Un taux d’emploi des seniors en progression mais encore fragile
Jamais les seniors n’ont autant travaillé en France. Selon la Dares, 60,4 % des personnes âgées de 55 à 64 ans étaient en emploi en 2024. C’est deux points de plus qu’en 2023 et un record depuis 1975, date du début des mesures.
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Je lance mon diagnosticCette hausse traduit à la fois un effet mécanique lié aux réformes des retraites et une évolution culturelle dans la perception du travail en fin de carrière.
Depuis 2000, le taux d’emploi des seniors a progressé de près de 30 points. L’augmentation est particulièrement nette pour les 60-64 ans : seuls 11 % travaillaient encore en 2000 contre 42 % en 2024.
Cette progression reflète directement le recul de l’âge de départ et l’allongement de la durée de cotisation. Néanmoins, les écarts demeurent importants avec les actifs de 25 à 49 ans, dont plus de 82 % sont en emploi.
Le chômage reste relativement faible chez les seniors, avec un taux de 5,2 % en 2024. Ce chiffre est inférieur à la moyenne des actifs (7,5 %). Toutefois, il augmente avec l’âge, passant de 4,6 % pour les 55-59 ans à 6,4 % pour les 60-64 ans.
La transition vers la retraite explique en grande partie cette tendance, de nombreux salariés quittant progressivement le marché du travail après 60 ans.
La dimension de genre pèse également sur l’emploi des seniors. En 2024, 62,1 % des hommes de 55 à 64 ans avaient un emploi, contre 58,7 % des femmes. Ces dernières se rapprochent de la moyenne européenne, mais elles restent davantage exposées au temps partiel.
Plus de 32 % d’entre elles travaillent à temps réduit, contre seulement 10 % des hommes. Cette réalité contribue à creuser des inégalités persistantes dans la fin de carrière.
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La France toujours derrière ses voisins européens en termes d’emploi des seniors
Malgré une dynamique encourageante, la France reste en retrait par rapport à la moyenne européenne.
Dans l’Union européenne, 65,2 % des seniors de 55 à 64 ans travaillent. La France, avec 60,4 %, se classe au 17e rang, loin derrière des pays comme l’Allemagne (75,2 %) ou la Suède (78,1 %). L’écart se resserre mais il demeure significatif, ce qui interroge sur la capacité du marché français à retenir ses salariés expérimentés.
Les chiffres montrent aussi un décrochage rapide après 60 ans. Plus de 77 % des 55-59 ans sont en emploi, mais à peine 42 % des 60-64 ans poursuivent une activité. À 64 ans, trois quarts des seniors sont déjà retraités.
Cette sortie précoce explique une partie du retard français, alors que dans d’autres pays européens, le maintien dans l’emploi se prolonge plus longtemps.
Pour inverser cette tendance, le gouvernement multiplie les initiatives. La retraite progressive, accessible dès 60 ans depuis septembre 2025, permet de cumuler emploi et pension. Elle offre aux seniors une transition plus souple et favorise leur maintien sur le marché du travail.
De son côté, France Travail déploie le programme Boost 50+, un accompagnement intensif destiné aux demandeurs d’emploi de plus de 50 ans. Ce dispositif associe ateliers, coaching et mises en relation avec des employeurs afin de valoriser l’expérience des candidats.
Ces efforts témoignent d’une volonté politique de mieux intégrer les seniors, mais des freins subsistent. La discrimination à l’embauche reste une réalité, tout comme les licenciements économiques qui touchent davantage les plus âgés. Le manque de formation continue complique aussi les transitions professionnelles.
Pourtant, l’expérience et les compétences accumulées par les seniors constituent un véritable atout pour les entreprises. Leur rôle pourrait s’avérer décisif dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de transformation rapide des métiers.
Au-delà des chiffres, l’avenir de l’emploi des seniors dépend aussi d’un changement culturel : considérer l’expérience comme une richesse plutôt qu’un frein.
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