectées en permanence, et pendant la période de transition (08h-09h et 18h-19h) pour celles qui sont hyperconnectées occasionnellement.
Concrètement quels sont les risques de cette hyperconnexion ?
Au travail, notre organisme est en tension pour mobiliser nos ressources via divers mécanismes physiologiques. Cette tension, bénéfique à court terme pour la performance, peut devenir nuisible à long terme. Le travail excessif empêche notre corps et notre cerveau de récupérer, créant un “besoin de récupération” accru.
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Je télécharge les 8 fichesCela peut réduire notre motivation et le plaisir dans les interactions sociales à court terme. À long terme, ce manque de récupération peut augmenter le risque de troubles cardiovasculaires, de dépression et d’épuisement professionnel. Le sommeil peut également être perturbé par un excès de travail.
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Autre facteur d’hyperconnexion : le multitâche en réunion
L’étude a également analysé le nombre de mails envoyés pendant une réunion, en fonction du nombre de participants.
La relation entre ces deux indicateurs est notable : les réunions avec deux ou trois personnes sont souvent des réunions de travail où chaque participant doit contribuer activement, avec peu de temps pour d’autres tâches.
Par contre, à mesure que le nombre de participants augmente, la probabilité d’être passif s’accroît, ce qui peut entraîner une diminution de la concentration.
Le risque de cette hyperconnexion est ici lié à une perte d’efficacité, de temps et d’information. L’étude souligne alors que compléter deux tâches distinctes est plus efficace lorsque nous les réalisons l’une après l’autre plutôt qu’en parallèle.
Des outils pour réduire l’hyperconnexion
Loin de faire un simple constat, l’étude offre aussi des bonnes pratiques pour mieux déconnecter et réduire le travail en débordement.
Parmi elles :
- Ne jamais regarder ses messages juste avant de se coucher.
- Faire une activité de transition qui marque clairement la fin de journée quand on est en télétravail.
- S’investir dans une activité extra-professionnelle pour déconnecter.
- Planifier des plages de travail pendant lesquelles sont bloqués les outils de communication.
- Prendre au moins 45 minutes pour déjeuner, sans travailler.
- Ne pas emporter les outils professionnels pendant les pauses.
- Couper les notifications pendant les réunions et prévoir une pause à mi-réunion pour gérer les urgences.
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