Chèques cadeaux, restaurant, vacances…bientôt taxés à 8% ?

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Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale contient de nombreuses propositions qui font frémir entreprises et salariés. Parmi celles-ci, une nouvelle taxe à 8% pourrait réduire l’intérêt de certains avantages sociaux comme les chèques cadeaux, les titres-restaurants ou les chèques vacances.

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Une taxe à 8 % pour renflouer la Sécurité sociale

Les avantages sociaux distribués par les entreprises et les CSE sont dans le viseur du gouvernement. Chèques vacances, titres-restaurant, chèques cadeaux ou Cesu pourraient être soumis à une taxe à 8 %.

Cette contribution patronale, inscrite dans le projet de budget 2026, viserait à renforcer les recettes de la Sécurité sociale.

Le ministère du Travail estime que cette mesure permettrait de ramener près d’un milliard d’euros dans les caisses publiques. L’objectif affiché est de « renforcer l’équité contributive » entre salariés.

Le gouvernement considère que les avantages sociaux profitent aujourd’hui davantage aux salariés les mieux rémunérés.

Entre 2018 et 2023, la valeur de ces avantages a progressé de 7,8 % par an, contre 4,1 % pour les salaires. Cette évolution rapide justifie, selon la Cour des comptes, un meilleur encadrement fiscal.

La taxe à 8 % s’inscrirait donc dans une logique de rééquilibrage et de financement du système social.

Le projet s’insère aussi dans un plan de redressement plus large de 44 milliards d’euros. Pour l’exécutif, la situation budgétaire exige un effort collectif.

Cette contribution serait la plus faible parmi les taux de forfait social déjà en vigueur, selon le ministère de l’Économie. Le gouvernement promet aussi de maintenir certaines exonérations.

Les avantages inférieurs à 5 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale (soit environ 196 euros par salarié) resteraient exempts de la taxe.

Mais au-delà de ce seuil, les entreprises devront s’acquitter de la contribution de 8 %.

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Des conséquences redoutées pour le pouvoir d’achat et les entreprises

Sur le terrain, cette taxe à 8 % suscite déjà la crainte d’un effet domino. De nombreuses entreprises, notamment les PME, redoutent une baisse de l’attractivité des avantages sociaux.

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Les tickets restaurant, les chèques vacances ou les chèques cadeaux risqueraient de devenir plus coûteux pour les employeurs.

Ces dispositifs sont souvent utilisés pour fidéliser les salariés sans alourdir la masse salariale. S’ils deviennent moins avantageux, certains employeurs pourraient choisir de les supprimer.

Dans les secteurs du tourisme, de la restauration ou du commerce, l’impact pourrait être direct sur la consommation.

Dans les hôtels, les restaurateurs partagent la même crainte. Les chèques vacances sont un levier de réservation pour de nombreux clients.

Une taxe à 8 % pourrait réduire leur usage et pénaliser tout un écosystème économique déjà fragilisé.

Les fédérations professionnelles du tourisme alertent aussi sur un risque de recul social. Ces avantages représentent un outil d’accès à la culture, aux loisirs et aux vacances pour de nombreux foyers modestes. Leur diminution risquerait d’accentuer les inégalités.

Le gouvernement tente de rassurer. Il estime que les chefs d’entreprise préféreront toujours accorder des avantages plutôt que d’augmenter les salaires.

Une revalorisation salariale reste plus coûteuse car elle entraîne davantage de cotisations. Mais cette promesse ne convainc pas tout le monde, notamment les représentants des CSE.

Pour eux, cette taxe à 8 % pourrait ouvrir la voie à d’autres prélèvements. Ce qui n’est qu’une « contribution exceptionnelle » pourrait devenir permanente. Certains redoutent déjà qu’elle grimpe à 10 % dans les années à venir.

Les débats à l’Assemblée nationale qui ont commencé le lundi 20 octobre 2025 s’annoncent tendus. Entre la volonté de combler le déficit public et la crainte d’affaiblir le pouvoir d’achat, le gouvernement devra défendre un équilibre fragile.

En attendant, entreprises et salariés observent avec inquiétude ce projet qui pourrait changer la nature même des avantages sociaux.

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