PĂ©riode d’essai en CDD : tout savoir en 4 questions !

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Les contrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e peuvent prĂ©voir une pĂ©riode d’essai. En pratique, la majeure partie des contrats la prĂ©voit.

C’est effectivement un dispositif intĂ©ressant aussi bien pour l’employeur que le salariĂ©, car il permet Ă  chacun de tester la relation de travail et de la rompre facilement de manière unilatĂ©rale, sans motif particulier, si elle ne convient pas.

Simple en apparence, la pĂ©riode d’essai CDD doit respecter un certain nombre de règles. La vigilance est de rigueur pour les salariĂ©s comme pour les employeurs pendant cette pĂ©riode.

En pratique, les interrogations sont souvent nombreuses : durĂ©e, calcul de la date de fin, consĂ©quences du terme, prolongation Ă©ventuelle, rupture anticipĂ©e…

Pour bien maîtriser tous les aspects de la période essai CDD, voici les informations essentielles à connaître, en 4 questions.

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Quelle est la durée de la période essai CDD ?

Voyons quelle est la durĂ©e de cette pĂ©riode d’essai et comment elle se dĂ©compte.

Durée.

Le Code du travail fixe des durĂ©es maximales (art L1241-10), dĂ©finies en fonction de la durĂ©e du contrat : 

  • CDD infĂ©rieur Ă  6 mois = 1 jour par semaine dans la limite de 2 semaines.
  • CDD supĂ©rieur Ă  6 mois = 1 mois.

Le contrat de travail ou une disposition conventionnelle peut prévoir des durées plus courtes.

La durĂ©e de la pĂ©riode d’essai est calculĂ©e sur la base de la durĂ©e initiale prĂ©vue au contrat de travail (hors renouvellement Ă©ventuel de ce dernier).

CDD à terme imprécis. La durée est calculée sur la durée minimale prévue au contrat.

DĂ©compte.

Le dĂ©compte de la pĂ©riode d’essai se fait en jours calendaires, mĂŞme si elle est prĂ©vue en mois ou semaines dans le contrat (C.Cass 28 avril 2011 no 09-40.464). En d’autres termes, il faut comptabiliser tous les jours et pas seulement les jours travaillĂ©s.

Le calcul est identique qu’il s’agisse d’un temps partiel ou d’un temps plein.

Si la fin de la pĂ©riode d’essai tombe un dimanche ou un jour fĂ©riĂ©, cela n’a pas d’incidence sur le dĂ©compte. (Cass. soc. 21-1-1987 n° 83-45.686).

Exemple. PĂ©riode d’essai de 7 jours, dĂ©butĂ©e le lundi 8 fĂ©vrier. Elle prendra fin le dimanche 14 fĂ©vrier Ă  minuit.

Pensez néanmoins à vérifier votre convention collective, elle peut prévoir des modalités particulières.

Prolongement de la pĂ©riode essai CDD, c’est possible ?

Il est important de différencier ici deux cas de figure : le report du terme et le renouvellement.

Le report du terme : possible.

La pĂ©riode d’essai permet aux parties de tester le poste et les compĂ©tences attendues. Si le salariĂ© est absent, la pĂ©riode d’essai perd alors de sa pertinence. Il ne peut pas apprĂ©cier si le poste lui convient et l’employeur ne peut pas Ă©valuer ses compĂ©tences.

Dans ce cas, il est possible de prolonger la pĂ©riode d’essai du nombre de jours d’absence du salariĂ©. La fin de la pĂ©riode d’essai est alors reportĂ©e.

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Ce report est possible en cas de suspension du contrat de travail, notamment :

  • RTT.
  • CongĂ©s payĂ©s.
  • CongĂ©s sans solde.
  • ArrĂŞts maladie ou accident du travail.

La prolongation doit ĂŞtre strictement identique au nombre de jours d’absence. Elle est calculĂ©e de manière calendaire.

Exemple. Un salariĂ© est en arrĂŞt maladie du lundi 11 janvier au mercredi 20 janvier inclus. Sa pĂ©riode d’essai devait se terminer le 31 janvier Ă  minuit. Sa pĂ©riode d’absence reprĂ©sente 10 jours calendaires. La pĂ©riode d’essai est alors prolongĂ©e de 10 jours calendaires et se termine donc le 10 fĂ©vrier Ă  minuit.

Le renouvellement : impossible.

Le renouvellement correspond Ă  une nouvelle pĂ©riode d’essai, consĂ©cutive Ă  la première, que l’employeur peut mettre en place s’il l’estime nĂ©cessaire et dans certaines conditions. Cette possibilitĂ© ne concerne que les CDI.

Le renouvellement de la pĂ©riode d’essai CDD est impossible.

La pĂ©riode d’essai arrive Ă  son terme, quelles sont les consĂ©quences ?

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Confirmation du contrat.

Lorsque la pĂ©riode d’essai est terminĂ©e, le contrat se poursuit normalement et il devient dĂ©finitif.

Les parties ne peuvent plus rompre le contrat sans motif. Elles sont dĂ©sormais liĂ©es par les dispositions de droit commun du CDD avec des possibilitĂ©s de ruptures limitĂ©es : accord entre le salariĂ© et l’employeur, embauche en CDI, faute grave, inaptitude, force majeure.

Pas de formalitĂ©s particulières.

Le contrat continue automatiquement. L’employeur n’a pas d’obligation particulière en termes de formalitĂ©s. Le salariĂ© peut considĂ©rer que son embauche est confirmĂ©e dès lors que la pĂ©riode d’essai est arrivĂ©e Ă  son terme.

En pratique, l’employeur adresse souvent un courrier au salariĂ© indiquant la validation de la pĂ©riode d’essai et la confirmation du salariĂ© dans son poste.

Comment rompre une période essai CDD ?

La rupture de la pĂ©riode d’essai peut intervenir Ă  l’initiative de l’employeur ou du salariĂ©. Selon quelles modalitĂ©s ?

Par l’employeur.

Respect des délais de prévenance.

Ces dĂ©lais ne concernent que les CDD stipulant une pĂ©riode d’essai d’au moins 1 semaine.

L’employeur doit alors prĂ©venir le salariĂ© de la rupture dans un dĂ©lai qui ne peut ĂŞtre infĂ©rieur Ă  (L1221-25)  :

  • 24 heures si le salariĂ© est prĂ©sent depuis moins de 8 jours dans l’entreprise.
  • 48 heures entre 8 jours et 1 mois de prĂ©sence.

Si l’entreprise ne respecte pas ces dĂ©lais, il doit verser au salariĂ© une indemnitĂ© compensatrice. Celle-ci est Ă©gale aux salaires et avantages que le salariĂ© aurait perçus en effectuant son dĂ©lai de prĂ©venance.

Formalités et procédure.

La procĂ©dure de rupture de la pĂ©riode d’essai est simple. Voici les diffĂ©rentes Ă©tapes.

  1. L’employeur vĂ©rifie qu’il respecte bien les dĂ©lais de prĂ©venance.
  2. Il envoie une lettre recommandée avec accusé de réception (ou lettre remise en main propre) au salarié.
  3. Cette lettre mentionne uniquement la volontĂ© de mettre fin Ă  la pĂ©riode d’essai. Aucun motif n’est nĂ©cessaire. Il est important que le courrier ne mentionne aucune motivation ni circonstance.

Exceptions.

Dans certaines circonstances, l’entreprise devra respecter une procédure particulière.

  • Convention collective. Elle peut prĂ©voir des modalitĂ©s spĂ©cifiques.
  • Faute grave du salariĂ©. L’employeur devra alors respecter la procĂ©dure disciplinaire (convocation entretien prĂ©alable…).
  • SalariĂ©s protĂ©gĂ©s. Il est tout Ă  fait possible qu’un salariĂ© protĂ©gĂ© soit en pĂ©riode d’essai dans le cadre d’un CDD (conseillers prud’homaux, conseillers du salariĂ© etc.). Dans ce cas, l’employeur doit appliquer la procĂ©dure de rupture de contrat des salariĂ©s protĂ©gĂ©s : consultation du CSE, autorisation de l’inspection du travail…

Par le salarié.

Le salariĂ© doit aussi respecter un dĂ©lai de prĂ©venance (art L1221-26). Ce prĂ©avis est de 48 heures ou 24 heures si le salariĂ© est prĂ©sent depuis moins de 8 jours dans l’entreprise.

La procĂ©dure est très simple. Le salariĂ© envoie un courrier Ă  l’employeur (lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception ou remise en main propre) mentionnant simplement sa volontĂ© de mettre fin Ă  la pĂ©riode d’essai. La lettre peut Ă©galement mentionner le respect du dĂ©lai de prĂ©venance et la date de fin de l’essai.

Le Code du travail ne prévoit pas de sanction particulière si le salarié ne respecte pas le délai de préavis.