Les raisons de l’explosion de l’apprentissage
Comme expliqué par un rapport de la DARES, avec 733 200 nouveaux contrats ayant débuté en 2021, l’apprentissage a connu une forte augmentation pour la deuxième année consécutive.
Nous avons ainsi assisté à une hausse de 38% des entrées en apprentissage en 2021 par rapport à 2020. Et les chiffres de 2022 s’annoncent encore plus importants. 60% des contrats commencés en 2021 sont en lien avec des formations de l’enseignement supérieur. Et tout ceci pourrait avoir un lien avec une certaine aide exceptionnelle.
Le plan “1 jeune, 1 solution”, mis en place pour tous les contrats d’apprentissage conclus entre le 1er juillet 2020 et le 30 juin 2022, jusqu’au niveau master a en effet proposé une aide exceptionnelle versée aux employeurs qui recrutent un apprenti de :
- 5 000 euros maximum pour un jeune de moins de 18 ans.
- 8 000 euros maximum pour un apprenti majeur.
Autre raison possible à cette croissance exceptionnelle des contrats d’apprentissage ; la réforme de 2018, qui a notamment libéralisé l’ouverture de centres de formation et élargi l’apprentissage aux 26-29 ans.
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Cependant, ces mesures ont eu des conséquences financières importantes pour l’État. Selon un rapport de la Cour des Comptes en Juin 2022, cette croissance inédite du nombre des apprentis a augmenté le coût total des dépenses d’apprentissage, qui a doublé en 2021 pour atteindre les 11,3 milliards d’euros, dont 5,3 milliards de financement des CFA et 4 milliards d’aides exceptionnelles.
“L’alternance connaît une impasse financière”, avait souligné la Cour dans son rapport dédié et son référé aux ministres de l’Économie et du Travail sur la “situation financière préoccupante” de France compétences.
Prévu à 3,2 milliards d’euros en 2021, le déficit de l’organisme qui gère les dispositifs d’alternance et de formation professionnelle pourrait avoir grimpé à 5,9 milliards en 2022.
Est-ce une réponse directe à ce souci de déficit ? Le ministre du Travail Olivier Dussopt a tout récemment annoncé que la prime à l’embauche des apprentis serait fixée à 6 000 euros en 2023 pour un mineur, comme pour un majeur de moins de 30 ans.
Le gouvernement table sur plus de 800.000 contrats d’apprentissage signés cette année et se fixe un objectif d’un million en 2027. Cette prime à l’embauche unifiée devrait, selon le ministère du travail, favoriser l’embauche des apprentis de niveau bac ou inférieur et rendre le dispositif plus lisible pour les jeunes et leurs employeurs.
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